Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 02 Octobre 2023
Débarqué dans un autre monde où ses trois compagnes d'aventure sont des bras cassés malgré leur haut rang, Kazuma a déjà traversé bien des épreuves et des déconvenues dans le premier roman. Alors quand un autre aventurier, jaloux de le voir épaulé par trois jolies filles, le provoque, pourquoi donc ne pas accepter sa provocation et changer d'équipe avec lui ?! Tel est l'enjeu du premier chapitre de ce deuxième roman, qui propose un petit récit partant d'une bonne idée: pendant que notre héros profite d'une vraie équipe d'aventuriers en y montrant même sa valeur, l'autre jaloux risque fort de revenir la queue entre les pattes après avoir vu ce que valent Aqua, Megumin et Darkness... Mais si l'idée de base est sympathique, malheureusement son exploitation reste très succincte: en seulement une quarantaine de pages, l'écrivain Natsume Akatsuki reste vraiment en surface, alors qu'il aurait par exemple pu être amusant de voir plus en détails l'autre aventurier découvrir les... hem, "compétences" de nos trois héroïnes.
Et globalement, c'est un peu la même donne à quasiment chaque nouveau récit de ce tome, où globalement un nouveau chapitre équivaut à une nouvelle péripétie. Que ce soit pour partir explorer un donjon où se trouve une surprenante liche, pour essayer d'apprendre quelques compétences auprès de Wiz, pour exorciser une maison hantée par des esprits malins dont le fantôme d'une fillette, ou pour profiter d'un étonnant service nocturne proposé par des succubes, Kazuma traverse encore bien des épreuves... mais à chaque fois, elles sont courtes, et vont donc vraiment à l'essentiel en restant très basiques, avec généralement un goût de déjà-vu ailleurs.
Alors, est-ce que cet aspect un peu trop basique suffit à rendre la lecture lassante ? Eh bien, pas forcément. Car l'humour reste bel et bien de la partie dans de nombreuses situations, en tirant notamment bien parti des personnalités de nos protagonistes. Aqua nous offre encore de nombreuses bêtises, ne serait-ce qu'au cimetière ou dans ce qu'elle fait subir à la pauvre Wiz. En tant que personnage principal, Kazuya est évidemment omniprésent, et on a même l'occasion d'entrevoir quelques autres facettes de lui, notamment dans le chapitre avec les succubes... Quant à Megumin et Darkness, elles régalent à certains moments, que ce soit à cause de la passion explosive de l'une ou des lubies perverses de Kazuma sur le magnifique corps de l'autre.
Dans tout ça, c'est toutefois le dernier chapitre qui tire le mieux son épingle du jeu: alors que nos héros viennent tout juste de se trouver une maison à Axel (ce qui constitue la principale avancée du volume), voici qu'une très grande menace plane sur la ville : un destroyer de défense mobile à forme arachnide, un monstre surpuissant anéantissant tout sur son passage sauf les fidèles d'Aqua (ce qui n'arrange pas forcément la déesse...), fait marche vers la cité, et risque fort de la détruire en un rien de temps ! Golem jadis créé par une grande puissance magique qui n'existe plus aujourd'hui, ce monstre est aussi grand qu'un château, recouvert d'un blindage en métal magique, doté d'une vitesse d'attaque colossale... si bien qu'absolument rien ne semble pouvoir le contrer dès lors qu'il est lancé. Kazuma devra unir ses forces à celles de ses partenaires et des habitants masculins de la ville, pas toujours pour les raisons les plus louables (n'est-ce pas mesdames les succubes ?)... et pas forcément pour le plus bénéfique des résultats. Car en sauvant un peu à l'arrache la cité, comment Kazuma aurait-il pu prévoir qu'il ferait en contrepartie une grosse gaffe vouée à l'amener à un procès ? C'est sur cette dernière considération que nous laisse le présent opus.
Globalement, à l'exception du dernier chapitre amenant un autre souci pour la suite, les récits restent très simples et courts, faisant alors que le romancier n'exploite parfois les possibilités qu'en surface. Cependant, grâce à une palette de protagonistes suffisamment bien campée, on passe toujours un bon et amusant petit moment à la lecture. Et à l'arrivée, on ne s'ennuie jamais en lisant Konosuba, même si l'on espère que par la suite Natsume Akatsuki saura proposer des récits un petit peu plus poussés.