Lockdown Vol.1 - Actualité manga
Lockdown Vol.1 - Manga

Lockdown Vol.1 : Critiques

Gakuen Fuusa

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 06 Avril 2017

Critique 3


Dans le lycée Kaishin, les adolescents vaquent à leurs occupations on ne peut plus classiques : les blablas des garçons qui jugent la beauté des filles, le repas, les cours... Pourtant, ce quotidien sans véritables remous est voué à brusquement basculer quand débarquent dans la cour de l'établissement des camionnettes noires, qui ne tardent pas à ouvrir le feu sur un adulte venu les sermonner. A peine quelques minutes plus tard, voici le lycée encerclé par des terroristes qui s'y barricadent soigneusement tout en conduisant à l'infirmerie leur chef, la belle et mystérieuse Hozuki, gravement blessée. Que veulent ces envahisseurs ? Pourquoi ont-ils choisi ce lycée pour soigner Hozuki ? Sota Nohara, élève de 1ère A, et ses camarades de classe n'ont pas vraiment à se poser de questions face à le menace qu'on leur expose : quiconque tentera de fuir ou désobéira aux ordres des terroristes sera abattu ! Les élèves et leurs enseignants auraient donc plutôt intérêt à faire profil bas... à moins qu'une autre menace, plus terrible encore, ne fasse irruption, dès lors que Hozuki, pour guérir, choisit de s'injecter l'arme biologique qu'elle a dérobée avec ses compagnons dans un laboratoire de l'armée...

Chaque année semble devoir amener dans le catalogue des éditions Ki-oon un nouveau manga axé survie : après la saga King's Game et Re/member, le nouveau représentant est donc Lockdown. De son nom original Gakuen x Fuusa, cette série nous vient tout droit du discret magazine Everystar de Futabasha, où l'on a aussi pu trouver les titres Killer Instinct (publié en France chez Delcourt/Tonkam) et Revenge Classroom (publié chez Doki-Doki). Un magazine qui, en quelque sorte, se veut un peu hybride en faisant un pont entre shônen et seinen via des oeuvres se voulant plus mûres et sanglantes. Ici, le dessinateur Nykken (qui signe sa première série) adapte un roman de Michio Yazu, un nom que l'on connaît déjà pour être le scénariste du médiocre Killer Instinct. Killer Instinct ne nous ayant pas convaincus, Lockdown fera-t-il mieux ?

Une chose est rapidement certaine à la lecture : il ne faudra pas être allergique aux vieux poncifs, et ce dès les premières pages qui pourront agacer dans leurs clichés, entre les garçons qui parlent des filles, Sota qui est on ne peut plus gauche pour déclarer sa flamme à la jolie Miho... et puis, pourquoi ce dernier planque-t-il un hamster dans son casier ? Mais ce ne sont là que les premières esquisses, car bon nombre de clichés seront, par la suite, encore plus crispants, à commencer par les énormes stéréotypes que l'on trouve chez les élèves. Entre un héros un peu coincé, la caractérielle de service, la timide qui se fait pipi dessus, le black costaud qui s'appelle Bobby (mon dieu), ou la prof prude qui ne supporte pas d'être touchée par les hommes, on a déjà une bonne palette de clichés. Mais les deux pires sont encore à venir : premièrement l'otaku de service bien pervers avec sa dégaine peu soignée et ses goûts douteux (comme renifler le pipi des filles... et que penser de son "don" pour déterminer quelles filles ont leurs règles ?), et deuxièmement la bonne grosse racaille à la coupe de cheveux improbable, qui se bastonne avec tout le monde sans vouloir chercher à comprendre quoi que ce soit... et qui comme par hasard vient en cours pile ce jour-là (pour foutre la m***e, cela va sans dire) alors que d'habitude le gaillard est absent.

Honnêtement, ça aurait pu être rigolo, si le titre ne se prenait pas trop au sérieux, et il en ressort alors un profond désintérêt pour cette palette d'ados et de profs, d'autant que plus d'une fois leurs réactions face au danger laissent un peu circonspect. Par exemple, Sota et Akimasa ne s'étonnent pas beaucoup e voyant quelqu'un revenir à la vie sous leurs yeux, à plusieurs reprises ces ados ont des réflexions débiles et plutôt hors de propos (ne serait-ce que lors des moments où ils sont plus occupés à se chamailler bêtement ou à s'extasier devant la beauté de Hozuki plutôt qu'à avoir peur ou à réfléchir).
Mais heureusement, face à eux, il y a des choses plus intéressantes à retenir du côté des terroristes. En effet, et c'est plus rare pour mériter d'être signalé, ce sont bien ces derniers qui sont les plus convaincants pour l'instant, les auteurs esquissant des profils qui ont encore clairement besoin de gagner en profondeur, mais qui offrent une variété intrigante même si là aussi on a de bons gros stéréotypes, comme Kaneishi qui est un bon gros dur aimant terroriser les ados. Les "bleus" Haru et Ohara apportent une sorte de pointe de "fraîcheur" à cause de leur maladresse et de leur côté pas toujours très futé. Mask, vouant une loyauté totale à Hozuki et entrant donc en conflit avec Kaneishi, reste plutôt mystérieux. Mais c'est bien la chef Hozuki qui attire le plus l'attention : belle, dotée d'un regard aussi profond qu'inquiétant, et un brin érotique parfois, elle intrigue beaucoup dans sa façon d'être, dans ses manigances, ses desseins, sa façon de parler comme une sorte de ventriloque via une poupée bien mystérieuse... En somme, un profil de femme fatale et vénéneuse assez prometteur.

En ce qui concerne l'ambiance, elle s'installe plutôt correctement. Les auteurs imposent dès les premières dizaines de pages un rendu implacable, parce que cela démarre très vite, et aussi, car les terroristes font bien comprendre d'emblée qu'ils ne plaisantent pas : ils tirent sur un adulte sitôt arrivés, menacent de tuer tous les élèves si Hozuki meurt, d'abattre des innocents s'il y a des fuyards, confisquent tous les téléphones pour isoler totalement les élèves et enseignants. Il en résulte une atmosphère d'emblée tendue... mais qui n'est cependant pas constante, car le rythme global tend à souffrir régulièrement de grosses baisses dues aux tergiversations et altercations adolescentes parfois idiotes ou puériles (et hors de propos, comme déjà dit). Quant aux visuels, ils se veulent fonctionnels : le trait de Nykken est parfois inconstant, ses décors sont classiques, mais bien présents, mais il y a du bon dans son travail sur les regards et sur les ombres, qui très souvent apportent quelque chose d'assez froid qui colle bien au récit.

Sans être mauvais, ce premier tome alterne bonnes et mauvaises choses, ce qui fait que l'oeuvre peine pour l'instant à vraiment décoller et à convaincre. Les nombreux poncifs et clichés ont de quoi agacer, les rythmes un peu bancals aussi, mais ce lancement a pourtant de quoi intriguer. On se demande notamment comment réagiront ados et terroristes face à l'autre menace qui se profile, menace qui pourrait apporter dans la suite beaucoup plus d'intérêt si elle est bien exploitée. Affaire à suivre donc, mais on se dit déjà que la sortie du volume 2 en même temps que le tome 1 est une excellente idée afin de pouvoir se faire dans la foulée un avis plus ferme.

Ki-oon, en tout cas, a eu à coeur de bien porter le lancement de la série, entre un jeu-concours assez original sur le net et des silhouettes en librairies. En ce qui concerne l'édition, comme toujours elle est très soignée, avec quatre premières pages en couleurs, un papier bien épais et suffisamment souple, une très bonne impression chez Aubin, un travail de lettrage sans couacs... Traductrice bien plus efficace sur ce type de récits que sur des shôjo par exemple (souvenons-nous du massacre de L'Académie Alice), Anne-Sophie Thevenon livre une version française fluide et rythmée, qui fait sans mal le job.




Critique 2


Les nouveautés fleurissent chez Ki-oon qui ne cesse de renouveler et d'élargir son catalogue de titres toujours plus surprenants et intéressants! Cette fois il s'agit d'une série qui surfe sur la vague des survivals sur fond horrifique, genre que l'éditeur apprécie!
Lockdown, titre de jeunes auteurs ayant encore tout à prouver, semble vouloir laisser la part belle à l'action et mélange deux mondes qui à priori ne devraient pas coexister! Force ou faiblesse? Ce premier tome va répondre (en partie) à cette question!

La vie s'écoule normalement au sein du lycée Kaishin! Sota, lycéen tout ce qu'il y a de plus normal, vit une vie paisible avec ses camarades, connaissant les joies et les tourments propres à l'adolescence, c'est-à-dire les amourettes secrètes, les plaisanteries avec ses camarades...tout va bien jusqu'à ce qu'un groupe de terroristes, solidement armé, pénètre au sein du lycée, le boucle et prenne tout le monde en otage, avec pour objectif de soigner leur leader gravement blessée!
La terreur se répand alors, et si à priori les terroristes ne souhaitent pas faire de mal aux élèves, ils se montrent intransigeants et ne veulent aucun débordement. Mais derrière tout ceci se cache un effroyable secret qui pourrait s'avérer bien plus meurtrier!

