Lame du Samuraï (la) Vol.4 : Critiques

Le nombre de disciples du dojo de Gendayu Iwakura, attirés par la réputation grandissante de notre héros, ne cesse plus de grandir, quitte à devoir pousser le maître des lieux à gérer certaines situations délicates.

Ici, il doit se mêler d'une affaire de famille tendue, où un jeune disciple de neuf ans, à défaut d'être bon à l'école de sabre, fait montre de ses grands talents en dessin... mais encore faut-il que son père accepte cela ! Là, il lui faut observer les tourments sentiments d'un élève tiraillé entre d'un côté son statut social censé le contraindre à un mariage arrangé, et de l'autre côté le choix du coeur où son amour est tourné vers son amie d'enfance. Puis quand il ne lui faut pas faire face à un disciple rebelle qui va peut-être le pousser à devoir renvoyer un élève pour la toute première fois, Gendayu doit se questionner sur le sort d'un "élève" d'un tout autre style, à savoir l'un de ses coqs qu'il chérit tant.

Ces quatre nouveaux chapitres proposent donc chacun une nouvelle petite histoire différente autour de Gendayu, de ses élèves, de ses volatiles et de ses proches, pour un résultat où chaque récit a au moins le mérite d'être assez différent des autres et d'évoquer quelques petites choses sur cette époque, comme le rang social et les relations de mariage qui vont avec, les pressions familiales en tant que fils de samurai, ou encore la délicate gestion des disciples trop indisciplinés. Qui plus est, au fil de ces récits, on appréciera tout naturellement d'avoir quelques nouveaux détails sur les personnages centraux, notamment sur le maître de Gandayu et sur la personnalité du fidèle Gonsuke.

Cependant, est-ce que tout ceci suffit à rendre la lecture de ce quatrième tome vraiment palpitante ? Eh bien, pas si sûr, ne serait-ce que parce que la trame principale se perd un peu en faisant du surplace: certes, on pourra apprécier de voir que Gendayu s'interroge sur lui-même, sur son sentiment de ne comprendre que le sabre et ses coqs, ou encore sur les moyens efficaces d'aguerrir ses disciples, mais à l'arrivée il n'y a pas d'évolution particulière. Quant aux différentes histoires du volume, même si elles sont variées, on a déjà largement vu le même type d'histoires dans d'autres mangas du genre, qui plus est en beaucoup plus intéressant et approfondi, car il faut bien avouer qu'ici la brièveté de chaque récit fait qu'on reste en surface. Enfin, la narration souvent externe reste décidément un peu trop plan-plan, tandis que certaines expressions faciales apparaissent trop rigides et exagérées.

La lecture reste sympathique dans l'ensemble, mais on sent que La Lame du Samurai commence à s'émousser. Gageons donc que les auteurs, avec le cinquième et dernier tome, auront su s'arrêter au bon moment, avant que leur série ne commence vraiment à tourner en rond et à s'essouffler.