Loan Knight Vol.1 - Actualité manga

Loan Knight Vol.1 : Critiques

Loan Knight

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 22 Janvier 2019

Chronique 2
  
En France, Akihito Yoshitomi n'est pas un illustre inconnu. Dans les années 2000, les éditions Asuka publièrent deux de ses titres, Ray et Eat-Man, l'adaptation animée de ce deuxième titre étant même sortie chez Dybex. Mais, depuis, l'auteur fut presque oublié, jusqu'à ce que les éditions Black Box choisissent de le remettre à l'honneur avec son œuvre de jeunesse : Loan Knight. En réalité, le titre compte deux séries, publiées entre 1991 et 1993, puis rééditées dans une version deluxe en cinq tomes en 2011, au Japon. C'est cette version que nous propose ici l'éditeur, un excellent moyen de découvrir les premiers pas du mangaka qui, pour ses débuts, a choisi le genre de la fantasy teinté d'humour et de jolies filles.

Issu d'une famille ruinée, Might est surnommé le « chevalier à louer ». Aventurier, il loue ses services, au point de parfois devoir aller sauver une demoiselle en détresse. Mais si Might bosse autant, c'est aussi parce qu'il est endetté auprès du sournois Rodéo. Fuyant sa dette aux côtés de Bon, l'étrange pingouin sous-fifre de son créancier, Might va vivre de multiples aventures, et notamment rencontrer une ravissante femme-dragon, à laquelle il sauvera la vie.

Si aujourd'hui la fantasy est largement représentée dans le manga à travers des titres isekai ou tirés de light-novel, plus rares sont les récits teintés de cette ambiance légère et particulière des années 90. C'est exactement ce qu'est Loan Knight, un récit léger d'aventure dans un univers d'heroic-fantasy, qui nous épargne l'idée du harem pour se concentrer sur une succession de péripéties où l'humour et les jolies demoiselles sont ponctuels.

Pour Akihito Yoshitomi, il s'agissait de la première série reliée. On sent alors que l'auteur, pour arriver à mener sa première œuvre à terme, a surtout cherché à se faire plaisir dans Loan Knight. Il nous propose alors une succession d'aventures qui n'ont que rarement des liens les unes avec les autres, des épisodes stand-alone qui n'ont pas d'autre but que de divertir les lecteurs et lectrices. Et divertir, Loan Knight le fait très bien, notamment grâce au sens du rythme du mangaka. Bien qu'il en n'était alors qu'à ses débuts, l'auteur sait gérer son découpage et la cadence des événements. Difficile alors de s'ennuyer à la lecture, les intrigues allant parfois à cent à l'heure sans pour autant nous perdre, d'autant plus que l'auteur parvient assez aisément à les renouveler. Il se sert de son univers de fantasy pour apporter des personnages et des lieux totalement différents à chaque fois, et parvient même à jongler entre les ambiances en apportant, de manière très ponctuelle, des récits un peu plus sérieux.

Pour certains, la principale faiblesse de Loan Knight en tant qu'histoire sera peut-être le manque de continuité entre les chapitres. Pourtant, il y a une volonté du mangaka, dans ce premier tome, d'apporter les graines d'arcs narratifs plus conséquents. La preuve est donnée en toute fin de volume, aussi on peut s'attendre à ce que les chapitres prochains rebondissent efficacement sur les événements dépeints dans ce premier volet. Reste à voir si nous soupçons se confirmeront, mais il est possible que Loan Knight gagne en ambitions par la suite.

Enfin, il reste intéressante d'observer le style d'Akihito Yoshitomi, alors qu'il n'était qu'un mangaka novice. On sent qu'il n'en n'était qu'à ses débuts, les erreurs de proportions étant assez récurrente et son trait n'étant pas aussi fin que celui qu'on lui connait avec Ray et Eat-Man. Néanmoins, plutôt que lui jeter la pierre, c'est un témoignage intéressant qu'on peut trouver dans ce premier tome, et on reste très curieux de voir si, sur cette première série, son art a pu déjà évoluer. A noter aussi que si l'auteur utilise l'aguicheuse formule des jolies filles, il parvient à ne jamais tomber dans la grossièreté, une qualité de plus en plus rare dans les mangas de fantasy grand public, aujourd'hui.
  
