Kaiju N°8 Vol.9 : Critiques

Reboosté par les paroles de Hoshina dont il veut désormais apprendre les techniques martiales, Kafka a pu évacuer une bonne partie de ses doutes actuels, mais il y a un tourment qui persiste encore en lui: à l'heure où il récupère enfin son téléphone et qu'il va pouvoir reprendre contact avec ses camarades de la 3e unité, quelle opinion ceux-ci ont-ils sur lui désormais, maintenant qu'ils savent qu'il est le n°8 ? A-t-il encore sa place au sein de la 3e unité ? C'est avec un léger trait d'humour que Naoya Matsumoto nous présente la réponse dans un début de volume certes classique (pas de grosse surprise, quoi) mais plaisant, et important dans sa manière de consolider de plus belle la place de notre héros parmi Reno et les autres.

De leur côté, des figures comme Reno et Kikoru continuent soigneusement leur entraînement, eux aussi, en particulier ici la jeune fille qui se donne à fond auprès de Narumi dans une relation maître/disciple pleine de caractère, le tout avec, en vue, la possibilité pour elle de marcher sur les traces de sa défunte mère Hikari en utilisant le modèle n°4. On le sent alors toujours mieux: avec des personnages comme Reno et Kikoru, à l'heure où une génération de combats des forces de défense vieillit, la nouvelle génération se met toujours mieux en place et affiche toutes ses promesses... mais cela sera-t-il suffisant pour contrecarrer la nouvelle menace de très grande envergure qui se profile ?

En effet, alors qu'Isao Shinomiya lutte encore pour survivre, pour ne pas se laisser engloutir, sa conscience s'affaiblit toujours plus face au n°9 qui, ici, entame un plan plus inquiétant que jamais: les kaijû se développent encore, des apparitions inexpliquées de monstres de toutes sortes ont lieu avant qu'un long came n'ait lieu... et il s'agit évidemment d'un calme avant la pire des tempêtes. Dans une dernière partie de tome intense à souhait, les choses s'accélèrent à nouveau avec ce qui est sûrement la plus colossale menace à ce jour pour le Japon, dans la mesure où les kaijû attaquent simultanément dans tout le pays, et prouvant leur supériorité numérique face à des forces de défense risquant d'être vite dépassées en certains lieux du pays. Le climat critique est bien entretenu par l'auteur, notamment en nous présentant la mort qui rôde autour de simples civils (à l'image de ce père qui était sur le point de marier sa fille Chieko). Et dans tout ça, certains visages en particulier sont bien mis en avant au coeur du combat: Narumi bien sûr, mais aussi Hoshina qui tente de tirer parti du prototype du n°10 en prenant de gros risques (ce qui nous laissera sur un bon suspense final), et évidemment Kikoru qui compte bien faire ses preuves avec le modèle n°4, et qui est toujours aussi classe dans sa détermination (et puis, c'est bête à dire, mais c'est tellement rare d'avoir une héroïne de shônen de ce genre sur laquelle il y a absolument zéro note de fan-service).

Une nouvelle fois, l'auteur assure bien le divertissement avec ce volume qui, tout en prenant suffisamment soin des personnages, fait redécoller à merveille les choses en vue d'une suite qui s'annonce très intense. Dans cette bataille de très grande ampleur qui commence tout juste, quelle place trouvera Kafka ?