Kaïné - Kaori Yuki Collection N° 3 - Actualité manga

Kaïné - Kaori Yuki Collection N° 3 : Critiques

Kaine

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 11 Décembre 2008

"Comme toujours, tu as brisé la promesse que tu m’avais faite … Le sourire aux lèvres …"


Encore un One-Shot de Kaori Yuki sorti chez Tonkam … Que faire, l’acheter ou ne pas l’acheter ? Pour les fans, c’est indéniable : Kaïné doit faire partie de leur collection, certains ne se posent même pas la questions. Et les autres, alors ? Ceux qui apprécient l’auteur sans avoir adoré Vampire Host ou Fairy Cube … Il est vrai que la part de déception en lisant ces derniers a été de mise. On attendait mieux de la mangaka réputée. Pourtant, Kaïné n’est pas si récent, puisqu’il a été créé entre les mains de Yuki à l’époque d’Angel Sanctuary … Et, si le dessin récent de cette dernière a beau être meilleur, ou du moins plus assuré et soigné dans les détails, les derniers OS parus paraissent témoigner de la moindre qualité des scénarios actuels … Pourtant on peut citer l’idée révolutionnaire de Ludwig et le subtil Parfum de Kaori Yuki, deux œuvres qui nous convaincront sans hésitation de se procurer Kaïné, pour voir, vérifier tout de même si la légende a un fondement !

Une fois ouvert, on plonge rapidement dans l’univers de ce jeune homme qui a pris la place de son frère dans sa vie et dans son métier de chanteur. Pourtant, si Kaïné et Shinogu se ressemblent comme les jumeaux qu’ils sont, les jeunes gens ont des caractères totalement opposés. Sûr de soi, entrepreneur, arrogant et plongeant peu à peu dans la débauche, Kaïné est mort. Et le timide Shinogu, le maladroit, l’introverti, doit prendre sa place, et tromper tout le monde. On retrouve dans ce volume le classique doute du personnage principal vis-à-vis de son soutien le plus sûr, et on repère rapidement l’implication d’une dame pas très nette … Pourtant, l’histoire est intéressante car, si l’amnésie est un grand classique dans le manga, le rock est un aspect « gothique » que Yuki n’avais pas encore abordé. Contrairement à nombre de mangakas qui restent dans la même optique d’intrigue, Kaori Yuki se diversifie tout en restant dans son style dominant, ce qui fait sa force. Et puis, même si un parallèle peut rapidement s’établir entre certaines séries de l’auteur, notamment entre les thèmes généraux et les liens qui se créent entre certains personnages, on ne s’en lasse pas ! Au contraire, c’est cela qu’on apprécie chez elle.

La mémoire retrouvée lors d’une chanson partagée exclusivement entre Die et Kaïné a aussi un petit côté cliché, mais l’idée passe comme de rien, absolument intégrée dans le contexte. Et puis le reste de l’intrigue est bien menée, sans essoufflements ou longueurs (difficiles, avec seulement quelques pages de libres …) et, même si la fin paraît un peu rapide, Kaori Yuki se justifie avec la place restreinte. Et puis cela permet de concentrer l’histoire sur « Shinogu » devenu « Kaïné », et la recherche de celui qui a soit disant tué le chanteur renommé. Ainsi, celui qui a agit dans l’ombre tout le long de l’histoire y est resté, pour le plus grand plaisir de la cohésion et de l’attrait de l’intrigue.

Les trois autres épisodes sont des œuvres anciennes de Yuki, et cela se ressent par le dessin. Néanmoins, celles et ceux qui auraient eu le plaisir de connaître Comte Caïn ne seront pas dépaysés, la première histoire courte lançant aussi bien son style graphique (Minobu, Rupert, Len, et même Caïn, parfois, vous faites un lien ?) que l’univers sombre et mystérieux de son art … Ainsi, Saya, une japonaise, va se retrouver propulsée à Los Angeles suite à un concours gagné. Elle y suivra Minobu, son guide, à travers la ville jusqu’à ce qu’il la conduise chez celle qui a géré le concours, au lieu de l’hôtel américain classique. Là bas, elle se réveillera en pleine nuit à cause d’une étrange silhouette lui intimant de partir. Malgré les réactions de ses logeurs, Saya mène l’enquête dans un univers dont elle ne connaît rien. Mais il est parfois dangereux d’accepter une balade à Disneyland … Le deuxième épisode relate l’histoire du groupe pop Orange Bombs, composé de deux tombeurs, Tatsumi et Gaï, qui sont très populaires parmi les jeunes filles. Et voilà que l'une d'entre elles se proclame fiancée de Tatsumi, et le suit partout. A la suite d'un hasard mal interprété, un journaliste publie une photo où les deux garçons semblent s'embrasser. Ils sont alors, accompagnés de la groupie, à la poursuite de ce journaliste, qui aura une triste fin ... Le deuxième volet des aventures des Orange Bombs, et troisième épisode de Kaïné, est à nouveau l'histoire d'un des membres du groupe. Cette fois, c’est Gaï qui est mis à l’honneur, en se rapprochant d'une actrice caractérielle, avec qui il joue un petit rôle dans le même film. S'enchaînent alors des situations cocasses mais un peu brouillonnes vers la fin … Ces trois anecdotes sont rafraîchissantes et, si on a du mal à retrouver les prémices du don de Kaori Yuki, il est amusant de voir qu’elle a su faire quelque chose de plus … banal. Un beau témoignage de l’évolution de l’auteur, de son parcours et de sa réflexion sur ses personnages.

"Oui, je la connais. Cette lumière mystique d’un blanc immaculé, qui est capable d’illuminer un être abject comme moi."


Au niveau du dessin, presque rien à redire ! Si ce n’est les représentations de Die qui, au début, sont absolument magnifiques : un visage fin, de longs cheveux anthracites qui tombent devant ses yeux mystérieux … Mais au fur et à mesure de l’histoire, la qualité se détériore et à la fin de Kaïné, son confident a la tignasse bien plus courte, mal arrangée et le visage un peu grossi. C’est le gros point faible de cet OS, d’ailleurs. Car Kaïné, lui, reste beau et égal à lui-même tout du long. Encore une fois, je craque pour l’alternance des moments graves avec ceux qui font sourire (Die une cigarette à la bouche, l’air profondément mortifié au souvenir des crises de son acolyte …). A ce niveau là, l’édition est satisfaisante en tout point. Merci à Tonkam qui prend soin de publier les Kaori Yuki avec de belles couvertures (On se souvient tous de Ludwig Revolution ou du Parfum …). Autant je ne recommanderais Vampire Host qu'aux fans, autant Kaïné est pour tous : Un bon moment en perspective, et la découverte d'une Kaori Yuki qu'on ne connaissait pas vraiment ... Du fait de cet intérêt, et sans tenir compte de la qualité graphique des trois épisodes suivant Kaïné, je note 17 ce manga, décidément trop court !

"C’était vraiment une représentation digne de toi … "


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs