Many Reasons Why Vol.1 - Actualité manga
Many Reasons Why Vol.1 - Manga

Many Reasons Why Vol.1 : Critiques

Isho, Koukai.

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 11 Février 2021

Après les horrifiques Le Perce Neige, Sayuri et Children, les éditions Omaké continuent dans le manga à suspense en lançant, cette fois-ci, un thriller en milieu scolaire: Many Reasons Why, un nom que l'éditeur avoue avoir choisi en guise de clin d'oeil à la série 13 Reasons Why (ne regardant pas de séries et n'ayant auparavant jamais entendu parler de celle-ci, ne comptez pas sur moi pour effectuer la moindre comparaison dans cette chronique). De son nom original Isho, Kôkai (que l'on pourrait littéralement traduire par "Note de suicide, publiée"), cette série est toujours en cours au Japon à l'heure actuelle, depuis 2017, au sein du magazine Gangang Joker de Square Enix. Elle est conçue par Toutarou Minami, une mangaka que l'on avait découverte en France en 2018 aux éditions Doki-Doki avec le sympathique manga de jeux mortels Birdcage Castle.

Au sein de l'établissement scolaire privé Kairei, la classe 4-D du collège est a priori une classe comme les autres, à ceci près qu'en tout début d'année, chaque élève a reçu par smartphone un classement des élèves, qui ne semble répondre à aucun critère précis... Qui l'a envoyé ? Personne ne l'a jamais su. Mais ce que tout le monde s'accorde à dire dans la classe, c'est que Tsubaki Himeyama mérite largement sa place de #1. Gentille, douce, bienveillante, jamais méchante, belle sans avoir la grosse tête, parlant facilement à tout le monde, sortant avec le #2 de la classe... Elle semble être la fille idéale, et personne n'oserait la remettre en cause. Et pourtant, six mois après le début de l'année scolaire, en novembre, Tsubaki est retrouvée morte au fin fond du collège, pendue dans des toilettes excentrées. L'adolescente s'est suicidée, et personne dans la classe ne parvient à s'expliquer pourquoi... tout du moins avant que chacun d'eux, leur professeur principal compris, ne retrouve sur son bureau, trois jours plus tard, une lettre d'adieux personnalisée de la part de la défunte. Personne ne sait qui est le/la "complice" de Tsubaki ayant déposé les lettres, mais malgré les réticences de leur prof, cela n'empêche pas les élèves de décider de profiter des heures de conseil de classe, chaque vendredi en dernière heure, pour lire à tour de rôle leur lettre. Qui sait, peut-être bien que Tsubaki y a glissé de très discrets indices pouvant expliquer pourquoi elle a choisi de mourir...

La mangaka nous invite donc ici à la découverte d'une affaire de suicide qui, comme on le comprend très vite, pourrait bien avoir plus d'une face cachée. De ce fait, sans oublier d'entretenir des énigmes comme le classement mystérieux ou l'identité de la personne ayant déposé les lettres pour Tsubaki, l'autrice, après avoir assez longuement installé les bases, démarre un récit qui semble devoir être assez linéaire: grosso modo, chaque élève semble voué à lire sa lettre à tour de rôle, à émettre son hypothèse quant à la raison pour laquelle Tsubaki s'est suicidée, et ainsi des pistes diverses sont évoquées: maltraitance parentale, mauvaises notes... mais au-delà des hypothèses, l'intérêt est de voir certaines autres réactions face à celles-ci, réactions qui viennent petit à petit assombrir un peu des élèves semblant bien sous tous rapports. Les adolescents confrontent leurs points de vue, dévoilent en filigranes certaines de leurs facettes secrètes, et le principal intérêt pour la mangaka semble bien là: montrer, à travers les mots visiblement bien choisis par Tsubaki dans ses lettres, que nombre d'élèves de la classe avaient peut-être un double-face... Les camarades de classe de la défunte seraient-ils alors tous (ou presque) en partie fautifs de son acte suicidaire, en ayant mis une pression même involontaire sur elle ?

Il y a, alors, de quoi être intrigué... quand bien même ce premier volume fait démarrer les chose de manière vraiment très classique. De part son idée, la série affiche forcément déjà un schéma linéaire où chaque lettre sera découverte, ce qui n'est pas forcément un problème en soi. Et puis, rien ne dit que ce schéma ne sera pas brisé plus tard... En revanche, Toutarou Minami se contente de choses assez basiques pour le moment, entre les premières hypothèses un peu grosses, et le fait que chaque lettre lue et hypothèse faite soient immédiatement cassées par d'autres. A voir sur la longueur, donc, si la mangaka sortira un peu plus des carcans, et si elle saura intensifier un peu plus les enjeux, dans la mesure où l'atmosphère manque quand même de tension pour l'instant.

A part ça, sur le plan visuel l'autrice livre une copie classique mais efficace. A défaut de retenir tous leurs noms, on repère assez facilement chaque élève grâce à des designs suffisamment variés, qui passent surtout par les coupes de cheveux et les accessoires (lunettes, etc) cela dit. Quasiment limité à la salle de classe, le cadre offre une sorte de huis-clos plutôt standard, où l'on espère toutefois que l'atmosphère s'assombrira un peu plus pour mieux coller au récit.

Il s'agit donc d'un début assez classique dans sa forme et dans son fond pour l'instant, mais qui fait honnêtement le job. Au-delà d'un schéma qui risque d'être assez linéaire, Toutarou Minami pose des bases assez intrigantes, qui donnent suffisamment envie de découvrir le fin mot de l'histoire ainsi que tous les petits secrets des personnages. La mangaka a de quoi faire, alors espérons qu'elle saura faire décoller encore plus son manga par la suite.

Cette chronique ayant été faite à partir d'une épreuve numérique non-corrigée fournie par l'éditeur, pas d'avis sur l'édition.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.5 20
Note de la rédaction