Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 30 Mars 2022
L'heure du combat final est arrivée pour Levius, et les enjeux de celui-ci ne concernent plus uniquement le simple leadership du monde de la boxe mécanique, mais bien le destin du monde tout entier. A l'issue du duel au sommet entre Oliver et notre héros, c'est bien sûr ce dernier qui l'a emporté, en s'emparant par la même occasion de la vapeur de son vaillant adversaire. Mais cette conclusion a surtout permis à Arthur Greynor, le numéro 2 du niveau I, d'enfin entrer en scène en dévoilant, par la même occasion, ses ambitions folles. Des ambitions révolutionnaires qui ne partent pas forcément de mauvaises intentions, avec un désir initial de stopper la guerre de substitution et la manipulation des combattants et du peuple. Mais le fait est qu'Arthur semble s'être beaucoup trop pris dans ses propres ambitions... Ainsi, quand ce dernier demande à Levius d'activer le Coeur grâce à la vapeur d'Oliver, notre héros refuse de coopérer, et tout ne peut alors que s'achever sur un ultime combat. Un duel à mort entre un Levius qui semble avoir atteint ses limites suite à son précédent duel mais qui devrait pouvoir compter sur le bras d'Hugo, et un Arthur qui ne reculera devant absolument rien pour parvenir à ses fins, pas même à exploiter la vapeur d'êtres affaiblis comme A.J. et Balthus, et au risque de devenir toujours plus monstrueux...
Pleinement installée dans un 9e et avant-dernier opus qui était riche en informations, la dernière ligne droite de la série de Haruhisa Nakata se règle donc, avant tout, à travers un long et éprouvant duel qui va occuper la majeure partie de ce 10e et dernier épais volume d'environ 270 pages. Et sur le pur plan visuel, est-il vraiment nécessaire de revenir une énième fois sur l'audace visuelle du mangaka ? Nakata livre effectivement, une nouvelle fois, un paquet de cases stylisées, jouant fort bien sur ses qualités et originalités habituelles. Mais au-delà de ça, l'affrontement sait aussi séduire sur d'autres points, à commencer par une certaine science du rebondissement, puisque l'affrontement est ponctué de plusieurs vraies montées d'adrénaline et d'incertitudes qui, en particulier grâce aux choix des deux combattants dans leurs techniques et dans l'utilisation de la vapeur ainsi que de leur corps mécanique, relancent régulièrement la machine.
Mais si l'affrontement est si prenant, c'est aussi voire surtout parce qu'il permet beaucoup d'à-côtés tout aussi importants. On pense, bien sûr, aux agissements de la plupart des autres personnages puisque, d'A.J. à Balthus en passant par Chris, Natalia ou Chamberlain, chacun(e) agit à son échelle en parallèle, en ne se contentant pas d'attendre et d'assister au spectacle. Mais il y a également toutes les informations encore manquantes qui, ici, se voient distillées efficacement, et cela dès le début du tome via ce que l'on apprend sur Drake. Des révélations concernant, bien sûr, le background de l'oeuvre, par exemple autour de la guerre européenne, de son issue, des coulisses de la création de de la Fédération Mondiale de Boxe Mécanique, etc... sans oublier la question du sens de "Est". Mais aussi des révélations permettant de sonder de plus belle certains personnages, en particulier ici un Arthur dont on entrevoit mieux le parcours, le passé à l'époque de la guerre, la façon dont il a noué un lien avec le Dr Clown, les événements qui l'ont poussé à devenir ce qu'il est devenu. Le seul petit ponit faible dans tout ça: le fait que, depuis l'issue dramatique du tome 8, le cas de la mère de Levius soit en partie passé à la trappe.
Enfin, au coeur de ce dernier combat intense, Haruhisa Nakata n'oublie jamais, bien sûr, ses dernières grandes thématiques autour de la boxe mécanique et de Levius. En particulier à travers les évolutions d'Arthur au fil du duel, mais aussi via certaines décisions de notre héros face aux ultime menaces, la question des dérives de la mécanisation de l'humain reste bien présente, et plus encore autour des limites, de la frontière entre machine et humain. Quant à Levius, la situation le pousse à faire des choix forts, à embrasser pleinement une voie que, tout compte fait, il choisit de lui-même.
Au bout de tout ceci, le dernier chapitre, le temps d'une trentaine de pages, nous offre un épilogue assez soignée, permettant de voir ce que les personnages sont devenus, et offrant dans ses dernières pages juste ce qu'il faut de nuances et de liberté d'interprétation. Et on referme alors avec un fort sentiment de satisfaction cette saga, portée jusqu'au bout par son action intense, par ses séquences visuelles audacieuses, par son univers suffisamment fouillé et par sa galerie de personnages plutôt réussie.
Pleinement installée dans un 9e et avant-dernier opus qui était riche en informations, la dernière ligne droite de la série de Haruhisa Nakata se règle donc, avant tout, à travers un long et éprouvant duel qui va occuper la majeure partie de ce 10e et dernier épais volume d'environ 270 pages. Et sur le pur plan visuel, est-il vraiment nécessaire de revenir une énième fois sur l'audace visuelle du mangaka ? Nakata livre effectivement, une nouvelle fois, un paquet de cases stylisées, jouant fort bien sur ses qualités et originalités habituelles. Mais au-delà de ça, l'affrontement sait aussi séduire sur d'autres points, à commencer par une certaine science du rebondissement, puisque l'affrontement est ponctué de plusieurs vraies montées d'adrénaline et d'incertitudes qui, en particulier grâce aux choix des deux combattants dans leurs techniques et dans l'utilisation de la vapeur ainsi que de leur corps mécanique, relancent régulièrement la machine.
Mais si l'affrontement est si prenant, c'est aussi voire surtout parce qu'il permet beaucoup d'à-côtés tout aussi importants. On pense, bien sûr, aux agissements de la plupart des autres personnages puisque, d'A.J. à Balthus en passant par Chris, Natalia ou Chamberlain, chacun(e) agit à son échelle en parallèle, en ne se contentant pas d'attendre et d'assister au spectacle. Mais il y a également toutes les informations encore manquantes qui, ici, se voient distillées efficacement, et cela dès le début du tome via ce que l'on apprend sur Drake. Des révélations concernant, bien sûr, le background de l'oeuvre, par exemple autour de la guerre européenne, de son issue, des coulisses de la création de de la Fédération Mondiale de Boxe Mécanique, etc... sans oublier la question du sens de "Est". Mais aussi des révélations permettant de sonder de plus belle certains personnages, en particulier ici un Arthur dont on entrevoit mieux le parcours, le passé à l'époque de la guerre, la façon dont il a noué un lien avec le Dr Clown, les événements qui l'ont poussé à devenir ce qu'il est devenu. Le seul petit ponit faible dans tout ça: le fait que, depuis l'issue dramatique du tome 8, le cas de la mère de Levius soit en partie passé à la trappe.
Enfin, au coeur de ce dernier combat intense, Haruhisa Nakata n'oublie jamais, bien sûr, ses dernières grandes thématiques autour de la boxe mécanique et de Levius. En particulier à travers les évolutions d'Arthur au fil du duel, mais aussi via certaines décisions de notre héros face aux ultime menaces, la question des dérives de la mécanisation de l'humain reste bien présente, et plus encore autour des limites, de la frontière entre machine et humain. Quant à Levius, la situation le pousse à faire des choix forts, à embrasser pleinement une voie que, tout compte fait, il choisit de lui-même.
Au bout de tout ceci, le dernier chapitre, le temps d'une trentaine de pages, nous offre un épilogue assez soignée, permettant de voir ce que les personnages sont devenus, et offrant dans ses dernières pages juste ce qu'il faut de nuances et de liberté d'interprétation. Et on referme alors avec un fort sentiment de satisfaction cette saga, portée jusqu'au bout par son action intense, par ses séquences visuelles audacieuses, par son univers suffisamment fouillé et par sa galerie de personnages plutôt réussie.