Il faut reconnaître que malgré un départ sur les chapeaux de roues, allant très vite et imposant un rythme intense, on ne peut s’empêcher de demeurer septique des choix introductifs des auteurs!
A commencer par le fait de situer l'action au sein d'un lycée! Pourquoi les Japonais ressentent-ils le besoin de tout situer ou presque dans les établissements scolaires! Pourquoi imposer des personnages principaux aussi jeunes? Pour les shonens, à la limite ça peut se comprendre, ces titres visant un public spécifique, mais pour les seinens, des titres se voulant par définition plus adultes, pourquoi nous imposer encore et toujours des lycéens... Quelle crédibilité sortir de là à opposer des adolescents à des groupes armés surentraînés?
C'est déjà un premier point qui pourrait bloquer une partie du lectorat... Le deuxième point, qui arrive plus tard dans le volume c'est d'orienter la série vers quelque chose qu'on ne voit pas venir et qui nous pousse à nous poser des questions sur l'originalité et l'avenir de la série: un titre d'action opposant des lycéens ingénieux à des terroristes, cela peut être amusant...transformer cela en série de zombies, très à la mode en ce moment, trop à la mode justement puisqu'on en voit partout, à de quoi laisser dubitatif! 

Ce qui suscite l’intérêt des lecteurs est justement de présenter les terroristes sous un angle d’approche qu'on n'attendait pas forcément: ils ne se montrent pas si violents que ça et certains vont même se montrer compréhensifs envers les lycéens... On sort du cadre manichéistes qu'on redoutait, ce qui pourrait être un point d'accroche intéressant pour la suite!
Vient ensuite la manière dont est amené l'aspect "virus zombie"... déjà ils ne se présentent pas comme des zombies "classiques", ceux qu'on voit partout, ce qui laisse espérer un peu d'originalité à ce niveau; et bien entendu ce premier opus laisse encore planer de très nombreux doutes et mystères, les auteurs ne répondant pour le moment à aucune question qu'on pourrait se poser, venant ainsi titiller la curiosité des lecteurs et les poussant à aller au-delà de leurs à priori sur un départ reprenant trop de clichés pour venir totalement nous séduire d'emblée.

La curiosité du lecteur est piquée, on aurait presque tendance à laisser de côté les clichés précédemment évoqués, mais le traitement des événements à de quoi surprendre, voire agacer les lecteurs.
On ne s'attardera pas sur les personnages parmi les lycéens qui se montrent tous plus clichés les uns que les autres, on les a tous déjà vus dans d'innombrables autres séries (mais pourquoi tout situer dans les collèges et lycées japonais?), et si on comprend aisément qu'une telle situation puisse provoquer des réactions excessives au sein de ces mêmes lycéens, les nerfs lâchant, le fait que les auteurs s'attardent bien trop sur les rapports entre lycéens viendraient presque désamorcer les autres tensions! Dans un tel contexte qui se soucie de savoir qui est amoureux de qui? Il semblerait que la limite du titre se situe ici, il s'agit bien d'un seinen se voulant adulte, mais qui s'intéresse bien trop à des problématiques secondaires adolescentes pour se consacrer sur l'essentiel, réduisant une partie de l’intérêt qu'on pourrait trouver à cette entrée en matière.

Le dessin est intéressant, il change de ce qu'on connaît dans le genre, donnant une vraie identité à ce titre, les traits sont épais, les visages vraiment très expressifs, permettant de faire partager aux lecteurs la détresse des personnages! La mise en scène est intelligente et parvient à insuffler un véritable rythme au récit, poussant le lecteur à aller de l'avant malgré les quelques doutes qu'il pourrait avoir en découvrant le titre.

Au niveau de l'édition Ki-oon fait, comme à son habitude, de l'excellent travail, nous proposant une adaptation de qualité, et surtout nous offrant la possibilité de pousser la découverte au-delà de ce premier opus avec la sortie en simultané du second tome, un second volume qui pourrait très bien modifier la donne de cette introduction...

Lockdown est un titre qui propose des choses intéressantes, qui aimerait nous entraîner loin des sentiers battus, mais qui propose trop de clichés pour y parvenir dans un premier temps, mais on a envie d'y croire, le potentiel est réel et la suite pourrait très bien nous surprendre...ou pas, mais il n'y a qu'un seul moyen de la savoir!


Critique 1


Après Les Fleurs du Mal le mois dernier, Ki-oon propose une de ses nouveautés de 2017 en ce mois de février : Lockdown, un titre orienté suspense et action. Première œuvre dessinée par le mangaka Nykken, que nous découvrons ainsi, l’œuvre est scénarisée par Michio Yazu, auteur que nous connaissons pour la série Killer Instinct. Avec deux premiers tomes publiés en simultanée pour le lancement de la série, tandis que celle-ci se poursuit au Japon avec six volumes pour le moment, Lockdown semble réunir les ingrédients d’une série d’action prometteuse… mais qu’en est-il vraiment ?

