Luminous Blue Vol.1 - Actualité manga
Luminous Blue Vol.1 - Manga

Luminous Blue Vol.1 : Critiques

Luminous=Blue

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 22 Octobre 2020

Entre le sulfureux NTR -Netsuzô TRap-, le poétique et envoûtant Plongée dans la nuit ou l'adorable tranche de vie Kase-san & Yamada (la suite de Kase-san), 2020 a déjà été assez belle et variée pour la collection yuri des éditions Taifu Comics, et ça ne va pas s'arrêter en cette fin d'année ! Ainsi, en attendant le récit adulte Still Sick en novembre, l'éditeur nous propose en ce mois d'octobre une rafraîchissante plongée au lycée avec Luminous Blue, une oeuvre en deux tomes qui fut publiée au Japon en 2018-2018 dans le magazine Comic Yurihime d'Ichijinsha (le magazine de Citrus, entre autres) par Kiyoko Iwami, autrice que l'on découvre en France pour l'occasion mais qui a déjà quelques titres à son actif dans son pays où elle a débuté il y a quelques années.

Après bien des efforts pour avoir les notes suffisantes, la jeune Kô Tarumizu atteint enfin l'un de ses rêves, en étant transférée dans le lycée qu'elle désirait. Pour quelle raison souhait-elle y être intégrée ? Eh bien, en tant que passionnée de photographie, elle a toujours souhaité intégrer le club de photo de cet établissement pour y retrouver la dénommée Uchiho Hayama, lycéenne photographe prodige qui a déjà remporté des prix et dont elle adore le travail. L'adolescente débarque donc dans son nouveau lycée avec entrain, non sans arriver en retard à cause des nombreuses photos qu'elle n'a pu s'empêcher de prendre sur la route. Mais une fois sur place, une désillusion l'attend: le club de photographie a été fermé cette année faute de membre, et est devenu une association où Uchiho, seule membre, a arrêté la photo en affirmant qu'elle n'a plus l'inspiration. Qu'à cela ne tienne, Kô n'est pas du genre à déprimer pour si peu: pour remotiver Uchiho, elle se met en tête de participer au prochain concours de photos et, en guise de modèles pour s'entraîner, jette son dévolu sur Amane Akimoto et Nene Aono, deux filles de sa classe qui semblent particulièrement bien s'entendre, comme si elles étaient aussi intimes que complices. Tout en cherchant à capter l'attrait de ses deux camarades, Kô ne sait pas encore qu'elle vient de faire le premier pas vers la découverte de leur délicate relation passée...

Le moins que l'on puisse dire est que Kiyoko Iwami a un don pour rendre d'emblée son récit emballant et assez enjoué, chose qui passe beaucoup par Kô ! Passionnée de photo au point d'être en retard dès le premier jour, vivant pleinement sa passion, montrant un naturel positif qui nous emmène sans mal dans son sillage, cette jeune héroïne semble aussi lumineuse que le titre de la série. Et c'est alors à ses côtés que l'on découvre, avec tout autant d'entrain qu'elle, d'autres figures féminines dont elle risque fort de bousculer un petit peu l'existence. Il y a bien sûr Chiharu, élève de terminale posée, que Kô a en admiration et qu'elle aimerait tant remotiver. Mais on retiendra plus encore les deux modèles de notre héroïne, Amane et Nene, l'une étant énergique et avenante à souhait (au point de surnommer d'emblée Kô "Taru Taru"), tandis que l'autre est une élégante brune plus calme et envisageant de devenir top model. De quoi permettre à Kô de s'exercer comme elle le souhaite en captant les instants de bonheur complice et intime entre elles deux, ne serait-ce qu'en dégustant une glace... mais entre les photos et la réalité, où est la vérité ?

Kô ne tarde effectivement pas à apprendre la nature de la relation que Nene et Amane ont autrefois eue au collège, une relation amoureuse qui ne les as pas empêchées de rester amies à la demande d'Amane. Mais derrière cela se cachent peut-être bien d'autres choses, des rapports un peu plus complexes et pas toujours faciles à définir, entre une Amane toujours amoureuse, une Nene parfois distante et cassante, et entre les deux une Kô qui les photographie avec pureté en n'ayant jamais connu le sentiment amoureux, mais qui sait aussi ressentir quand son désir de photographier s'amoindrit.

Tout en découvrant ces quelques jeunes filles et leurs petits tourments relationnels, ce que l'on appréciera plus que tout est peut-être la place qu'accorde la mangaka à la photographie et à son rôle. Car si prendre des photos revient à immortaliser de beaux moments captés sur l'instant avec fascination, cela peut également permettre de capter l'essence réelle des gens, en dehors des faux semblants. Deux exemples ? Les photos que Kô prend d'une Nene souriante et magnifique alors qu'on lui dit souvent qu'elle est plus belle quand elle ne sourit pas, et la photo prise par Uchiho d'Une Amane bien éloignée de son habituel entrain...

Iwami emballe le tout dans un style visuel ravissant. Si ses décors sont d'assez efficaces photos retravaillées, la mangaka brille surtout par ses designs à croquer d'héroïnes tantôt pétillantes tantôt plus douces, qui n'ont aucun mal à dégager la fraîcheur adéquate malgré leurs petits tourments. Et bien sûr, la mise en scène n'est aucunement négligée avec des angles travaillés, des découpages parfois assez évocateurs et une belle place accordée au rendu des photographies.

Voici donc une petite lecture qui démarre vraiment joliment, et dont on attendra avec impatience le deuxième et (déjà) dernier tome ! L'édition française, elle, est tout à fait satisfaisante avec trois premières pages en couleurs, une bonne qualité de papier et d'impression et une traduction soignée de Karen Guirado. N'oubliez pas non plus de soulever la jaquette, pour découvrir sur la couverture quelques "clichés" bonus.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction