Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 23 Décembre 2020
Toute première mini-série de la mangaka noji, Je brûle pour toi est une oeuvre en 6 chapitres qui fut initialement prépubliée au Japon en 2019 aux éditions Fusion dans le magazine Baby sous le nom Kogarete Kogashite. Paru en France dans la collection Hana des éditions Boy's love en juillet dernier, ce one-shot nous immisce auprès de deux amis d'enfance qui se retrouvent enfin pour entamer bien vite ensemble une relation intime.
Voici désormais quelques mois que Yûji tient sa propre brasserie, où il est chef cuistot. Menant une vie agréable dans ce cadre, il a ainsi tâché de s'éloigner un peu de son ami d'enfance Sôichi, pour qu'il il voue depuis toujours des sentiments qu'il essaie d'oublier. mais ça, c'était avant que Sôichi ne réapparaisse dans sa vie un peu par hasard, devenu un salaryman très sérieux, très travailleur au point de beaucoup se fatiguer, mais titillant toujours autant l'amour de Yûji. En voyant Sôichi si amaigri et épuisé à force de travailler, Yûji sent redécoller en lui son amour brûlant et l'invite dans son restaurant. Peut-être est-ce là le premier pas d'une nouvelle relation pour ces deux amis à présent devenus adultes...
On ne va pas faire durer le suspense plus longtemps concernant le scénario: oui, noji nous offre ici une histoire on ne peut plus classique dans le genre, et globalement rien ne viendra changer cet état de fait au fil d'avancées somme toute très standard, où la mangaka ne fait d'ailleurs pas inutilement traîner les choses pour installer une relation entre ses deux héros qui passent de l'amitié à un amour encore difficile à vivre pleinement, mais qui est sur la bonne voie à l'issue de la lecture. A cela s'ajoutent quelques vagues épreuves très rapides, comme la présence d'une prétendante amoureuse suscitant une petite jalousie mal placée, ou la rapide évocation des parents. Mais dans l'ensemble, rien qui ne sorte de l'ordinaire, jusqu'à la fin.
Là où l'ouvrage va plutôt séduire, c'est alors surtout pour sa patte visuelle, qui a vraiment quelque chose de ravissant. Il y a bien quelques petites irrégularités au niveau des visages par moments, mais il y a surtout une générosité folle dans les angles de vue variés et bien choisis, dans les expressions diversifiées et efficaces, dans les tenues, dans les gestes parfois très bien décortiqués (ne serait-ce qu'un découpage d'oignon en cuisine), et peut-être plus encore dans les décors, qui sont omniprésent et dont noji prend très soin. Cela passe par l'absence de vide, par le souci du détail accordé à la représentation de divers objets ou tout simplement à certains effets (comme le rendu "bois" des tables, des fenêtres, etc), à de très bonnes sensation de profondeur, et à un utilisation fine et variée des trames, jusqu'à parfois avoir un petit effet aquarelle. Et puis, bien sûr, l'inévitable petite pointe d'érotisme est au rendez-vous, bien qu'assez modérée.
Pour compléter cette histoire de quasiment 200 pages, on appréciera de retrouver également un petit chapitre bonus de 8 pages sur nos héros, ainsi qu'une histoire courte d'environ 35 pages, sans lien avec l'histoire principale, mais elle aussi sympathique et très chouette visuellement, ce qui nous offre donc un livre bien épais d'environ 240 pages.
En bref, Je brûle pour toi, c'est une petite histoire somme toute très classique, mais plutôt magnifiée par une patte visuelle assez personnelle et artistique, qui se veut généreuse et qui peut facilement en mettre plein la vue par moments. De quoi facilement donner envie de découvrir la suite de la carrière de cette jeune artiste !
Quant à l'édition, elle est satisfaisante. Le papier et l'impression sont de bonne facture, la première page en couleurs est plaisante, et la traduction de Delphine Desusclade est très honnête.
Voici désormais quelques mois que Yûji tient sa propre brasserie, où il est chef cuistot. Menant une vie agréable dans ce cadre, il a ainsi tâché de s'éloigner un peu de son ami d'enfance Sôichi, pour qu'il il voue depuis toujours des sentiments qu'il essaie d'oublier. mais ça, c'était avant que Sôichi ne réapparaisse dans sa vie un peu par hasard, devenu un salaryman très sérieux, très travailleur au point de beaucoup se fatiguer, mais titillant toujours autant l'amour de Yûji. En voyant Sôichi si amaigri et épuisé à force de travailler, Yûji sent redécoller en lui son amour brûlant et l'invite dans son restaurant. Peut-être est-ce là le premier pas d'une nouvelle relation pour ces deux amis à présent devenus adultes...
On ne va pas faire durer le suspense plus longtemps concernant le scénario: oui, noji nous offre ici une histoire on ne peut plus classique dans le genre, et globalement rien ne viendra changer cet état de fait au fil d'avancées somme toute très standard, où la mangaka ne fait d'ailleurs pas inutilement traîner les choses pour installer une relation entre ses deux héros qui passent de l'amitié à un amour encore difficile à vivre pleinement, mais qui est sur la bonne voie à l'issue de la lecture. A cela s'ajoutent quelques vagues épreuves très rapides, comme la présence d'une prétendante amoureuse suscitant une petite jalousie mal placée, ou la rapide évocation des parents. Mais dans l'ensemble, rien qui ne sorte de l'ordinaire, jusqu'à la fin.
Là où l'ouvrage va plutôt séduire, c'est alors surtout pour sa patte visuelle, qui a vraiment quelque chose de ravissant. Il y a bien quelques petites irrégularités au niveau des visages par moments, mais il y a surtout une générosité folle dans les angles de vue variés et bien choisis, dans les expressions diversifiées et efficaces, dans les tenues, dans les gestes parfois très bien décortiqués (ne serait-ce qu'un découpage d'oignon en cuisine), et peut-être plus encore dans les décors, qui sont omniprésent et dont noji prend très soin. Cela passe par l'absence de vide, par le souci du détail accordé à la représentation de divers objets ou tout simplement à certains effets (comme le rendu "bois" des tables, des fenêtres, etc), à de très bonnes sensation de profondeur, et à un utilisation fine et variée des trames, jusqu'à parfois avoir un petit effet aquarelle. Et puis, bien sûr, l'inévitable petite pointe d'érotisme est au rendez-vous, bien qu'assez modérée.
Pour compléter cette histoire de quasiment 200 pages, on appréciera de retrouver également un petit chapitre bonus de 8 pages sur nos héros, ainsi qu'une histoire courte d'environ 35 pages, sans lien avec l'histoire principale, mais elle aussi sympathique et très chouette visuellement, ce qui nous offre donc un livre bien épais d'environ 240 pages.
En bref, Je brûle pour toi, c'est une petite histoire somme toute très classique, mais plutôt magnifiée par une patte visuelle assez personnelle et artistique, qui se veut généreuse et qui peut facilement en mettre plein la vue par moments. De quoi facilement donner envie de découvrir la suite de la carrière de cette jeune artiste !
Quant à l'édition, elle est satisfaisante. Le papier et l'impression sont de bonne facture, la première page en couleurs est plaisante, et la traduction de Delphine Desusclade est très honnête.