Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 08 Avril 2009
Le deuxième tome de Kiss me Princess met en scène la véritable Illeana, sensée être en fuite avec un soupirant. Celle-ci émet le désir égoïste et cruel de reprendre la place qu’elle aurait du occuper, « libérant » son frère de ses obligations. Nikol, dépité, accepte néanmoins de s’éloigner de Jed, non sans amertume. La passion du jeune prince ne suffit pas à combler sa naïveté et son manque de volonté : il se laisse faire, comme un pantin aux mains d’un marionnettiste. Dans le contexte moyenâgeux de Kim Se Young, les complots et alliances cachent de réels malaises amoureux ou quelques ambitions personnelles. Le plan de Lainie, qu’on devine, est un bon exemple des drames qui se jouent dans le manga. De plus, il est bon pour l’histoire de mettre Illeana au premier plan, aux cotés de Jed, après que le frère et la sœur aient repris leurs places respectives. Cela peut entraîner une évolution de Nikol, qui jusque là n'est pas convaincant dans le rôle de l'amoureux transi.
Mais drame est ici un bien grand mot. Car Kiss me Princess est loin d’être éclatant de réalisme et de suspense, c’est au contraire un titre plutôt prévisible et convenu, dont les rebondissements peinent à nous convaincre. Les dialogues sont parfois creux, l’humour s’est pratiquement envolé … Restent certaines expressions impayables, qui font passer les émotions des personnages, mais dans l’ensemble on s’éloigne de la bonne surprise du premier tome. Le graphisme ne s’est pas amélioré, on peine toujours à différencier les protagonistes (seul Jed est rapidement identifiable), puisqu’il peut paraître astreignant de rechercher les détails graphiques qui caractérisent chaque personnage. Les beaux jeunes androgynes ont un visage toujours aussi bancal, avec un cou surdimensionné et une finesse peu crédible. Cependant, le soin accordé aux tenues reste remarquable, et c’est cette singularité qui attire l’œil. Ce qu’on peut attendre de la suite ? Des surprises, une prise de risque de la part de l’auteur en ce qui concerne l’intrigue principale, actuellement quasiment inexistante.