  
Chronique 1
  
Aaaaah, le shônen d'aventure des années 90... Le genre a beau avoir marqué pas mal d'esprits, il se fait un petit peu plus rare depuis quelques années, et visiblement il n'en fallait pas plus pour que les éditions Black Box s'engouffrent dedans en continuant de diversifier leur catalogue. Ainsi l'éditeur nous propose-t-il de découvrir une saga dessinée entre 1991 et 1995: Loan Knight, ou "Chevalier à louer". Il s'agit là de la toute première série longue d'Akihito Yoshitomi, un auteur qui au fil des années a su se faire une petite réputation pour son trait fin et détaillé ainsi que pour son goût pour les jolies filles, et que l'on connaît déjà en France pour deux séries: Ray, où il se réappropriait le manga Blackjack d'Osamu Tezuka, et Eat-man, l'une de ses oeuvres majeures qui n'a malheureusement jamais été éditée jusqu'au bout dans notre pays faute de succès. L'édition française de Loan Knight se base sur l'édition deluxe japonaise sortie en 2011, où chaque volume compte entre 350 et 400 pages.

Dans un univers typé fantasy, Might est un "chevalier à louer": il offre ses services à quiconque le lui demande et contre de l'argent, espérant ainsi rembourser un jour les dettes qu'il a contractées... et c'est à peu près tout ce qu'il y a à retenir de la trame principale avec ce premier volume, où notre héros se contente essentiellement d'enchaîner quelques petites aventures se finissant généralement en un chapitre. Le schéma est donc on ne peut plus classique du genre, avec des premiers petits récits qui permettent surtout de poser le contexte global ainsi que différents personnages.

Pour l'instant, niveau scénario ça ne va donc pas très loin, et dans ses petits mots d'auteur Akihito Yoshitomi laisse lui-même comprendre qu'il a tâtonné un peu. Mais en attendant de voir ce que ce monde aura à proposer de plus consistant, on suit avec un certain plaisir des premières missions qui trouvent un bon équilibre entre éléments de fantasy, aventure et humour. Ainsi voit-on s'installer plusieurs personnages: Might bien sûr, mais aussi Rick, une sorte d'allié opportuniste que nos héros connaît depuis plusieurs années et qui n'hésiterait à profiter un eu de lui, Shia, une ravissante jeune fille issue de la lignée des dragons, Bon, une sorte de mascotte, ou encore le garçon-dragon Ilica et la fillette Cory... La galerie de visages qui se met en place est à la fois classique et efficace, et cela est surtout dû à la manière dont Yoshitomi abreuve son récit d'humour: ici, pas de preux chevalier prêt à tout pour défendre la veuve et l'orphelin, mais plutôt une sorte de "mercenaire" un peu bras cassé par moments et cherchant surtout à rembourser ses dettes, même si ça lui vaut quand même de se doter d'une petite réputation et de s'attirer l'intérêt de certaines jolies demoiselles comme Shia. Qui plus est, au fil de ses petites aventures, le bonhomme à l'occasion d'acquérir des outils de meilleure qualité (épée, bouclier...), et de découvrir des petits enjeux un peu plus sérieux, notamment autour des dragons. En somme, il y a de quoi être assez intrigué au bout de ce premier volume de 350 pages où la recette fait facilement mouche.

Un autre constat s'impose, et il est d'ordre visuel: pour ce qui fut sa première série longue, Yoshitomi installe un coup de crayon vraiment intéressant. Ses designs de personnages humains sont classiques, mais soignés, et relevés par des silhouettes féminines bourrées de charme sans avoir besoin de jouer sur des formes exagérées. Mais l'auteur impressionne surtout pour sa volonté d'offrir des vêtements/armures, des créatures et des décors régulièrement très travaillés et assez denses. On pense surtout à certains paysages où il offre des choses assez recherchées, que ce soit au niveau de la nature, ou au niveau des bâtiments avec certaines architectures assez inspirées. Tout simplement, on voit se poser tout ce qui fera le style de ce mangaka dans la suite de sa carrière.

Le principal regret vient pour l'instant de manque de consistance de l'univers global, puisque l'auteur tâtonne, mais dans l'ensemble ce tome 1 dégage pas mal de charme et donne très envie de lire la suite ! Côté édition, au-delà des standards de Black niveau format, rabats et couverture, on regrettera quelques bulles coupées et ne erreur de pagination dans le sommaire. A part ça, le papier est souple et épais, l'impression très bonne, le lettrage honnête, et la traduction très claire et sans coquilles. On appréciera aussi les quelques pages bonus de croquis préparatoires et esquisses, ainsi que le chapitre bonus présentant la rencontre entre Might et Rick.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

14 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs