Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 10 Janvier 2024
A l'issue d'un deuxième volume mine de rien assez intense et surprenant, l'Empereur n'est plus, mais tout reste à faire dans le monde où s'est retrouvé Yukito. En effet, même si les machines qui contrôlaient l'Empire ont été détruites, il reste désormais la menace des Arkons qui, désormais libres, risquent de créer chacune leur propre culte.
Tentant de profiter à la fois d'un repos bien mérité et des événements récents ayant notamment abouti à l'arrivée d'Athar au village et à la disparition plus embêtante de Bertrand, Yukito tâche de continuer à grossir le nombre de fidèles de Mitama, en répandant les vertus de la civilisation, si bien que la déesse au physique de gamine approche bientôt des 3000 fidèles ! Mais c'est sans compter sur l'émergence d'une autre secte: celle menée par Dakini, qui ne manque pas d'attirer toujours plus de fervent(e)s puisque l'unique loi chez elle est de laisser libre cours à ses pulsions sexuelles, et que pour augmenter l'effet de ces pulsions elle possède un pouvoir bien pratique...
Assez rapidement, il est alors question de s'infiltrer dans cette secte pour un quatuor composé de Yukito, Mitama, Arlalle et Roy, pour un résultat assez rondement mené. On ne jugera pas trop le côté coquin, qui a au moins le mérite d'être très peu voyeuriste et où les auteurs cherchent surtout à exploiter les moeurs très libres des fidèles de manière humoristique, en osant parfois aller assez loin sur ce point-là sans rien montrer, et en exploitant très bien certains visages à commencer par Roy, plus pathétique et donc assez drôle que jamais dans sa façon d'être. On accroche ou non à ce genre d'humour pas forcément finaud, mais le fait est qu'il fonctionne assez bien ici si l'on aime le genre.
Là où le bât blesse un petit peu, c'est plutôt dans la rapidité des avancées: l'infiltration est étonnamment expéditive, tout comme "l'éducation" de Lysh, une jeune femme qui réservera quelques surprises et qui est vouée à prendre une place de premier plan dans la lutte contre cette secte. Néanmoins, les ficelles proposées par les auteurs sont suffisamment prenantes, en particulier à partir du moment où l'on découvre un petit peu plus Dakini elle-même, son traumatisme passé et les raisons qui la poussent à accentuer les pulsions sexuelles et désirs reproducteurs des gens.
A l'arrivée, on reste sur une lecture assez fun dans son genre. Ce n'est pas toujours du meilleur goût, ça va parfois un peu trop vite, mais le scénariste Aoi Akashiro et le dessinateur Hangetsubansonsho ont le mérite d'assumer leur petit délire, au point de nous laisser toujours aussi curieux de découvrir la suite. En revanche, une petite relecture plus attentive de la part de l'éditeur semble nécessaire pour éviter certaines grosses coquilles : laisser quelques petits couacs passer à l'intérieur du volume, ça peut toujours arriver, par contre il est plutôt dommage de trouver pas moins de trois erreurs simplement dans le synopsis en quatrième de couverture ("Yutiko" au lieu de "Yukito", "assouvir" au lieu d'"asservir", et "tendus" au lieu de "tendues"). Espérons que ce sera corrigé lors d'une éventuelle réédition ! Pourtant, en dehors de ce détail, le livre reste vraiment agréable à prendre en mains.