Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 18 Août 2015
Shinkuro se retrouve face à Zena Hoshigami, dite la « forteresse solitaire », mais aussi et surtout la chef de l’organisation Akuu et la responsable de la disparition de Benika. Le jeune homme doit dès lors faire face à son plus terrible opposant. Et dans le cas, présent, il est bien difficile à croire que tout puisse se régler au travers d’une simple discussion. Et à vrai dire, Shinkuro lui-même n’en a plus aucune envie…
L’opus précédent de kure-nai avait réussi à faire remonter le niveau de la série et, par la même occasion, à raviver notre intérêt pour le titre. Dès lors, c’est malgré tout avec un certain optimisme que l’on entame cet ultime volume. Un volume qui, sans être raté, n’apporterait finalement pas ce que l’on attendait de lui. Pas tout à fait, en tout cas. Concrètement, Shinkuro doit faire face à son ultime adversaire et, pour se faire, il va au préalable avoir une petite rencontre inopinée avec lui. Ce sera l’occasion d’une discussion sérieuse entre notre héros et Zena Hoshigami. Les enjeux étant présents, les récents évènements, notamment vis-à-vis de Benika donnant matière à travailler, on s’attendait à quelque chose de hautement intéressant. Du côté de Shinkuro, pas grand-chose à redire. Le bonhomme, pour peu que l’on se soit attaché à lui, est fidèle à sa ligne de pensée. Zena, par contre, se révèle être un bien piètre opposant. A la fois à travers les mots, et à la fois à travers ses capacités. Finalement, l’affrontement qui nous sera proposé entre les deux opposants laissera presque pleinement indifférent.
C’est donc ailleurs qu’il faut chercher l’intérêt de ce tome. Ailleurs, et plus particulièrement auprès des nombreux protagonistes que Shinkuro côtoie. Chacun d’entre eux sera un tant soit peu mis en avant. Et pour peu qu’on éprouve un minimum d’empathie à leur égard, les quelques chapitres qui clôt le récit auront une saveur pas forcément désagréable. Cela dit, et pour faire, court, outre quelques retournements de situations rocambolesques et improbables (concernant Benika et Murasaki notamment), c’est surtout le manque de prise de risque qui nuit à la conclusion de la série. Il ne se passe pour ainsi dire rien. C’est un peu amusant, c’est optimiste, mais c’est aussi et surtout diablement inconsistant. Tout ça pour ça ? C’est la seule question qui nous vient à l’esprit une fois le volume refermé. Un constat qui, avouons-le, n’est pas le plus plaisant qui soit. Le potentiel était pourtant bien là, à l’image des treize familles de l’envers et des nombreux personnages à peine esquissé. Autant d’éléments que l’on aurait souhaité voir développés qui resteront finalement à l’état embryonnaire.
Le final de kure-nai n’est pas mauvais. A vrai dire, il est même appréciable à la condition de s’être attachés aux différents personnages qui gravitent autour de Shinkuro. Mais le manque de prise de risque, de surprise, de volonté de sortir des sentiers battus en fait, en définitive, une conclusion aussi vite lue qu’oubliée. Acceptable par tous, véritablement appréciable pour personne. C’est un peu à l’image de la série en somme. Kure-nai était agréable à lire, mais donne, en définitive, l’impression de n’avoir jamais su imposer un potentiel pourtant bien présent au départ. La série se sera contentée de divertir et, ce, avec une certaine efficacité qu’on doit lui laisser.