Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 06 Janvier 2025
L'année commence à peine que Ki-oon nous régale déjà avec des nouveautés, et ici nous avons un titre qui pourrait bien devenir un de ses gros succès s'il suit le même destin qu'un titre qui l'a très certainement grandement inspiré (nous y reviendrons).
Lili-Men est la première série de Takuma Tokashiki qui a longtemps travaillé dans l'animation mais n'a jamais abandonné son rêve de devenir mangaka...rêve qui se réalise donc avec ce titre prometteur dont le premier tome nous arrive donc en ce tout début d'année alors que nous en sommes déjà à huit tomes en Japon, avec un titre toujours en cours de parution!
A l'issue de ce premier tome deux belles références semblent évidentes, avouées ou non par l'auteur, mais quoi qu'il en soit on part pour une aventure qui nous promet de l'action et des surprises...
Nito a été élevé dans un laboratoire, sans se poser de question, il accepte le fait qu'on lui dise que lui et les autres humains vivant à ses cotés soient trop faibles pour le monde extérieur... Si certains développent certaines capacités particulières, liées au sang, aux muscles, aux os et à la graisse, lui de son coté est à la traîne à ce niveau!
Avec quatre de ses camarades, ils se promettent de quitter ce laboratoire et d'explorer le monde extérieur malgré ses dangers...mais ses quatre amis sont "libérés" sans lui!
Totalement par hasard il réalise que ceux ci servent de nourriture à leurs bourreaux qui sont en fait des succubes, des créatures se nourrissant des humains, et que ce qu'il croyait être un labo le protégeant est un fait une ferme d'élevage... Il parvient à s'échapper et découvre un monde qui nous apparaîtrait normal mais où il a tout à découvrir.
Au cours de son évasion il a développé de puissantes capacités qui ne manquent pas d'attirer l'attention d'un organisme protégeant les humains des succubes...
Le premier titre qui vient en tête, mais qui rapidement ne concernera plus la suite c'est "Promised Neverland! Ce concept de ferme d'élevage où des enfants sont élevés loin du monde extérieur, ignorant tout de ce qui se passe à l'extérieur, dans le seul but de servir de nourriture à des monstres...c'est clairement la même chose que Promised Neverland! La différence c'est qu'ici cela ne sert que de point de départ et qu'ensuite on passe rapidement à autre chose!
Quelque chose d'original? Pas du tout, car tout ce qui suit n'est en fait qu'un copier / coller de Tokyo Ghoul!
Un héros mi humain mi monstre, qui se sert de ses capacités pour traquer les monstres qui le traquent en retour, une organisation se servant des pouvoirs de ces mêmes montres pour les combattre, des créatures rangées sous différentes classes octroyant des capacités spécifiques, différents clans de monstres en fonction de ces mêmes capacités...la seule différence c'est qu'il s'agit de Succubes et non de Ghouls! Et encore, l'auteur appelle ça des succubes mais les succubes sont censées être des créatures féminines (leur pendant masculin s'appelant "incube"), mais ici alors que dans le "labo" du départ il ne semble y avoir que des femmes, plus tard on découvre des "succubes" masculins.
A partir de là, difficile d'appréhender le titre sans le comparer à Tokyo Ghoul, d'autant que même graphiquement il y a pas mal de similitudes...et pour être honnête, à ce stade on n'est plus sur du plagiat que de l'inspiration.
Mais étant donné que le titre se poursuit toujours au Japon, on peut espérer qu'il parvienne à s'émanciper de ce modèle (et en ce qui me concerne je n'ai pas aimé la deuxième partie de Tokyo Ghoul, donc même si on reste sur le même schéma, peut être qu'ici l'auteur parviendra à mieux gérer le long terme).
Pour le moment on a un personnage principal paumé, qui ne comprend rien à notre monde, avec de nombreux rêves tous simples tel que caresser un chat ou aller à la plage, chose qui lui paraissait impossible dans son laboratoire, mais malgré ça, il demeure profondément gentil et empathique, ce qui le rend assez attachant rapidement (la frontière est mince à ce stade entre attachant et agaçant / niais...laissons lui le bénéfice du doute).
Il sera pris en charge par des humains combattant les succubes qui vont commencer à lui expliquer certaines règles, ce qui est bien pratique pour dévoiler les éléments du lore avec parcimonie. Cela reste classique mais cela demeure efficace pour expliquer au lecteur les concepts de ce monde qui les découvre en même temps que Nito.
On comprend que certaines succubes apparaissent plus dangereuses que d'autres, qu'elles sont classées en fonction justement de cette dangerosité, certaines ayant même des surnoms (comme dans Tokyo Ghoul).
Ce premier tome attise notre curiosité, à condition de passer outre ce sentiment de lire une "contrefaçon" d'un titre ayant cartonné il y a quelques années; mais autant lui laisser sa chance et il pourrait bien nous réserver des surprises.
Graphiquement c'est très propre, dans un style assez sombre avec des traits fins et des personnages très expressifs, rappelant une nouvelle fois Tokyo Ghoul.
Mais l'auteur maîtrise sa mise en scène et nous propose de belles trouvailles visuelles. On ne peut lui nier ce talent.
Un titre qui intrigue forcément qui pourrait bien être une belle surprise, mais au vu de ce sentiment persistant de lire un titre qui en plagie un autre, mieux vaut attendre les volumes suivants pour se faire un avis plus définitif et à coup sur plus pertinent.