Ladyboy vs Yakuzas - L'île du désespoir Vol.4 - Actualité manga

Ladyboy vs Yakuzas - L'île du désespoir Vol.4 : Critiques

Zetsubô no hantô - hyakunin no brief otoko to hitori no kaizô gal

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 17 Décembre 2015

Entre une couverture qui annonce la couleur et le fait que le tome soit vendu sous blister (contrairement aux précédents), on pouvait attendre du quatrième volume de Ladyboy vs Yakuzas un contenu encore plus trash et immoral... et nous allons voir que c'est le cas !

Nous laissions un Kôzô esseulé après le départ de Lion... face à tous ces pervers continuant de le traquer pour le violer, comment notre transsexuel pourrait-il s'en sortir ? C'est alors qu'apparaît devant lui un pervers bien différent des autres : il se nomme George Kariya, et ne semble avoir aucunement l'intention de coucher avec notre héros... et de toute façon, il ne le peut pas ! Kôzô peut-il faire totalement confiance à cet homme dont il va découvrir le passé pour le moins retors ? En tout cas, le bonhomme a en tête un plan pour aider Kôzô à se sortir de là... Car pour éviter de se faire violer par tous ces hommes dégoûtants, quoi de mieux que de s'arranger pour qu'ils soient massacrés ?

Autant le dire tout de suite : on comprend pourquoi le tome est emballé dès le début, qui dévoile chez le personnage de George un passé pour le moins extrême, où les viols vont bon train, mais où le principal concerné est à la fois un coupable inactif et une victime d'un destin qui l'a brisé dès sa plus tendre jeunesse... et concrètement, ces explications sur le parcours du jeune homme s'avèrent excellentes dans leur genre, car au-delà des habituelles notes de cracra (les deux frères yakuzas sont vraiment ignobles physiquement) et d'humour idiot (l'attaque du tigre et ses conséquences...), c'est l'aspect malsain qui gagne du terrain, à travers la forme qu'a prise la perversion sexuelle de George. Une perversion puisant sa source dans un traumatisme terrible... et qui, comme le montrent les dernières pages, pourrait trouver un écho étonnant chez Kôzô.
On peut dire que dans ce passage, sur le plan sexuel, l'auteur allie plus fortement que jamais le malsain et le trash à son humour habituel. Et les dernières pages ne nous contrediront pas, tout comme les quelques apparitions délicieusement ridicules des trois sbires du boss !

Hélas, c'est entre le début et la fin du tome que le bât blesse un peu, à travers le plan de George visant à exploiter les envies de meurtre d'un autre détraqué acculé au statut de punching-ball par ses pairs : le dénommé Mutsuo Tonoï, dont le rôle dans ce volume ne propose rien de bien folichon, malgré les références du mangaka au tueur Mutsuo Toï et au roman "Le village aux huit tombes" de Seishi Yokomizo. Son passé avant l'arrivée sur l'île est plutôt vite vu et ne possède rien d'inventif, tandis que son rôle de victime sur l'île est exposé de manière certes particulièrement dégueulasse avec des humiliations immondes (le pauvre se fait pisser dessus, est obligé de l'échec l'anus des autres...), mais sans que s'y dégage vraiment l'humour ou l'aspect légèrement critique. Quant au massacre qu'il opère, il est certes violent, sans pitié, mais il est surtout étonnamment pauvre côté imagination, tout comme le sort qu'il réserve à Kôzô (ça commence à devenir une routine... le seul intérêt de ce "final" étant la réaction de George). L'auteur nous avait habitués à mieux !

En dehors de l'ensemble du passage sur Mutsuo qui s'avère nettement moins inspiré, la lecture conserve ses qualités, mais sachez que Toshifumi Sakurai se fait un plaisir de repousser toujours plus loin les limites. Quant à savoir si c'est pour le meilleur ou pour le pire, ce sera à vous et à votre seuil de tolérance d'en juger.

La fin du tome marque le retour du dictionnaire des criminels sexuels, dont la lecture est toujours aussi fun !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs