Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 19 Décembre 2022
La classe de Masamune est en excursion scolaire, à Paris ! C'est ce moment précis qu'a choisi Adagaki pour parler sérieusement avec le garçon, qui voit là le moment pour leur relation d'évoluer. Mais la confession attendra, puisqu'une nouvelle demoiselle entre en scène : Muriel. Cette dernière, française, voue un amour sans limite aux mangas, aux samouraïs, et à la comédie romantique, si bien qu'elle cherche à dessiner sa propre œuvre du genre ! Mais loin d'avoir compris les codes de la BD japonaise, elle a besoin de s'inspirer, et c'est auprès de Masamune et Aki qu'elle compte le faire.
La comédie de Hazuki Takeoka et TiV entre dans un nouvelle arc qui résonne de manière particulière pour le lectorat français ! Nos héros sont donc à Paris, pour l'inévitable voyage scolaire, passage presque inévitable d'une comédie romantique lycéenne shônen. Et évoquer les codes du genre est particulièrement propice puisque le nouvel personnage implanté est une mangaka française en herbe qui veut s'essayer au genre, par son propre crayon, mais peine à en saisir les codes. Voilà qui ouvrait grand la porte à une série de gags assez méta, ce qui est plus ou moins le cas dans ce septième volume. Les auteurs s'amusent clairement des ficelles de la romcom en manga, ces ressorts scénaristiques qui nous paraissent exagérés. En utilisant les fossés culturels (et en nous servant une caricature amusante de l'otaku parisienne en guise de nouveau personnage), et en intégrant beaucoup d'invraisemblable, les auteurs en viennent à un arc globalement frais et drôle, qui fait du bien après le précédent passage de la série, plutôt mitigé.
Et si l'ensemble est convaincant, c'est aussi parce que la trame principale évolue, qu'il s'agisse des sentiments d'Aki, son passé commun avec le héros, les relations entre des personnages plus secondaires, et même les manigances de Kanetsugu qui confirme être la figure la plus ratée de l’œuvre. C'est ainsi que des révélations viennent conclure le tome, sous forme d'un flashback qui fait bouger les choses, tout en venant nous surprendre. Et clairement, voilà qui donne l'envie de découvrir le volume suivant, un sentiment assez inédit dans ce récit globalement inégal.
Néanmoins, on doit en revenir brièvement à Kanetsugu, dont les interactions avec Koiwai ont le mérite de pousser l’ambiguïté de cette dernière. Mais à côté de ça, tout reste détestable chez lui, au même titre qu'une grossophobie que les auteurs ne cherchent jamais à éviter, en ce qui le concerne. Paradoxalement, ce trait négatif est totalement absent dès qu'il s'agit de parler du Masamune d'autrefois, par le regard d'Aki...
Globalement, les auteurs nous régalent donc avec un septième tome de bonne facture, qui joue avec les codes du genre tout en faisant progresser l'intrigue. Si quelques défauts grinçants subsistent, on se réconcilie avec Masamune-kun's Revenge, en espérant que cet enthousiasme ne disparaîtra pas durant la lecture des trois tomes qui viendront boucler l'histoire principale.