Larmes du ciel (les) Vol.1 : Critiques

Ao ni Naku

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 11 Avril 2023

Après le très sympathique Mon quotidien avec un mononoké en décembre 2021, la mangaka Syaku a fait son retour en France dans le catalogue des éditions Hana au mois d'août dernier avec sa précédente série, Les larmes du ciel, une série en deux tomes qui fut prépubliée au Japon elle aussi dans le magazine Gateau des éditions Ichijinsha, pendant l'année 2018 sous le titre Ao ni Naku (littéralement "Pleurer dans le bleu" en français).

Ici, tout commence sur de jolies premières pages en couleurs dominées par le bleu du ciel, puis sur une rencontre aussi étonnante que mystérieuse, puisque c'est au milieu d'un étang avec juste la nature autour que le lycéen Shirô tombe sur un homme mystérieux, debout au milieu d'un étang, et ne sachant visiblement pas ce qu'il fait là. L'image est énigmatique: cet homme est vêtu comme un pilote alors qu'aucun avion n'est à proximité, et en plus il est totalement amnésique en ne connaissant même pas son nom. Shirô choisit de le baptiser Kikû en hommage à son grand-père décédé une semaine auparavant, et accepte de le loger chez lui en attendant d'en savoir plus sur cet homme...

Ce premier volume narre avant tout les débuts d'une cohabitation teintée de mystère, entre un lycéen quasiment livré à lui-même et donc débrouillard (il vit seul dans une maison un peu isolée à proximité de la nature, et est sous la tutelle d'un oncle qui lui rend rarement visite) et cet amnésique qu'il prend sous son aile et qui est forcément entouré d'une aura nébuleuse puisque ni lui ni personne d'autre ne sait qui il est. A-t-il seulement une famille ou quelqu'un qui le recherche ? Concrètement, on devine rapidement les grandes lignes du mystère: la tenue de pilote de Kikû est assez ancienne, il ne connaît pas les douches ni la télé, il s'étonne d'être au 21e siècle... ça sent bon l'histoire de voyage temporel, même si pour le moment Syaku reste très évasive en ne révélant rien de concret (hormis quelques cauchemars faits par Kikû), et quand bien même elle en finit par en dire un tout petit trop dans sa postface.

Sur ces bases, on se contente surtout de suivre ici le quotidien entre ces deux garçons, un quotidien tout juste troublé par quelques événements extérieurs comme le retour de l'oncle de Shirô, un homme par ailleurs un petit peu intrigant. On ne va pas le cacher, il ne se passe pas grand chose de concret niveau intrigue... et portant, la sauce prend facilement si l'on aime les tranches de vie assez calmes, tant suivre les débuts de la cohabitation entre nos héros peut avoir du charme, en particulier grâce à une narration posée et, surtout, grâce à des dessins franchement qualitatifs: tandis que les designs de personnages sont assez clairs et expressifs, Syaku brille surtout par son sens du découpage et des angles de vue assez immersif, et par le soin qu'elle accorde aux dessins de décors, ces derniers servant très bien l'atmosphère entre des intérieurs assez foisonnants, des extérieurs ayant un charme "campagnard", et un réel souci du détail dans les éléments tels que les plats. Dans ce cadre, il y a tout ce qu'il faut pour se laisser porter aux côtés de ces personnages qui, petit à petit, essaient de se confier, de se faire confiance, d'être utile l'un pour l'autre... ce dernier aspect se ressentant bien quand Shirô s'applique à cultiver ses légumes pour deux, ou quand Kikû s'interroge sur ce qu'il pourrait faire afin de ne pas être inutile.

Au bout de ce premier tome, il reste tout à révéler sur cette petite intrigue teintée de mystère et sûrement de fantastique. Mais le fait est que, sur cette première moitié de série: Syaku soigne bien sa narration, ses visuels et son atmosphère afin de nous emporter sans le moindre mal. Espérons donc que le deuxième et dernier tome confirmera les bonnes impressions laissées par ce volume 1 !

Concernant l'édition française, en plus des quatre premières pages en couleurs sur papier glacé, on a droit à un papier d'honnête facture permettant une impression satisfaisante, à un lettrage propre, à une traduction très claire d'Angélique Mariet, et à une jaquette sobre reprenant assez fidèlement l'originale japonaise.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs