MPD Psycho Vol.1 - Actualité manga
MPD Psycho Vol.1 - Manga

MPD Psycho Vol.1 : Critiques

Taju Jinkaku Tantei MPD Psycho

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 24 Février 2016

Du haut de ses douze ans de publication, MPD Psycho a fini par construire une bonne petite base de lecteurs et de fans. Comment ne pas être intrigué, troublé par des couvertures aussi hypnotiques qu’esthétiques et monstrueuses. MPD Psycho a su également développer une bonne réputation quant à la qualité et l’originalité de son récit.

Il s’appelle Kobayashi Yosuke. C’était un policier. Il est déclaré coupable de meurtre dans l’exercice de ses fonctions et est condamné à une peine de prison après avoir tué le meurtrier de sa femme. Rien de bien extraordinaire. Sauf lorsque le supposé condamné dit s’appeler Amamiya Kazuhiko... Les années passent. Celui qui se dit s’appeler Amamiya Kazuhiko sort de sa léthargie pénitentiaire en rencontrant une certaine Isono Machi. Celle-ci lui propose de travailler avec elle dans son agence de détective pour profiter de ses talents de profiler. Après tout, c’est un schizophrène composé de plusieurs personnalités différentes...

« Ils sont là, dans ma tête... Ils s’éveillent... D’abord un... Puis un autre... Et encore un autre... Je... Je ne sais plus qui je suis... »

D’entrée de jeu, la série ne tergiverse pas et nous met directement dans le ton. Rapidement, on suit la descente aux enfers d’un flic banal au premier abord. Un flic qui, en à peine quelques heures, se retrouve obligé de s’autodétruire par la vengeance et la rage. C’est là que naissent et interviennent les différentes personnalités énigmatiques et louches d’Amamiya. Ensuite, ce dernier va être amené à suivre de nouvelles enquêtes criminelles en compagnie de celle qui l’a engagé dans sa nouvelle agence, Isono Machi. Amamiya se retrouve dès lors dans un tout nouveau quotidien qui débute à peine. Il entame dès lors sa première enquête des plus gores, tout en faisant la rencontre de la petite sœur de Machi entre légèreté et semblant de sérénité. Mais, très vite, les auteurs insufflent dans leur intrigue de nouveaux éléments des plus troublants (des codes-barres sur des globes oculaires ou encore le culte de Lucy Monostone). De simples éléments qui introduisent déjà la légende. Tout cela dans un univers souvent sanglant et faisant rarement dans la demi-mesure. Autant dire que MPD Psycho ne tarde pas à donner le ton et à poser une certaine ambiance. Une ambiance qui se veut sombre et travaillée, jouant allégrement sur l’aspect psychologique trouble de certains protagonistes pour produire quelque chose d’indéniablement malsain, mais d’incontestablement intrigant. Les protagonistes se plaisent à entretenir un mystère certain sur les motivations et les réalités qui les entourent.

Pour le moment, il est encore difficile de voir où l’histoire de MPD Psycho nous mènera exactement. On a déjà quelques pistes, bien entendu, mais l’on sent aussi rapidement que l’on n’est pas au bout de nos surprises. Tout le mérite des auteurs est ici de nous permettre de plonger dans cet univers nouveau de façon un peu difficile, certes, mais avec une envie certaine. Beaucoup d’éléments mystérieux sont évoqués, et les multiples personnalités d’Amamiya peuvent se montrer à tout moment imprévisibles. Mais il nous paraît certain qu’il est relié à quelque chose de très important et de très lourd. On se plaît jusqu’ici à se laisser troubler. Tout cela, en définitive, ne fait que contribuer à l’ambiance du titre. Reste toutefois à voir si l’ensemble sera apte à tenir la route sur la longueur, et qu’une ligne conductrice claire émerge.

D’un point de vue graphique, ce premier opus donne le ton. Le coup de crayon de Sho-U Tajima s’inscrit à merveille (si l’on peut dire, vu le contenu) dans l’esprit de la série. La mise en scène des crimes fait honneur à ceux-ci et quelques pages s’avèrent franchement glauques. De quoi contraster avec le trait très fin et clair. Cet aspect épuré est des plus adéquats, surtout lorsqu’il s’agit de souiller la pureté de la planche pour mieux montrer toute l’horreur du corps humain déchiqueté et tué de toutes les façons imaginables. De même, le dessin en lui-même possède ce petit quelque chose qui permet de nous immerger dans le monde trouble de la série sans la moindre peine. En la rendant sanglante et inquiétante, le mangaka rend l’atmosphère parfaite pour permettre aux personnages d’être mis en avant comme ils se doivent de l’être. Une réussite donc, qui efface sans le moindre mal les quelques petites maladresses graphiques qui surviennent de temps à autre.

Au niveau de l’édition, Pika réalise du très bon travail. On note un soin évident, qu’il s’agisse des pages en papier glacé ou de la couverture à la texture des plus agréables. On sent qu’il y avait là une volonté de produire quelque chose de haut niveau et le résultat est à la hauteur.

En somme, ce premier volume de MPD Psycho nous permet avant tout de nous familiariser avec un personnage diablement intrigant et intéressant en la personne d’Amamiya. Sa schizophrénie à de quoi fasciner, tout comme l’environnement dans lequel il évolue. Et justement, les bases qui sont posées ont de quoi donner l’eau à la bouche et n’augurent que du bon pour une suite qui s’annonce tout aussi macabre que torturée... Et c’est tout ce qu’on attend !

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
titali
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs