King's Game Vol.1 - Actualité manga

King's Game Vol.1 : Critiques

Osama Game

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 01 Mars 2013

Chronique 1


Nouvelle licence de l’éditeur Ki-oon qui, depuis des années, nous a habitué à d’excellents titres (malgré quelques ratés plus ou moins inévitables), King’s game se présente comme un thriller psychologique dans la mouvance des précédentes séries de l’éditeur (Judge, Doubt, Conductor…) qui se veut cohérent dans son catalogue.

King’s game, série courte en cinq volumes, adaptation d’un roman Japoanis, a remporté un grand succès au Japon à tel point qu’une adaptation en film est prévue. D’ailleurs le fait que la série soit courte vu le thème et le scénario est plutôt un bon point, cela évitera de tourner en rond et sans doute bien des passages inutiles !

Kanazawa est un élève de seconde comme les autres, il va en cours, a des camarades, craque pour une amie sans oser lui avouer…bref, rien qui le distingue de la plupart des autres lycéens. Une nuit, après un cauchemar bien étrange (prophétique ?), il reçoit un message signé par « le roi »… Ce message ressemblant à un défi demande à deux élèves de sa classe de s’embrasser. En arrivant en cours le matin, il voit les deux élèves en question entourés par toute la classe, et sous la pression ils s’exécutent. Le lendemain, un autre défi est lancé, un peu moins agréable…cela ressemble à des blagues potaches jusqu’à ce que deux élèves qui n’ont pas relevés leur défi soient retrouvés pendus comme annoncés dans la message en cas d’échec. A partir de là tout les élèves s’affolent et ne prennent plus ça à la rigolade…et les morts s’enchaînent !

On rentre très vite dans le vif du sujet dans ce titre où le premier défi apparaît dés les cinq premières pages, cela sert d’entrée en matière avant même que les personnages soient présentés. Ils le seront au fur et à mesure de l’avancement du titre. C’est un parti pris original qui a le mérite de proposer une approche et une narration différente. Mais cela va peut être trop vite justement, on aurait aimé en savoir un peu plus sur le personnage principal, afin de lui donner plus de consistance, plus d’épaisseur, car à l’issue de ce tome il est juste un garçon sympa qui veut aider ses amis…
Mais l’intérêt du titre ne réside sans doute pas ici. Il est dans le suspens et dans le déroulement de ce jeu macabre. Plusieurs titres viennent en tête quand on lit « King’s game »…on pense notamment en vrac à Death note pour l’aspect prophétique des morts, de même que Mirai Nikki avec en plus l’utilisation des téléphone avec en plus le jeu de survie qu’on retrouve dans Battle Royale où la aussi cela se joue entre camarade de classe, on pense également à Judge chez le même éditeur pour le tueur omniscient (infiltré au milieu des victimes ?) ou encore à Enigma pour son tueur utilisant des énigmes et jouant avec la vie des joueurs… Bref les références sont multiples, plutôt bonnes même, mais pour le moment King’s game semble avoir du mal à justement s’émanciper de ses références lui donnant une saveur d’ersatz sans grande originalité.
Pour autant la série n’est pas sans intérêt, loin de là. On se prend rapidement au jeu et très vite on commence à se poser de très nombreuses questions. Le problème étant que ce titre devrait être résolument mature, alors qu’il a un coté très ado qui empêche de se plonger totalement dedans et de profiter justement de cette ambiance malsaine qui s’installe peu à peu mais qui du coup malheureusement n’est pas assez frappante.
Dans le même genre, la nature des défis tourne pour le moment autour de « X doit coucher avec Y »…cela renvoie fortement à ce coté adolescent un peu grivois mais justement pas assez adulte. Le malaise met trop de temps à s’installer. L’avantage c’est que ce genre de défi provoque des conflits peut être plus importants (pour le moment) que s’il avait s’agit de tuer quelqu’un.
Enfin, dernier gros point noir du titre, mais qui se retrouve dans la plupart des titrés précités servant de références, la multiplication des dialogues lourds et inutiles. Ca parle énormément, toute action est expliqué, justifié, et cela vient ajouter de la lourdeur au titre qui se porterait bien mieux sans ça.
On pourrait trouver dommage que cela se passe dans une salle de classe tout ce qu’il y a de plus normal, dans un monde ouvert, où gravitent les professeurs, où les journalistes viennent relayer les informations sur les morts…peut être qu’en milieu fermé, en huit clos, on aurait davantage profiter de cette ambiance malsaine.

Pour autant on lit ce premier tome très facilement, sans aucun problème, sans forcément s’attarder sur les défauts évoqués, la curiosité est là, et on peut espérer que les personnages et leurs relations seront plus étoffés dans les tomes suivants. Car quoi qu’il en soit on a envie de lire la suite, on a envie de savoir ce qui va se passer.

Le dessin est assez sobre, sans originalité lui non plus mais est clair et lisible. Il a un aspect très shonen, qui contraste assez avec la couverture très adulte. Ce qui pourrait poser problème c’est qu’on a parfois du mal à distinguer un personnage d’un autre, ce qui est ennuyeux dans ce genre de titre, mais à court terme puisqu’ils seront (et sont déjà) beaucoup moins nombreux !

Au final on a premier tome intrigant, sympathique sans être exceptionnel mais qui a le mérite de susciter la curiosité. Et étant donné que la série est courte, les choses vont forcément s’accélérer sans traîner et ça c’est déjà un excellent point !


erkael


Chronique 2

Nobuaki Kanazawa vivait jusqu'ici une existence de lycéen paisible, jusqu'au jour où ce dernier et tous ses camarades de classe reçoivent un message les conviant au « King 's Game », un jeu où chaque élève sera soumis aux ordres du Roi, et gare à ceux qui ne les respecteraient pas... Si les premiers gages n'inquiètent pas plus cette classe de lycéens, le jeu va rapidement dégénérer au point de laisser place à quelques cadavres. La panique s'empare de cette bande de camarades, et Nobuaki est bien décidé à ne pas laisser mourir ses amis les plus proches parmi ses compagnons de classe...

Ki-oon nous a habitué au genre thriller grâce aux titres de Yoshiki Tonogai (« Doubt » et « Judge ») ou encore « Hideout ». Cette fois, c'est une œuvre à mi-chemin entre Battle Royale et Enigma qui nous est proposée. Né de l'imagination de Nobuaki Kanazawa (même nom que le héros, tiens donc) et du dessin de Hitori Renda, King's Game est l'adaptation en cinq tomes un roman publié sur internet qui rencontra un succès monstre puisqu'il fut aussi décliné en film.

King's Game (référence à un célèbre jeu japonais) nous projette au beau milieu d'une classe de lycéens, ordinaire sur tous les points, frappée par la malédiction du « Jeu du Roi », durant lequel tous ces camarades, par binômes, devront accomplir les ordres du Roi, sous peine d'être sévèrement punis. Les premières pages s'avèrent très légères et mêlées au style de dessin très shônen de Hitori Renda, on peut avoir une première impression erronée de l'œuvre. Mais rapidement, l'ambiance légère et quasi comique du début laisse place à des évènements de plus en plus sombres, tant les cadavres vont rapidement se compter. L'intrigue se met ainsi rapidement en place et n'en devient que plus prenante. Les élèves de la classe de Nobuaki apparaissent un à un, et les premiers présentés vont se trouver au cœur de dilemmes de plus en plus malsains. Aussi, ces épreuves vont rapidement jouer avec les nerfs de ces lycéens. On aurait pu alors craindre une exagération dans leur traitement psychologique et la façon dont chacun appréhende les événements, ou alors une représentation clichée de ces protagonistes, mais il n'en est rien. Les réactions de chacun semblent justes, même si chacun appréhende les épreuves à sa manière. Le héros lui-même ne tombe pas dans la caricature du sauveur héroïque qui veut épargner toute sa classe de la mort, à l'instar d'un Shûya Nanahara dans Battle Royale par exemple. A la place, c'est bien son entourage proche qu'il voudra tirer d'affaire. Et ce héros n'est qu'un exemple parmi d'autres tant les différents personnages paraissent crédibles dans la globalité.

Seulement, on peut reprocher à ce volume qu'il soit souvent prévisible. On devine certaines rebondissements plusieurs pages à l'avance, ce qui gâche grandement le suspens de l'intrigue, et c'est bien dommage. Aussi, le message sur les rêves et l'amitié qui survient en milieu de tome paraît un poil surfait, ne trouve pas sa place ici et tend à casser l'ambiance sombre de l'intrigue. Sur ce premier tome, King 's Game peut vraiment mieux faire, malgré de très bonnes bases et différentes intrigues prenantes et intéressantes tant dans leur déroulement que dans le développement des différents personnages face à ces épreuves. S'avérant souvent malsaines, ces épreuves ont néanmoins une limite et ne virent pas dans le "trop", afin de ne pas dégouter le lecteur. Reste aussi -et c'est peut-être le plus passionnant- l'identité du « Roi », jusqu'ici totalement inconnue. Meurtrier malsain ? Entité surnaturelle ? Impossible de le dire pour le moment, de même qu'aucun indice ne permet d'émettre quelques premières hypothèses. Reste que les prochains évènements risquent de livrer les premières clefs, et nous informer sur la tournure que le manga prendra.

Du côté du dessin, comme sus dit, il n'aurait pas été étonnant que Hitori Renda soit un auteur shônen. Car malgré une couverture laissant transparaître la dimension thriller de l'œuvre, il n'en est pas de même du coup de crayon de l'auteur sur les diverses planches. Néanmoins, on apprécie que celui-ci arrive à faire vivre son histoire en variant les faciès des personnages. Les émotions sont parfaitement retranscrites, en particulier la terreur qui se lit sur les visages des différents élèves aux moments opportuns.

Globalement, ce premier tome de King's Game est une bonne lecture. Ces débuts souffres de légers défauts, notamment le fait que l'histoire soit parfois prévisible. Néanmoins, le concept des auteurs est pour le moment bien exploité, notamment en ce qui concerne le traitement crédible des personnages et le fait que le scénariste tente de sortir des clichés du genre, notamment du héros trop héroïque. Celui-ci est d'ailleurs particulièrement appréciable, du fait qu'il n'en fasse pas trop et se donne les moyens d'agir, notamment sur la surprenante fin de tome. Reste à voir de quelle manière les auteurs vont développer cette bonne histoire, en espérant qu'ils ne fassent pas dans la surenchère de défis malsains et sauront apporter des développements aussi surprenants qu'intéressants.

Takato
 
 
Chronique 3
 
Nobuaki est réveillé en pleine nuit par son portable sur lequel on a envoyé un étrange message : le « roi » demande à deux personnes de sa classe de s’embrasser. Pensant à une blague, il ne s’en préoccupe pas outre mesure. Au matin, il se rend toutefois compte que toute sa classe a reçu le même message et que, bien évidemment, tout le monde met la pression sur les deux élèves concernés par le message pour qu’ils s’exécutent, chose qu’ils ne tarderont pas à faire. Cependant, chaque jour un nouveau défi est envoyé à la classe de manière similaire et, petit à petit, ceux-ci prennent de plus en plus d’ampleur jusqu’à ce que l’un d’eux ne soit pas réalisé durant la journée impartie. La sanction est immédiate : le duo du jour est retrouvé pendu le lendemain. Nobuaki et ses congénères vont alors se rendre compte que ce qu’ils pensaient être une mauvaise farce est en réalité bien plus que cela…

Dans la lignée de séries comme Doubt et Judge, Ki-oon nous propose donc une nouveauté qui, à la différence des deux cas précédemment cités, est directement issue d’un magazine seinen. Voilà donc une bonne occasion d’avoir quelque chose qui sorte d’un traitement trop typé shonen. Bon, on se rendra vite compte que ce ne sera pas exactement le cas, King’s Game se positionnant jusqu’ici entre 2 chaises. Il ne faudra pas s’attendre à quelque chose de psychologiquement poussé, les personnages réagissant de manière finalement assez bancale et sans trop se poser de questions (jusqu’à présent en tout cas), et de parfaitement crédible (ni la police ni l’école ne semblent particulièrement concernées par ce qui se passe), par contre, on se retrouve face à quelque chose de finalement assez porté sur le cul, puisque du baiser introductif de ce tome, on ne tardera pas à passer à des relations sexuelles et que, concrètement, chaque défi reste axé sur le même thème. Par contre, sur le plan graphique on ne verra rien d'explicite ni de choquant, soyons clairs là dessus. Bref, la série vise un public assez précis et risque du coup de rester hermétique à pas mal de gens pour qui elle ne vaudra pas un clou, c’est évident et tout à fait compréhensible. Maintenant, pour peu que l’on accepte le parti pris des auteurs, la donne sera tout autre.

Extrêmement dynamique, ce premier tome entre rapidement dans le vif du sujet et ne souffre d’aucun temps mort. Ca bouge beaucoup, les personnages en rajoutent une couche, on n’a clairement pas le temps de s’ennuyer. Et si les différents protagonistes du récit ont des caractères qui restent assez clichés, le fait qu’ils soient bien marqués renforce encore un peu plus le côté électrique qui se dégage de l’ensemble. Bien rapidement, en effet, des clans se formeront dans la classe, chacun prenant la défense de l’un ou de l’autre à la suite des évènements tragiques qui se déroulent devant leurs yeux. A noter aussi, et c’est là un très bon point, qu’aucun personnage ne vient directement s’imposer comme étant imbuvable. Les auteurs parviennent également à faire monter graduellement l’intensité de ce premier opus et, au final, on est bien forcé de se rendre à l’évidence et de laisser nos instincts pervers prendre le dessus, pressés que l’on est de voir ce que seront les prochaines demandes du « roi ». Ceci étant, il faudra voir comment tout ça va évoluer et si le duo à la tête du titre parviendra à se renouveler et, pourquoi pas, à développer un peu plus les conséquences de ce jeu sur leurs personnages à l’avenir (il y a déjà des tentatives, mais ce n'est pas encore tout à fait au point) tout en évitant de tomber dans le ridicule, chose qui pourrait également arriver. S’ils n’y parviennent pas, on risque de rapidement s’ennuyer, c’est certain.

D’un point de vue graphique, on se retrouve face à un trait qui n’est pas sans rappeler parfois celui d’un Obata période Bakuman. On appréciera ou pas… Toujours est-il qu’il se veut lui aussi fort dynamique et expressif et que, s’il a de quoi laisser dubitatif au départ, il s’intègre en définitive assez bien au ton de l’histoire. On regrettera par contre certaines planches un peu moins réussies, mettant en évidence un dessin pas encore totalement assuré et maitrisé. Néanmoins, de manière globale, c’est plutôt agréable à regarder. Et, du côté de l’édition, Ki-oon fournit du bon boulot. Rien à redire de ce côté là.

Ce premier opus de King’s Game donne donc le ton. Soit on rejettera en bloc le style pour le moins singulier de la chose, soit on adhérera et, dans ce deuxième cas de figure, on sera alors face à un volume introductif fort efficace et donnant sacrément envie d’en voir davantage. Reste ceci dit à voir si le tout tiendra sur la longueur et évitera de se montrer trop répétitif.
 
Shaedhen

Critique 3 : L'avis du chroniqueur
Shaedhen

14 20
Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

15 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Erkael
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs