Lost Brain Vol.1 : Critiques

Lost Brain

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 14 Septembre 2009


« Je vais détruire ce monde puis le reconstruire ! Je vais bâtir une société idéale, sans tous ces idiots ! »

Ren Hiyama est un garçon qui a tout pour lui : ce vrai génie obtient toujours les notes parfaites aux examens, excelle dans tous les domaines (peinture, musique, sport), et, tant qu’à faire, connaît un certain succès chez la gente féminine ! Une perfection qui suscite la jalousie de ses semblables qui finissent alors par le dénigrer. Dépité par la bêtise de ces êtres tellement inférieurs à lui, Ren a pour désir de changer ce monde pourri et de reconstruire une société idéale, en manipulant l’âme de ses semblables. C’est alors qu’il rencontre un célèbre hypnotiseur, Itsuki Kuonji, qui se livrera à une démonstration fracassante de contrôle de masse. Ren découvre ainsi ce pouvoir fantastique, qui pourra l’aider à conduire l’humanité à un stade d’évolution supérieur…

Toute ressemblance avec un célèbre manga à succès serait-elle purement fortuite ? Au vu du synopsis de cette série, on pourrait penser que les auteurs font plus que s’inspirer d’un certain Death Note. D’ailleurs, depuis que l’éditeur Kurokawa a annoncé l’acquisition de cette licence, de nombreux fans de l’œuvre n’ont fait que crier au plagiat ! Pourtant, après la lecture de ce premier opus de Lost Brain, il faut bien reconnaître que…. ces personnes n’étaient pas si loin de la réalité !!! Non seulement les objectifs du scénario sont les mêmes, mais les similitudes sont loin de s’arrêter là ! Narration identique à base de brain-fights interposés, réflexions interminables offrant des lignes de texte kilométriques…. Pour certaines pages, on est même en droit de se demander si le dessinateur n’a pas calqué les planches de Takeshi Obata ! Il faut dire que seule la couleur de cheveux différencie le physique de Light de celui de Ren. Tout comme lui, nous avons un être parfait, qui découvre une manière de changer le monde et de le façonner à son image. Mais Ren réussit l’exploit d’être encore plus détestable que son modèle ! En effet, de par sa misanthropie permanente et exacerbée (le terme « déchet » revient une dizaine de fois dans sa bouche en un seul tome, un record !), et de par son caractère supérieur et méprisant, difficile pour lui de s’attirer la sympathie des lecteurs !

Les autres personnages ont également un air de déjà-vu plus que suspect : face à ce génie, il faut bien un être du même acabit, et on le trouve en la personne d’Itsuki, l’homme qui a justement initié Ren à l’hypnose. Mais il se trouve que ce personnage excentrique aide également la police dans l’ombre, en tant que détective de génie… tiens tiens… Enfin, pour faire le lien entre les deux personnages, nous retrouvons Yuka, la fille la plus jolie et populaire du lycée, et, bien sur, amoureuse de Ren, qu’il manipulera sans aucune difficulté ! La ressemblance est poussée jusqu’aux rôles de figurants, comme Shitara, le « numéro 2 » du lycée qui ne sert que de faire-valoir à Ren … mais il lui fallait bien un interlocuteur pour qu’il explique ses plans machiavéliques à haute voix, vu qu’il n’y a pas d’équivalent à Ryuk… étrange d’ailleurs…

Là où la série se différencie, c’est par la méthode de contrôle des gens. Ici, pas d’incursion dans un monde parallèle fantastique, mais plutôt l’initiation à une « science » qui a toujours intrigué et souvent controversée, à savoir l’hypnose ! L’auteur se veut plutôt complet sur le sujet en nous présentant les diverses techniques et possibilités de manipulation mentale. L’idée pourrait être intéressante… si tout n’était pas tellement exagéré ! L’exemple le plus évident est la rapidité d’assimilation du héros : en un an d’apprentissage seulement, le voilà capable de contrôler tous les élèves de son lycée, de leur faire réciter des mantras en intégralité, ou des centaines de pompes, voire de les pousser au suicide ! Si c’est si simple, pourquoi personne ne l’a fait avant dans l’histoire de l’Humanité ? La série accuse ainsi de nombreux problèmes de cohérence. Certains pièges sont pourtant plutôt bien amenés, mais on a l’impression que les héros inventent les règles de l’hypnose au fur et à mesure ! Au final, même l’hypothèse de l’existence des Dieux de la Mort parait plus crédible que ça !

En bref, non seulement Lost Brain ne brille pas par son originalité, mais en plus, il se révèle inférieur à son modèle à tous les niveaux ! Les personnages sont encore plus caricaturaux, le scénario plus incongru… seul le dessin s’en tire plutôt bien, même si l’avalanche de visages crispés (de haine, de peur,…) finira par agacer. L’histoire a toutefois le mérite d’avancer plus rapidement que son aîné (précisons que le manga ne fait que trois tomes), mais les actions du héros sont beaucoup moins réfléchies que celles de Light et on se demande comment il ne s’est pas encore fait piéger ! Au final, Lost Brain est à réserver à ceux qui n’auraient pas été déjà assommés par la vague de Death Note et qui en redemanderaient, si tant est que cela soit encore possible…


Tianjun


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Tianjun
9 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs