Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 20 Septembre 2023
La jeune Coco continue son quotidien, seule dans le manoir, en compagnie de son étrange chat adoré Kuro, ce félin noir aux allures de monstre. Entre les jeux et la joie de voir la neige arriver, la petite fille tâche de vivre chaque jour dans une certaine innocence... mais le fait est que, visiblement sous l'influence de son chat, sa vie a pris un virage plus inquiétant que jamais ces derniers temps. En plus d'avoir désormais des cheveux blancs comme si leur couleur noire initiale avait été aspirée, la fillette s'isole de plus en plus, plus encore depuis qu'un de ses amies, inquiète pour elle, a tenté de tuer Kuro. Alors, notre jeune héroïne peut-elle être encore sauvée de la situation dans laquelle elle est enfermée ? Ses deux copines Maria et Milk sont convaincues que oui, et comptent bien lui venir en aide, mais sans faire appel aux adultes qui risqueraient de tuer Kuro, ce qui rendrait Coco triste et seule...
L'heure est venue pour cette série de se refermer définitivement au bout d'un troisième et dernier volume qui, même s'il est rapide dans ses événements, a le mérite de proposer une vraie fin (chose qui semblait peu évidente au vu des avancées jusque-là tranquilles du récit), en nous dévoilant tout ce qu'il faut autour du cas de Kuro, de ce qui est arrivé au vrai Kuro d'origine, des conditions dans lesquelles les parents de Coco sont morts, de la possibilité ou non de sauver la jeune fille... le tout étant toujours enrobé non seulement dans une part de mystère (car, entre autres, on n'apprendra rien de plus sur les monstres pullulant dans la forêt), mais aussi dans un style graphique où la mignonnerie apparente cache toujours un côté plus sombre/inquiétant et où les couleurs sont plus présentes que jamais puisque, sur un peu plus de 120 pages, quasiment 100 sont entièrement colorisées en participant vraiment à l'atmosphère assez unique de cette oeuvre.
Mais derrière la rapidité de son dénouement, la série touche surtout ici à travers les quelques relations abordées: l'amitié qu'ont Maria et Milk pour Coco au point de s'unir pour essayer de la sauver (alors qu'à la base, ces deux gamines sont très différentes), l'inquiétude du reste de l'entourage de notre héroïne, les regrets du docteur concernant la mort de ses parents... et, surtout, le besoin pour cette enfant d'enfin regarder la réalité en face, que ce soit au sujet de ses parents pour enfin en faire le deuil et ré-avancer, au concernant son chat dont elle doit accepter le fait qu'il n'est plus celui qu'elle a connu. C'est, évidemment, cette relation entre Coco et le Kuro monstrueux qui reste la plus marqué, car derrière ses actes parfois flippants on sent bien que la créature a surtout un désir de protéger sa maîtresse, jusqu'à ce que cela aboutisse à un choix final suffisamment touchant de la part de cet animal quelque part bien différent des autres monstres.
Globalement, on referme ce dernier volume sur un sentiment de satisfaction, et non sans une petite pointe d'émotion. Malgré la rapidité des événements, so-ma-to nous offre une tranche de vie à l'atmosphère mystérieuse plutôt réussie, qui doit beaucoup à son travail visuel et à l'attachante étrangeté de son personnage principal félin/monstrueux.