Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 26 Mars 2018
Arata est un lycéen adorant la photographie. De sa passion, il en a fait un petit business, car il vend les photos des beaux gosses du lycée aux filles de son établissement. Mais sous couvert de sa passion, il en profite pour photographier en secret son meilleur ami, Shôtarô dont il est amoureux. Vivant mal la nature de ses sentiments, il n’a jamais osé lui avouer. Jusqu’au jour où Shôtarô lui fait une annonce surprenante.
Les éditions Boy’s love IDP nous offre un nouveau titre rempli de douceur et de finesse de Nojiko Hayakawa. « Une lumière dans la pénombre » est de la même qualité que « Le carnet de notes d’Endô-Kun » ou « Dans un coin de ciel nocturne ». Nous découvrons Arata, un jeune homme qui fait tout pour paraître le plus « normal » possible. Il se montre très sociable et est entouré d’une bande d’amis. Personne ne se rend compte qu’intérieurement il souffre. En effet, il cache aux yeux de tous les sentiments amoureux qu’il a envers son meilleur ami Shôtarô. Arata n’assume pas sa différence et se trouve abjecte. La peur du regard des autres et d’être rejeté le ronge intérieurement et le seul moyen qui a trouvé pour pouvoir se sentir exister est à travers la photographie. Tous les jours, Arata scrute chaque moment pour prendre en photo Shôtarô, l’homme qui l’aime. L’auteur nous touche à travers ce personnage qui souffre intérieurement à cause de sa différence. Mais face à toute cette noirceur, l’auteur nous offre une petite lueur d’espoir à travers Shôtarô. En effet, lui qui a du succès auprès de la gent féminine n’a jamais été une seule fois en couple. Ceci s’explique que lui aussi est amoureux et lui aussi n’a jamais osé révéler les sentiments qu’il éprouvait à Arata. Mais à la différence de ce dernier, l’espoir l’habite et aimer n’a rien de sale ou d’interdit même si son amour est vers un homme. Shôtarô est finalement une petite lueur dans la vie sombre d’Arata qui ne fera que grandir au point de lui bruler les yeux. L’auteur rapproche ses personnages en douceur tout en faisant part des sentiments de chacun. Le regarde des autres et de la société y est abordé, car il n’est pas évident de vivre au grand jour une relation homosexuelle. Chacun vit et ressent différemment ses sentiments et ses orientations sexuelles, et à travers les yeux de Shôtarô nous voyons l’espoir d’un amour épanoui avec Arata. La petite frustration dans ce titre est que nous aurions aimé que l’auteur pousse plus loin le rapprochement entre les deux personnages et que la quête du désir et du corps y soient abordés.
Le style graphique de l’auteur est un peu particulier, car les décors sont dans la majorité des cas absents. Mais au lieu d’avoir une sensation de froideur à la lecture, il s’y dégage un aspect poétique et les sentiments et réactions des personnages sont mieux mis en avant. Nous nous focalisons ainsi plus sur les visages et leurs expressions. L’édition est quant à elle de bonne qualité.
« Une lumière dans la pénombre » est un beau titre à découvrir qui apporte de l’espoir, mais qui est également une ode à la tolérance. Nojico Hayakawa continue à nous offrir des beaux moments de lecture et confirme tout son talent.