Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 26 Juin 2009
« On est des mecs ! J’ai vraiment besoin d’une bonne raison pour que ça arrive »
Izumi, un lycéen à priori « normal », se voit accorder un rendez vous avec une personne plus âgée. En allant à son rencart, le jeune homme se fait aborder par un homme du nom de Takamiya, qui l’appelle par son nom et lui propose une journée avec lui … Appâté par un programme intéressant, le jeune naïf suit sa nouvelle rencontre, sans se douter que celui-ci l’a pris pour un autre … Un professionnel se faisant appelé "Izumi". Ce même homme qui a perdu connaissance devant le lycéen au point de rendez vous … Et ce n’est qu’après avoir couché avec Izumi Sakashita que Takamiya se rend compte qu’il vient de violer un inconnu, après un regrettable quiproquo. Alors qu’il voulait oublier cette histoire, Izumi se retrouve perpétuellement confronté à cet homme gentil, qu’il ne peut voir que comme un « homo » lui ayant pris quelque chose …
Love mode est un titre attendu et apprécié chez le lectorat yaoiste. La série (11 tomes au Japon), est en effet considérée comme un classique, et elle présente plusieurs couples à travers différentes histoires, qui se recoupent essentiellement par l’existence de l’agence « Blue boy ». Ce premier volume ne nous présente que Takamiya et Izumi, bien que l’on commence à connaître Reiji. Suite au viol d’Izumi, une grande partie du titre se base sur l’acceptation du statut d’homosexuel de Takamiya, et le pardon qu’Izumi a du mal à lui accorder. Méfiant, apeuré, il ne cesse de repousser cet homme si gentil, ce qui le culpabilise et le pousse finalement à accepter ses propres sentiments. La narration de toute cette première partie est bien menée, car mélangeant humour (amené par le caractère impulsif d’Izumi) avec des passages plus sérieux, plus concrets. Le travail mental du lycéen est crédible, et prend son temps pour se faire, c’est la principale qualité de ce premier tome. Car, comme le dit Izumi, le fait de le laisser avec cet inconnu pour le « garder » est un peu étrange, amené peut être trop rapidement … La proximité physique est très rapide, c’est le psychologique qui prend son temps, ce qui est appréciable.
Une fois la déclaration passée, c’est la naissance d’un couple : jalousie au programme. Les vacances dans la demeure secondaire de Reiji reviennent sur le faux « Izumi », recréant un quiproquo de tous les diables, qui a le même effet sur notre lycéen : la colère. Mais pas tout à fait pour les mêmes raisons … Les sentiments sont un peu doucereux, le scénario peu développé, et si Izumi se montre intéressant par ses sautes d’humeur, l’acharnement du sort sur sa personne commence déjà à lasser … Les scènes d’amour, elles, sont relativement dans la continuité de l’histoire, assez bien représentées … Et pas d’aboutissement avant les dernières pages ! Cependant, en refermant le tome, on a l’impression d’avoir tout vu de cette histoire. Connaissant la réputation du titre, il ne reste qu’à espérer que le prochain tome développera d’autres protagonistes. Concernant les dessins, on ne peut pas parler de réussite esthétique. A part Reiji qui est vraiment beau (surtout avec les cheveux longs), les jeunes hommes longilignes que l’on a l’habitude de voir ces temps ci ne sont pas bourrés de charme. Les sourcils sont par exemple trop prononcés, les visages disproportionnés, et les yeux de Takamiya ont l’air un peu vides … Néanmoins, la lecture de ce tome se fait assez bien, même si pour l’instant elle ne soulève pas les foules. A voir, donc, puisqu’encore 10 tomes nous attendent. Une bonne initiative de publier une série digne de ce nom, pour vérifier ce que disent les mauvaises langues à propos de l’essoufflement probable de la narration …