Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 26 Septembre 2018
Paru aux éditions Pika le 18 avril dernier, Magical Task Force Asuka est le fruit de la collaboration entre Makoto Fukami et Seigo Tokiya.
Le premier désirait une œuvre de Magical Girl avec un style militaire, le second voulait dessiner des armes variées. Le duo est rejoint par Naoya Tamura en tant que consultant pour l’aspect militaire du manga. Le résultat nous propose un récit de Magical Girl adultifiée dans un monde lucide des violences actuelles comme le terrorisme.
L’introduction nous apprend alors le résultat d’un conflit planétaire entre humains et créatures venus d’un autre monde où cinq Magical Girls ont sauvé l’humanité de l’extinction. Nous suivons ensuite le nouveau quotidien de l’une d’entre elles, Asuka, qui a bien du mal à retrouver une vie paisible. A cause de l’ancien conflit qui lui a donné ses pouvoirs de Magical Girl, mais qui a coûté la vie à ses parents, notre jeune héroïne se détache de ses aptitudes et souhaite retrouver une vie de lycéenne. Cependant son passé refait surface avec les retrouvailles de son officier de liaison et sa proposition de monter une équipe spécialisée dans la magie des fées. Pourtant la rencontre avec Nozomi et Sayako, deux élèves de classe, redonne espoir à Asuka d’oublier son passé peu enviable.
Le volume nous propose ensuite un premier combat qui donne le ton de la série. Une attaque terroriste visant à secourir un membre de leur cartel vire au massacre de la population, Asuka se sent obligée d’intervenir pour protéger son nouvel entourage. Ce combat divulgue certaines informations concernant les pouvoirs magiques des Magical Girls et annonce la couleur en nous offrant une violence bien dosée.
La suite du volume présente deux nouvelles Magical Girls, à savoir Kurumi et Mia aux styles et personnalités très différentes. C’est aussi l’occasion d’entrevoir la nouvelle menace qui s’opposera aux Magicals Five.
Le style graphique de Seigo Tokiya marque par sa justesse des expressions faciales ou des émotions, plusieurs fois on ressent le sentiment de vengeance ou de peur des personnages. Je note surtout le caractère bipolaire du character-design des ennemis des Magicals Girls ; à la fois mignon pour l'aspect peluche, à la fois horrifique pour l'aspect d'ennemis. Les premières pages couleur que propose l'édition de Pika accentuent cette volonté de bipolarité du dessin du mangaka, on trouve une Magical Girl dans l'esprit du genre traditionnel, en contrepoint avec le reste du volume. S'agissant des scènes de combat, le coup de crayon de Tokiya donne de l'énergie sans rendre le tout illisible, une cohérence entre les cases en ressort.
En définitive ce premier volume propose une vision mature du style Magical Girl qui s’enracine avec notre propre réalité pour ce qui concerne la violence, on notera aussi l’introduction d’une structure policière officieuse, dirigée par le père de Nozomi, qui utilise des méthodes expéditives pour répondre aux actions terroristes. Rythmés par une narration efficace, les moments d’accalmie exposés par les personnages de Nozomi et Sayako sont agréables et en contrepoint avec les scènes de combats énergiques et sans détour. Le traitement des Magical Girls, et notamment d’Asuka, est encore à ses balbutiements et devra être développé en conséquence dans les prochains volumes afin de nous donner des personnages de qualités. Laissez-vous tenter par les Magical Girls badass !"