Jealousy Vol.2 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 04 Septembre 2019

Dans les toilettes publiques, la situation a complètement dégénéré autour d'Uichi Rogi et de ses deux "prétendants": après avoir été poignardé par Handa, Akitora a tué ce dernier. Après s'être discrètement débarrassé du corps sans vie du haut responsable du clan Yayoi, le chef suppléant du clan Ôyamato prend la décision d'héberger Uichi, dans son appartement, loin de la capitale. Mais les deux amants ne sont pas seuls: Asoda l'homme de main d'Akitora, vit avec eux et ne peut supporter la nonchalance permanente de son ancien camarade de classe Rogi, qui pourrait un jour nuire à son patron. Et, surtout, il y a Asami, l'épouse d'Akitora, qui est là avec son bébé, un certain Tatsuyuki... Surprenant son mari en plein ébat avec Rogi, comment cette femme de caractère réagira-t-elle ?

Après un premier volume intrigant et qui s'achevait sur un événement important avec le meurtre de Handa, ce deuxième tome de Jealousy s'applique surtout à décortiquer ses personnages, y compris les visages secondaires qui ne sont pas là pour faire de la figuration.

Ainsi, Asoda reste un homme intéressant à suivre, tant il contient l'agacement qu'il peut ressentir envers Rogi et son comportement désinvolte. Le fidèle homme de main d'Akitora n'aime assurément pas voir ce garçon rôder autour de son patron, encore plus quand Akitora décide de le vouer à une place importante dans le clan, alors même que pour Asoda cet énergumène qu'est Rogi s'apparente plus à une épine dans le pied qu'à une potentielle aide. Scarlet Beriko n'en fait pas trop sur Asoda, et c'est surtout en filigranes que l'on ressent ce que celui-ci peut bien renfermer en lui.

En parallèle, un autre personnage frappe fort: Asami ! Amenant une présence féminine dans tout ceci, l'épouse d'Akitora est une ancienne escort girl qui se présente comme une femme forte, ayant un sacré caractère (de ces caractères capables d'arrêter les trois mecs de l'appartement quand ils se battent), et montrant des émotions très contrastées à l'égard de Rogi: d'un côté elle ne peut que ressentir une certaine jalousie en voyant ce jeune homme capable de satisfaire son mari comme elle n'y parvient pas, et d'un autre côté elle se montre plutôt maternelle envers ce chevelu nonchalant, décalé, sans situation fixe, qui a un peu tout d'un gosse paumé, et qui semble ne même pas avoir conscience que ce qu'il fait est mal.

C'est là toute l'ambivalence de Rogi, un personnage principal décidément intéressant à suivre, tant il fonctionne un peu comme un électron libre, suivant ses propres désirs, et pouvant attirer autant les faveurs que les foudres de son entourage. Akitora lui-même, malgré les ébats qu'il a avec lui, finit par ne plus savoir tout à fait comment il veut ou doit le considérer. Il veut le posséder, mais de quelle manière ?

La mangaka, ici, travaille vraiment bien ses personnages, et laisse transparaître chez chacun d'eux une certaine complexité, pas mal d'ambiguïté, et des formes plus ou moins discrètes de jalousie venant justifier le nom de la série. Le tout étant constamment sublimé par une patte visuelle aux petits oignons, entre corps très bien retranscrits, scènes de sexe très chaudes voire sulfureuses pour certaines, mise en valeur détails fins et précis (ne serait-ce que le poing ensanglanté à la première page), et angles de vue souvent bien choisis. Côté mafieux, le récit prend plutôt son temps et peut tout de même laisser ou peu sur sa faim, mais quelques détails sont là, comme la place d'Akitora dans le monde des yakuzas, et les dernières pages devraient accentuer cet aspect dès le troisième volume.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction