Man-ken Vol.6 : Critiques

Six mois se sont déjà écoulés depuis la déclaration faite par Kirino sur son désir de lancer son site de publication de manga, ayant abouti à des décisions différentes chez Alice et Sachi: tandis que l'une a suivi Kirino pour concevoir son manga et l'aider à se venger de Shizuka et de Shin Hirano, l'autre a décidé de faire ses preuves au sein-même du magazine Fire dans l'espoir d'enfin surpasser sa mère e sa grande soeur et d'avoir leur reconnaissance. A présent, chacune des filles continue son chemin: Shin reste pour l'instant l'élément moteur du Fire, Sachi publie enfin son premier manga dans le magazine, Alice tâche de percer sur le site Man-ken de Kirino... alors, sur quoi aboutira l'affrontement à distance entre ces jeunes filles ?

C'est bien là la principale question que l'on se pose pendant la majeure partie du volume, du moins jusqu'à une dernière partie de tome qui, sur une nouvelle idée de Kirino, concrétise et accélère ce parfum de rivalité en lui donnant une saveur supplémentaire au vu de son dénouement. On se demande alors largement quelle orientation Daiki Kase offrira au septième et dernier tome de sa série, quelle voie il offrira à chacune de ses héroïne pour ce final qui reste imprévisible... Mais en attendant de voir ça, on a surtout droit, ici, à un avant-dernier opus où il a à coeur de rendre ses héroïnes encore plus attachantes et ses enjeux encore plus prégnants.

Ainsi, si le focus effectué dans le tome précédent sur Kirino et sur les raisons de sa haine envers Shizuka apportait déjà une portée dramatique certaine, ici chacune des trois jeunes mangakas rivales se voit, à sa manière, mise en avant au travers de quelques flashback et focus. On était déjà facilement touché par l'authentique passion d'Alice pour le manga où elle rêve de percer depuis si longtemps, et cet attachement se confirme à travers ce que l'on découvre enfin sur sa situation familiale, sur l'héritage de sa mère et sur la raison pour laquelle son père a initialement souhaité la préserver du monde du dessin, un monde où par passion on peut littéralement se tuer à la tâche. Mais ce sont sûrement les développements sur Sachi et sur son rapport exact avec sa soeur, sa mère et son père qui sont les plus importants, tant tout fait sens, depuis le désir de reconnaissance de notre héroïne jusqu'à la raison pour laquelle son père hait les mangas, en passant par l'état d'esprit d'une Shin conditionnée depuis toujours par une mère toxique qui a reporté sur elle tous ses rêves de gloire.

Alors certes, une nouvelle fois, on n'a rien de foncièrement original, et il y a toujours quelques pointes de fan-service inutile (genre, pourquoi Shin se promène en sous-vêtement à un moment ?), mais Daiki Kase a décidément un don pour rendre son casting facilement attachant, chacune de ses héroïnes ayant son background, ses tourments, ses enjeux... On découvrira donc avec intérêt l'issue de cette histoire dans le prochain opus !