Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 03 Novembre 2025

Alors que Nanoka, à force d'entraînement, a enfin réussi à exorciser toute seule un ayakashi, une nouvelle affaire sordide arrive aux oreilles de Mao et des siens: des détenus sont retrouvés morts dans des circonstances très violentes, comme si on voulait les faire taire, et toujours avec des traces de griffes géantes à proximité. Pour nos protagonistes, il ne fait aucun doute que cette méthode est l'oeuvre du clan Goko, et plus précisément de Soma qui semble donc avoir choisi la mauvaise voie, au risque de ne plus pouvoir revenir en arrière. Ne tardant pas à retrouver celui-ci alors qu'il s'apprête à écharper une nouvelle cible avec son fauve, Mao et ses compagnons engagent le combat...

Qu'on se le dise, c'est alors une première moitié de volume très, très orientée action que nous offre Rumiko Takahashi, pour un résultat facilement prenant, en premier lieu car elle joue très bien sur le personnage de Soma, garçon qui semble en perdition en se laissant ronger à la fois par son pouvoir et par les ambitions de son maître Hakubi. Mao et les siens ont face à eux un adversaire redoutables, non seulement car il maîtrise toujours mieux son fauve, mais aussi parce que celui-ci semble presque invulnérable avec sa faculté à se régénérer... Mais cela ne se fait pas sans contrepartie, car chaque fois que la créature se régénère les maléfices rongent un peu plus Soma.

Alors, est-il encore possible de l'arrêter autrement qu'en le tuant, et de le raisonner, de lui faire comprendre que Hakubi ne fait que l'exploiter comme un sujet d'expérience et un pion remplaçable ? Il faudra encore attendre pour le savoir, car vers le milieu du tome la conclusion de cet affrontement se fait somme toute abrupte, comme pour retarder l'échéance. Néanmoins, un autre personnage dans ce combat veut à tout prix croire qu'il est encore possible d'extirper Soma du pire: Nanoka. Non seulement, celle-ci reste fidèle à elle-même en ne voulant pas tuer si facilement l'adversaire, et c'est tout à son honneur. Mais en plus, la jeune fille a ici l'occasion de démontrer les fruits de ses entraînements, en montrant l'étendue de sa progression dans l'utilisation d'Akanemaru. Et si elle a encore des progrès à faire, notamment pour alimenter ses techniques en puisant de la force dans la terre, on ressent bien à quel point elle a avancé dans le but d'épauler toujours mieux Mao.

C'est néanmoins sans Nanoka, temporairement repartie dans son époque d'origine pour les examens du lycée, que va se dérouler une autre étape importante dans la deuxième moitié du tome, dès lors qu'une surprenante alliance secrète entre Byoki et Yurako aboutit sur des éléments très intrigants voire inquiétants. D'un côté, le démon à l'allure féline se rapproche dangereusement de son but, à savoir éliminer Natsuno qui ne lui sert plus à quoi que ce soit, et risque alors de découvrir à son sujet une vérité qu'il compte bien exploiter. De l'autre côté, l'heure est aux retrouvailles entre Mao et Yurako, dans un parfum de confidences où certaines choses se précisent sur le lien de ces deux-là, sur les sentiments de Yurako pour Mao et ce qu'elle a traversé autrefois, sur le cas de Dame Sana sur qui persistent toujours certaines zones d'ombre (notamment la raison pour laquelle elle a choisi de mourir précisément cette nuit-là, le tout dans une ambiance à la fois tendue et un brin douce-amère... et non sans que le doute persiste sur le niveau de sincérité de Yurako.

La principale réussite de ce tome est, d'ailleurs, peut-être là: que ce soit dans le cas de Yurako ou dans celui de Soma, Rumiko Takahashi joue bien sur les nuances et facettes ambigües de ses personnages. Et le tout est nourri par différents enjeux toujours bien présents (ne serait-ce que l'étau qui semble se resserrer sur Natsuno), par des avancées personnelles qui se confirment pour Nanoka, par d'assez bons élans d'action et de tension... En résulte alors un volume franchement prenant, qui fait atteindre de bonne manière la barre symbolique des 20 tomes à la série.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction