Léo kun Vol.1 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 12 Novembre 2012

Tandis qu'en cette fin d'année 2012 le Coeur de Thomas marquera enfin l'arrivée officielle des oeuvres de Moto Hagio en France, celles et ceux qui sont allés à Japan Expo 2012 ont pu rencontrer la mangaka sur son stand, où elle mettait à la vente une version française auto-éditée de l'un de ses mangas : Léo-kun, qu'elle dédicaçait automatiquement à chaque achat.

Vous ne connaissez pas Moto Hagio ? Grand mal vous en fasse, car il s'agit ni plus ni moins de l'une des mères du shôjo moderne, dont certaines oeuvres ont ouvert la porte à des nouvelles catégories populaires comme le boy's love.
Dans la bibliographie de l'auteure, Léo-kun est un titre récent, puisqu'il fut publié entre 2007 et 2009 dans les pages du magazine Gekkan Flowers de Shogakukan. Malgré ça, difficile de dire à qui s'adresse précisément ce one-shot découpé dans sa version française en trois tomes d'environ 70 pages, car bien que le Gekkan Flowers propose plutôt des titres shôjo au contenu assez mâture comme 7 Seeds, nous avons ici affaire à une oeuvre résolument enfantine.

Jugez vous-mêmes : Léokun est un chat qui vit dans l'oisiveté aux côté d'une mère célibataire et de son fils, et qui est quasiment humain, comme les autres chats du quartier avec lesquels il va vivre volontiers quelques aventures. Nous avons donc affaire à des chats qui parlent, qui ont un comportement à mi-chemin entre le félin et l'humain, ce qui vaut à notre héros à poils quelques envies typiquement humaines qui vont vite se transformer en mésaventures à cause du retour en force de son caractère félin. Dans ce premier volet, vous verrez par exemple le brave matou insister pour aller à l'école comme un enfant normal. Mais une fois sur place, il va vite déchanter, car malgré toute sa bonne volonté, son caractère de chat va vite repointer le bout de son nez. Au lieu d'écouter sagement les cours, voici Léokun en train de jouer, de monter sur la table, d'arriver en retard en cours... Moto Hagio enchaîne les frasques de son héros poilu puis de ses compagnons félins, avec un savant mélange d'humour et d'émotion. Car si les bourdes de Léokun et des siens ne manqueront pas de faire sourire les plus jeunes, elles pourront également toucher, tant les braves matous mettent de la bonne volonté dans ce qu'ils font malgré leurs échecs.

Comme déjà dit, le contenu de Léo-kun semble surtout s'adresser aux plus jeunes : il n'y a rien de très consistant, on se contente de suivre de façon assez linéaire les frasques des chats, et le ton est résolument enfantin, y compris dans la façon de s'exprimer des chats. Visuellement, on sent aussi que Moto Hagio souhaite rendre son oeuvre accessible avant tout aux enfants, ce qui se traduit par un style graphique assez simple et relâché, voire maladroit : on sait l'auteure capable de véritables prouesses graphiques, mais ici, tout est très simpliste, même les mouvements des chats, dans leur humanisation, sont très caricaturaux, peu naturels, et le résultat pourra plaire autant que déplaire.

Vous l'aurez compris, Léo-kun peut constituer un joli cadeau pour des enfants, à condition de ne pas être passé à côté de cette édition vendue exclusivement pendant Japan Expo 2012. Et au vu du prix élevé et du format assez orienté doujinshi, il est loin d'être sûr que les parents aient repéré cette oeuvre le temps de quatre jours... Par défaut, Léo-kun vaudra donc sans doute plutôt le coup d'être possédé pour son statut (officieux) de première publication en langue française d'une dame incontournable du shôjo. Un objet collector !

Côté édition, comme déjà dit nous avons affaire à un format qui se rapproche plus de la publication amatrice que du manga : grand format, faible nombre de pages par tome, pas de jaquette... A l'intérieur aussi, le résultat fait assez amateur : la police est très basique, la lecture peut être rendue poussive par l'aspect bilingue de l'édition et par un français parfois approximatif. Néanmoins, le papier et l'impression sont de qualité honorable.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction