Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 02 Décembre 2024

Chronique 2 :

Maintenant doté de capacité de transformation en être mi-humain mi-jaguar, Ren n'aspire qu'à une seule chose : retrouver Ryo, son frère, et Nata. Après un rude combat mené dans la forêt tropicale amazonienne, le jeune homme accepte de collaborer avec l'IHSU, un institut en charge d'étudier les "kravyads", ces êtres anthropomorphes présents à travers le monde. La première mission de Ren consiste à se rendre à New-York où se trouve un certain Big Fish, un magnat de la drogue capable de se changer en un puissant animal marin, et qui pourrait bien le renseigner sur le sort de Ryo et de Nata...

Après un premier volume séduisant par ses concepts empruntés à la série B, potentiellement prometteurs par son scénario et plutôt bien gérés dans la narration de son action, on attendait de voir ce que JagWars avait dans le ventre pour cette suite, ou bien de redécouvrir l'œuvre par cette nouvelle mouture de "Rasetsu : Primal Hunt" autrefois parue aux éditions H2T. Un tome qu'on peut résumer par son kitsch assez séduisant et son action sans temps morts, même si on ne peut cacher une certaine frustration de ne pas voir l'intrigue aller un peu plus loin.

Ainsi, l'entièreté de l'opus est consacrée à la confrontation entre Ren et le fameux Big Fish, ce colosse apparu dans les dernières pages du premier volet et qui promettait au manga de s'étendre sur un scénario avec, pourquoi pas, un zeste de géopolitique lié à une société de l'ombre en lien avec les concepts de l'œuvre. En réalité, il ne faut pas chercher plus loin que ce que Paulo, le scénariste du binôme Eudetenis, semble vouloir proposer : de l'action bien frénétique qui exploite la mécanique des humains anthropomorphes avec un bestiaire différent, toujours en restant dans la série B, afin d'offrir un divertissement aussi intense qu'original. À ce titre, on ne pourra pas nier que les intentions sont honorées. Le tome se lit relativement bien et l'idée de confronter un jaguar à un orc engendre un plaisir assez primaire plutôt réjouissant. Dans ces écueils, JagWars va au fond des choses, ce que l'on doit aussi au dessin et au découpage de Gigi, la dessinatrice, qui fait sien cet univers et qui met habilement en dessin ces monstres hybrides qui se confrontent, dans des oppositions souvent sanguinolentes. C'est davantage du côté du scénario que le tout pèche un peu. Si l'action est globalement réussie, le reste n'est que teasing et l'univers n'évolue que peu. Des éléments laissent croire à une installation progressive du scénario, mais on ne peut nier que sur une série de 6 volumes, on espérait que l'intrigue aille plus loin dès son deuxième ouvrage. Alors, ce qui peut être perçu comme un défaut ne le sera peut-être plus avec les opus suivants qui auront pour charge de faire évoluer l'histoire de JagWars. Pour cette raison, la frustration laisse place à une curiosité de lire la suite, que ce soit pour en apprendre plus sur les enjeux ou tout simplement découvrir quel morceau de la faune planétaire le binôme réinterprètera dans ce cocktail d'action autour d'humains/animaux hybrides.


Chronique 1 :

Après avoir subi d'atroces expériences qui ont fait de lui une sorte de mutant, Ren est, plus que tout, désireux de retrouver la trace de son frère Ryo et de son amie d'enfance Nata, en espérant qu'ils soient encore vivants tous les deux. En plus de se transformer en bête enragée, il a désormais une surprenante faculté: celle de pouvoir s'accaparer les souvenirs des cerveaux qu'il dévore, tant que la personne à qui le cerveau appartient est encore vivante au moment où il la mange. Et cela pourrait lui être utile afin de remonter la piste jusqu'à son frère et son amie, d'autant plus que le docteur Serafim, membre du groupe de chercheurs luttant contre les Kravyads, a une mission à lui confier. En effet, l'organisation des Kravyads possède un nombre indéterminé de membres qui vivent discrètement parmi la population, et il existe parmi eux des chefs locaux dont fait partie Big Fish, un homme-orque basé à New York et qui pourrait en savoir plus sur Ryo et Nata. Voici donc Ren en partance pour les Etats-Unis, afin de se confronter à sa première cible.

Le moins que l'on puisse dire est qu'avec ce deuxième tome, le duo Eudetenis adopte un schéma qui est on ne peut plus simple et qui ne cherche pas spécialement à faire dans la dentelle. Effectivement, non seulement Ren n'écoute pas vraiment les conseils en privilégiant vite l'action à l'infiltration, mais en plus Big Fish n'est pas ce qu'on pourrait appeler un méchant très finaud: il s'agit juste d'une grosse brute, un monstre de puissance se promenant à poil avec son harem de jolies filles elles-mêmes pas très amicales. De ce fait, ne cherchez pas de subtilité avec ce volume qui se consacre essentiellement à l'affrontement de Ren contre Big Fish et ses sbires, et qui le fait suffisamment bien pour nous maintenir accrochés à la lecture !

Dans les faits, le déroulement est vraiment standard, et peut même apparaître un petit peu décevant en s'étirant longuement pour, finalement, pas grand chose, dans la mesure où au bout de tout ceci il n'y a quasiment rien de neuf côté informations. Et pourtant, malgré tout, le duo d'auteurs assure assez bien le spectacle. Visuellement, malgré certaines planches qui apparaissent plus relâchées, la plupart du temps on a un rendu assez intense et prenant de l'action, avec une mise en scène classique mais fluide, et certains passages qui savent vraiment en mettre plein la vue dans le côté "force brute" de Big Fish et dans certains encrages denses. Qui plus est, les deux auteurs cherchent de manière plutôt efficace à bien tirer parti du statut d'orques du caïd et de ses sbires, notamment à travers un petit passage sous l'eau tout à fait prenant.

On ressort alors de ce deuxième volume à la fois un petit peu frustré par le déroulement linéaire n'aboutissant sur quasiment aucune réelle avancée de l'histoire, et bel et bien diverti par le sens de l'action et par l'intensité graphique dont sont parfois capables les auteurs. Si bien qu'à l'arrivée, on a globalement toujours envie de voir où les pas de Ren vont le mener, d'autant plus qu'une jeune femme commence à lui tourner autour de façon loin d'être anodine. Et côté édition, Nouvelle hydre continue de faire mieux que la première édition avortée de H2T, avec deux pages en couleurs supplémentaires (soit cinq, là où la première édition n'en comptait que trois) et des pages bonus revues.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

14 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction