Kaioh Dante Vol.6 : Critiques

Sur les terres australiennes que nos héros tentent désespérément de protéger des français qui ont entamé leur exploitation du pétrole, la situation est désormais critique: Cook est entre les mains de Build et de Napolio, le capitaine Anson et ses hommes ont été faits prisonniers et, surtout, Dante a été abandonné dans le désert avec ses compagnons après s'être fait voler ses deux précieuses armes par l'ennemi. Dans un tel contexte, quelles chances ont-ils de survivre ? Pendant ce temps-là, alors qu'ils sont en danger dans la forêt, Sidney et Butz croisent la route d'une mystérieuse femme semblant diriger les animaux pour protéger la nature australienne. une femme que le lectorat, lui, connaît déjà bien...

Voué à s'achever dans les dernières pages de ce tome, l'arc en Australie voit les auteurs jouer ici sur un sens du rythme assez soutenu, qui doit beaucoup à la gestion parallèle de pas mal d'enjeux et de rebondissements animant continuellement la lutte entre le camp anglais et le camp français. Et cela, quitte à faire plus que jamais dans une atmosphère qui sent bon la série B voire quasiment le nanar, chose qui plaira ou non selon les goûts.

Ainsi, d'un côté, on suit avec un certain intérêt les méthodes de survie que Dante tente d'appliquer après les avoir récemment acquises, quitte à étonner quelque peu ses proches, et même si cette phase est finalement très rapide alors qu'elle aurait pu amener plus de choses. De l'autre côté, on observe avec un certain amusement la bataille menée par la charismatique Alvira et son improbable armée d'animaux (entre kangourous légèrement bodybuildés, porcs-épics de combat et autres petites joyeusetés, on ne vous ment pas quand on parle d'ambiance nanardesque), tout comme on suit avec une certaine attention les enjeux autour d'Orca dans ses propres affrontements, et de Cook qu'il faut à tout prix sauver. Enfin, Napolio n'est pas oublié en tant qu'éternel rival de son ami d'enfance Dante, en se montrant prêt à tous, sous les instructions de Build, pour atteindre ses ambitions de conquête toujours plus démesurées. Le lien conflictuel entre Dante et Napolio est ainsi toujours bien entretenu, même si cela fait désormais un moment que l'on n'y trouve aucune réelle évolution. Dante le dit lui-même à Napolio: leurs conflits à travers le monde pour s'accaparer des terres et du pouvoir, quitte à malheureusement bafouer les droits des populations locales, en reviennent toujours à la même chose.

La lecture reste, alors, assez mouvementée, mais l'intrigue peine un peu à gagner en consistance et à se renouveler, et l'ambiance de série B continuera de plaire ou non. Reste désormais à voir si les toutes dernières pages, très prometteuses en esquissant certaines surprises, confirmeront des avancées plus nettes.