Le quotidien du jeune Sota est des plus banals : ce dernier va au lycée, vit sa scolarité entouré d’une poignée d’amis, et est secrètement amoureux de Miho, une fille des plus ordinaires qui n’est pas l’une des idoles du lycée. Ce quotidien se trouve chambouler lorsqu’un groupe de terroristes envahit les lieux et prenant l’établissement entier en otage, le tout afin de soigner leur chef, une certaine Hozuki, grièvement blessée… Si les terroristes promettent qu’aucune vie ne sera prise si chacun obtempère, ils mettent sévèrement en garde les élèves en cas de débordement. Et étant donné les phénomènes étranges qui font marquer l’établissement, ces débordements seront inévitables…

En prenant comme contexte un cadre lycéen, Lockdown ne semble pas innover le genre du suspense dans le manga. Rapidement, le lecteur voit nombre d’éléments classiques se développer sous ses yeux : le héros banal, la fille dont il est amoureux, le meilleur ami très sympa, et une invasion terroriste pour lancer le tout. Assez banal certes, mais reste une certaine efficacité vite retranscrite par la soudaineté de l’invasion terroriste et les secrets que cachent cette organisation qui compte aussi bien son lot de pourritures que des membres qui laissent parfois croire que ces ennemis ne sont pas si méchants que cela paraissent… Globalement, ce premier volume va suivre cette voie en termes d’intérêt : l’aspect mystérieux du scénario suscite l’envie de tourner les pages, l’ambiance lourde de la prise d’otage génère une tension qui accroche sans grand mal son lecteur, mais celui-ci en attend encore plus de l’intrigue.

Et c’est là que ce premier volet montre sa plus grande faiblesse : la manière qu’ont les auteurs à faire retomber l’efficacité du scénario pour s’intéresser à des rixes entre lycéens dont nous n’avons finalement que faire. Montrer les tensions qu’une telle situation peut générer sur l’ensemble d’une classe est une idée simple, mais essentielle pour montrer leur détresse, le souci étant que les mangaka en font un peu trop et délaissent parfois le centre de l’intrigue pour se concentrer sur quelques altercations qui n’impacteront pas vraiment la série sur le long terme. C’est d’autant plus frustrant que l’intrigue montre de bonnes idées, faisant toujours planer cette menace des mystérieux terroristes tout en ouvrant la voie à une hypothétique piste narrative qui ferait se rependre un virus capable de transformer ses victimes en macchabées affamés de chair humaine. Que des sujets vus et revus dans de multiples œuvres certes, mais mélanger le concept de la prise d’otage terroriste au virus qui contamine petit à petit les élèves partait d’une bonne idée, tout en sachant que l’aspect contamination n’en n’est qu’à ses balbutiements, montre des restrictions volontaires et permettent de penser que Lockdown ne sera pas une banale série de zombies.

Et c’est là que le dernier chapitre du tome joue un rôle majeur sur notre impression : après avoir traîné du pied, le scénario se lance presque soudainement et dévoile quelques subtilités sur la question du virus et sur les véritables desseins des terroristes. Par son final efficace, le premier opus de Lockdown se réconcilie sans mal avec le lecteur et étant donné le cliffhanger proposé, Ki-oon a eu une très bonne idée en publiant les deux premiers tomes en simultanée pour marquer le lancement de la série. Car il se pourrait bien que la suite du récit chamboule notre opinion sur ce début d’intrigue…

Côté dessin, on notera que la simplicité du style de Nykken cache parfois de très bons points graphiques, à commencer une expression vive des faciès pour symboliser la détresse récurrente des personnages. Il est appréciable que le mangaka essaie de faire preuve d’audace dans sa mise en scène, en atteste une séquence assez inattendue qui choque aussi bien les personnages que le lecteur d’une page à l’autre. Ainsi, on est enthousiaste quant à la manière de l’auteur de rendre vivant son récit, de manière à lui permettre de tenir davantage en haleine.

La copie éditoriale de Ki-oon, elle est de bonne facture : format seinen mis en avant par la couverture faite de papier couché mât, papier épais qui est de coutume chez l’éditeur, mais qui reste toujours aussi agréable à prendre en main… La traduction est aussi de bonne facture, pas de bémol non plus à ce sujet.

Le début de Lockdown, s’il est loin d’être mauvais, souffre de lenteurs ainsi qu’une manie qu’ont les auteurs de dévier sur les altercations lycéennes. Pourtant, par son cocktail d’ingrédients propices aux récits à suspense, la série n’a pas de mal à divertir et surprend même sur son chapitre final. Alors, c’est sans mal qu’on se penchera sur le second volume, publié en même temps que ce premier volet.


Critique 3 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

10 20
Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Erkael

13 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
13.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs