Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 12 Décembre 2025
La nouvelle vie de lycéenne de Tomoko Kuroki est loin, très loin, très très loin de l'idéal de popularité qu'elle avait fantasmé, et c'est sans les succès espérés que la peu sociable et peu proprette jeune fille voit déjà arriver la fin du premier trimestre, non sans quelques dernières déconvenues nées de ses nouvelles idées étranges pour devenir populaire: se mettre en tête de devenir inexpressive et silencieuse car selon elle les personnages de ce genre sont mignons (mais est-ce que ça peut vraiment marcher sur une fille déjà muette avec ses camarades de classe en temps normal ? ), aller prendre une grande boisson dans une enseigne célèbre comme le font les gens (soi-disant) "cools", mettre toute sa confiance dans son horoscope qui lui annonce une journée de grande chance (notamment amoureuse)... Alors, suite à ces nouveaux petits échecs, comment l'adolescente traversera-t-elle ses premières vacances d'été en tant que lycéenne ?
C'est ce que nous sommes essentiellement voués à suivre dans ce deuxième tome, puisque celui-ci est majoritairement occupé par ces fameuses vacances estivales qui, à leur tour, vont réserver leur lot de situations pas brillantes par Tomoko: vouloir à tout prix voir un feu d'artifice avec quelqu'un au point de se rabattre au dernier moment sur deux collégiens qui ne sont pas là pour ça, aller aux dédicaces d'un doubleur de jeux de drague qu'elle adore au risque de ne pas contrôler parfaitement ses fantasmes très spécifiques, ou encore simplement passer le temps à la maison de différentes manières, sont autant que choses qui défilent sous nos yeux mais qui ne sont rien à côté de ma venue dans la demeure familiale, pour plusieurs jours, de la jeune cousine Kii, en première année de collège et à qui notre héroïne a autrefois raconté pas mal de bobards pour susciter son admiration...au risque de recevoir désormais le retour de bâton. Occupant plusieurs chapitres, ce passage avec Kii témoigne bien des errances passées mais aussi présentes de Tomoko, qui risque bien de voir le regard de sa cousine sur elle changer petit à petit.
Dans tout ça, entre les sourires (parfois), les grosses gênes (souvent) et la compréhension dont on veut humainement faire preuve à son égard, Tomoko reste une héroïne difficile à appréhender. Parfois elle a conscience que c'est de sa faute si elle est comme ça et qu'elle devrait faire des efforts pour changer, et dans les autres moments elle se contente de rejeter la faute sur les autres et les insulte intérieurement sans les connaître, donnant alors lieu à un personnage en contrastes. Elle affiche des comportements étranges et inadaptés qui peuvent parfois facilement se mettre sur le compte de ses difficultés à sociabiliser ou à contrôler les fantasmes qu'elle a en tête, soit des choses qui peuvent tout à fait se comprendre. Mais lorsque certains de ces comportements échappent à ces logiques humaines là, par exemple quand elle ne fait aucun cas des fourmis lui parcourant le corps, quand elle parle de choses qui ne sont pas de son âge à sa cousine qui était encore en école primaire au moment des faits ou quand elle "taquine" son frère Tomoki de toutes les manières possibles (notamment en balançant ses sous-vêtements dans sa chambre pour voir si ça l'excite), ça devient tout de suite plus glauque.
Après deux tomes, il reste difficile de poser un avis sur cette série qui a tout pour diviser, mais à laquelle on a dans l'ensemble facilement envie de laisser le bénéfice du doute. On voit parfaitement pourquoi elle a au Japon (entre autres) ses fans fidèles qui peuvent sûrement se reconnaître en partie en l'héroïne, elle sait régulièrement être un brin touchante (ne serait-ce que quand Tomoko perd vite confiance en elle et tente de se raccrocher à ce qu'elle peut) et donne naturellement envie de voir cette adolescente changer pour être mieux dans sa peau (et c'est vraiment une évolution que l'on espère avoir sur la longueur, vu que l'œuvre compte pas moins de 27 tomes à l'heure où ces lignes sont écrites), mais l'accumulation de moments malaisants (parfois justifiés et assez bien menés, et à d'autres moments trop gratuits et exagérés) est également là. Si bien que pour le commun des mortels l'œuvre, pour l'instant, risque surtout d'avoir tout du cringe absolu.
25/09/2025
17/12/2025