Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 20 Avril 2018
La guerre est désormais inévitable entre les deux prétendants au trône de l'empire Kô. Le conflit est entamé sur le plateau de Kanan, et face à l'imposante armée occidentale de Kôen Ren qui réunit plus de soldats et d'écrins enchantés et qui est soutenue par toute la fratrie Ren, l'armée orientale de Hakuryû Ren paraît vite dépassée, et la bataille risque de tourner court... à moins que Hakuryû ne réserve quelques surprises ? Pendant ce temps, Ali baba et Judal, considérés comme morts, continuent d'errer dans un monde qui leur est inconnu, jusqu'à rencontre une entité qui risque de leur faire d'importantes confidences...
Ce 28ème volume se divise essentiellement en deux axes, dont le plus important concerne la guerre au sommet sur le plateau de Kanan entre les deux frères ennemis. Le conflit semble rapidement tourner à l'avantage de Kôen, mais Shinobu Ohtaka réserve son petit lot de surprises en sachant régulièrement relancer le conflit. La mangaka exploite toujours aussi bien la plupart de ses concepts, comme les écrins enchantés ou les djennés, et sait tirer partie de plusieurs personnages, à commencer par les différents membres de la fratrie Ren, de Kôen à Hakuryû en passant par Kômei, Kôha, Kôgyoku... Les plus gros retournements de situation viennent toutefois d'ailleurs, avec l'arrivée de pas mal d'alliés qui relancent de plus belle l'équilibre des forces. Entre l'entrée en jeu de certains pays de l'est ou de l'ouest, ou le rôle de la coalition des sept mers, Ohtaka fait intervenir de façon assez étonnante, mais logique des visages déjà bien connus, tout comme elle en profite pour installer quelques nouvelles têtes. C'est donc assurément prenant et bien pensé côté scénario, le conflit en ne se limitant pas du tout à de la simple action et amenant de nouvelles avancées, alliances, ambitions, informations... Les seuls regrets dans tout ça, ce sont un rendu de l'action parfois un peu brouillon dans la première partie du tome, et une tendance de l'autrice à accumuler très vite les personnages, si bien que certains ressortent peu.
Tandis que le conflit fait rage, au bout d'un moment on retrouve également le duo improbable composé d'Ali Baba et Judal. L'ami d'Aladin, au-delà de son amusant look de "saucisse", montre sa détermination à trouver un moyen de regagner son monde, et leurs pas à lui et à Judal les conduisent face à une entité qui n'a pas fini de les étonner, ne serait-ce que pour ce qu'elle a à leur apprendre sur certaines choses: les perturbations, le monde obscur, les rokhs noirs... et, surtout, l'existence d'une personne liée à David.
La dernière partie du volume revient avant tout à la guerre, dont la tournure gagne encore en intérêt, et qui dégage surtout très bien une chose: entre les deux camps, il n'y a pas vraiment de méchant, chacun se battant pour sa justice, pour un idéal pas forcément si éloigné que ça. Seulement, les voies prises furent différentes, en attisant encore des haines... Dans ces conditions, comment arriver à ce monde en paix tant rêvé ? A ce titre, la discussion houleuse du dernier chapitre est très intéressante, en plus de nous laisser sur une ultime interrogation assez attendue, mais qui donne envie de vite lire la suite.
09/07/2020 