Majin devil Vol.1 : Critiques

Majin devil

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 08 Octobre 2009

A l’instar d’Himiko-Den, Majin-Devil est une des œuvres de jeunesses de Oh! Great, le célèbre auteur d’Enfer et Paradis et d’Air Gear, connu pour son fan-service totalement assumé, son style graphique remarquable et au style narratif tellement particulier dans sa grandiloquence, au point qu’il connaît autant d’adeptes que de détracteurs. Ici, l’auteur nous délivre une histoire qui s’oriente principalement sur les thématiques de l’horreur et du fantastique. Un style qu’il affectionne particulièrement, puisant dans ses peurs enfantines que nous pouvons tous partager. Autant le dire tout de suite, Majin-Devil ne fait pas dans la finesse en ce qui concerne les séquences gores, glauques, malsaines, dérangeantes… Ce livre n’est pas à mettre entre toutes les mains, comme l’atteste le logo « Pour lecteurs avertis » sur la couverture, bien que trop discret…

Contrairement à ce que peut le laisser présager la couverture et le résumé de l’éditeur, il n’y a pas qu’une seule histoire dans ce premier tome mais deux, assez indépendantes même si des liens apparaissent entre elles. La première partie du tome met en scène Tetsu, le leader d’un gang de bosozokus (loubards se déplaçant en motos), redouté dans tout le quartier, et vivant avec sa sœur Satomi qui lui voue une admiration sans bornes. Son destin basculera lorsqu’il croisera la route d’un démon sanguinaire, auteur de nombreux massacres, et qui le laissera pour mort. En réalité, Tetsu survivra en devenant un démon à son tour, et devra alors lutter entre ce pouvoir et cette immortalité qui s’offrent à lui, et les pulsions malsaines qui l’animent. Saura-t-il rester humain ou deviendra-t-il un vrai démon ? Pourra-t-il protéger sa sœur face aux menaces qui rodent, lorsque la pire d’entre elle vient de lui-même ?

La seconde histoire du tome prend place dans un lycée et nous présente Dekoppa, un petit génie et le look qui va avec, qui découvre un monde d’horreur autour de lui et contre lequel il sera amené à lutter. D’étranges créatures sont en effet en train de semer la panique dans le lycée, voire dans la ville entière… Mais le destin du jeune garçon n’était-il pas déjà écrit à l’avance ?

Chose rare chez l’auteur, Majin-Devil est étonnamment très lisible ! Le découpage scénaristique est assez plaisant et pour une fois, les histoires se suivent de manière linéaire, sans que l’auteur ne parte sur des pistes malvenues. De ce fait, le lecteur prendra bien ses marques et on suivra avec attention le destin des héros. Sous couvert d’une ligne classique du « Bien » contre le « Mal », on découvre tout de même une réflexion entre ceux qui se laissent dépasser par leur pouvoir et ceux qui agissent de manière raisonnée et en restant humain. On peut certes penser que le personnage de Dekoppa a été créé de manière à ce que les lecteurs puissent s’identifier plus facilement, mais l’auteur arrive à sortir intelligemment des clichés du genre. Seuls les personnages féminins n’arrivent pas à sortir de leurs rôles de cruches à sauver, mais elles restent également attachantes.

On pouvait s’attendre à pire, mais au final ce tome 1 de Majin-Devil est plutôt plaisant. Si l’auteur n’a pas encore atteint le niveau graphique qu’il expose dans ses œuvres récentes, son trait est ici agréable, et les scènes d’actions ne sont pas surchargées, ce qui ne plombe pas la lecture. On pourra seulement être dérangé par certaines scènes difficiles et le design de quelques monstruosités, mais c’est là le but atteint par l’auteur : proposer quelque chose de très malsain. L’éditeur Panini nous gratifie également d’un grand format et de huits pages couleurs, sublime le trait de l’auteur, même si le papier aurait pu être de meilleure qualité. On en vient alors à se demander pourquoi un tel traitement n’a pas été également appliqué pour Enfer et Paradis, mais ceci est un autre débat…

Parmi les œuvres de jeunesses de Oh! Great, Majin-Devil se révèle être une très bonne surprise. Si les caractéristiques principales de l’auteur sont bien présentes, cette histoire étonné par la clarté de la narration et l’attachement aux héros que l’on peut éprouver, surpassant même Enfer et Paradis ou Air Gear sur certains point. Bref, contrairement au très décevant Himiko-Den, Majin-Devil se trouve être une excellente acquisition pour tous les fans de Itoh Ogure !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Tianjun
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs