Junk Story - Actualité manga

Junk Story : Critiques

Junk Story

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 05 Février 2010

Après un premier essai, Naked Star, les éditions Asuka nous présentent un nouveau recueil de nouvelles érotiques du mangaka Itoh Ogure, plus connu sous le pseudonyme de Oh ! Great, auteur connu et reconnu pour ses deux titres phares : Enfer et Paradis et Air Gear. Ce nouvel ouvrage, intitulé Junk Story, nous propose de revenir sur les travaux les plus anciens de l’auteur, avec des histoires antérieures à celle de Naked Star. Annoncé par l’éditeur depuis près de trois ans, cette pierre angulaire pour les fans de l’auteur s’est fait désirer très longtemps, changeant au passage de couverture et de titre. Néanmoins, le résultat est-il à la hauteur des espérances ? Oui et Non.

Les plus puristes de l’auteur seront quelques peu désabusés de découvrir que certaines histoires ont déjà connu une édition française au travers de la série « La caresse du fouet ». Cependant, la commercialisation de cette série étant terminée depuis des lustres, les fans dans ce cas de figure restent minoritaires. Fin de la parenthèse historique.

Junk Story souffre du même trait de caractère que Naked Star, à savoir l’inégalité des histoires qui sont proposées. Cependant, l’une d’entre elle, donnant le titre à l’ouvrage, s’étend tout de même sur une centaine de pages et quelques chapitres. Dans un univers très cyberpunk, on suit les aventures d’une cyborg, Mariko Obriane, aux prises avec un robot colossal menaçant de détruire l’humanité, tout en étant amoureux d’elle. L’univers se définit assez rapidement mais l’auteur a tendance à s’éparpiller comme il sait malheureusement trop bien le faire et offre une fin ouverte des plus frustrantes. On sent bien que sa volonté était d’aller plus loin avec ces personnages, mais qu’il n’en a pas eu les moyens. Le récit n’en reste pas moins très érotique, en parasitant un peu l’intérêt de l’histoire. Mais après tout, c’était bien le but premier.

Les quatre autres mini-récits tournent à l’anecdotique. On retiendra surtout la simplicité de « Ma Belle », jouant sur le même registre que « Bulles de Savon » du recueil précédent, et « Un amour d’été », ou une jeune fille s’enfonce peu à peu dans la perversion et l’érotomanie. Les deux autres, « Le type le plus musclé du monde » et « l’héroïne de l’apocalyse », font surtout preuve de témoignage des débuts de l’auteur et virent trop rapidement au grotesque pour être remarqués. L’auteur dit en postface qu’il faut les considérer comme des moments « bruts » de sa jeunesse, mais on reste perplexe après avoir payé le prix fort pour quelques essais de niveau amateur.

L’édition d’Asuka est dans la lignée du précédent recueil avec des pages couleurs en début de volume et un travail de qualité sur la couverture. Néanmoins on peine à retrouver la même richesse que dans Naked Star. Si les histoires ne perdent rien de leur extrémité dans les scènes pornographiques, le fond peine à convaincre. Si Naked Star proposait une certaine vision de la sexualité et les perversions de l’auteur, Junk Story n’est au final qu’une bribe de son passé et ne pousse pas l’expérience plus loin que le simple manga fait pour le plaisir de l’œil. Encore que sur ce point, le trait d’Ogure est encore imparfait dans ses premiers essais. Cet ouvrage peine donc à convaincre, en restant largement dispensable pour les non-initiés, et n’apportant que très peu de révélations pour les fans.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Tianjun
11 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs