It's My Life Vol.8 - Manga

It's My Life Vol.8 : Critiques

It's My Life

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 21 Avril 2021

Chronique 2 :

Alors que toute la petite bande fêtait l'anniversaire d'Astra dans une belle convivialité mêlée d'émotion, l'irruption de la mystérieuse fillette ressemblant comme deux gouttes d'eau à Noah a tout fait basculer: notre héros s'est soudainement volatilisé sous les yeux incompréhensifs de tout le monde, et sa maison adorée par la même occasion ! Tel est, alors, le point de départ de révélations qui feront basculer le petite monde de chacun(e)...

Bien qu'encore fait de moments de tranche de vie amusants et légers pendant sa majeure partie, le tome 7 d'It's m'y life avait soudainement tout fait basculer dans ses dernières pages, pour un assombrissement brutal qu'Imomushi Narita avait annoncé depuis déjà un long moment, encore plus au vu des indices qu'elle avait distillés depuis quasiment les débuts de son oeuvre. Et cette fois-ci, nous y voici enfin donc: l'heure de bon nombre de révélations, pour lesquelles la mangaka ne choisit toutefois pas le plus commun des chemins.

Car alors que le climax de fin de tome 7 nous laissait penser que l'on aurait droit à la suite directe des mésaventures d'Astra ici, Narita choisit un autre procédé, en nous plongeant dès les premières pages dans un flashback qui va occuper environ les deux tiers du volume, flashback nous plongeant 500 ans en arrière, et au bout duquel on apprendra qu'il a été narré à Astra par un certain personnage. Et ce flashback, dans les faits, est particulièrement efficace. Le principal reproche que l'on pourra lui faire: au vu de la densité de ce qu'il dévoile, il apparaît presque trop rapide et trop rythmé, en ne laissant pas vraiment le temps de s'attarder sur certains instants forts qui auraient pu être plus touchants. Un choix de rythme toutefois volontaire de la part de l'autrice qui, comme elle l'explique elle-même, ne voulait pas s'éloigner trop longtemps de ses personnages principaux. Mais il reste qu'à part cette sensation de rapidité, Narita nous livre un flashback certes assez classique dans le fond (deux amis cherchant à contrer un savant fou), mais bien mené dans ses grandes thématiques, entre la naissance d'un amour voué à être tragique, ou encore des thématiques toujours efficaces autour du racisme, des préjugés envers d'autres espèces, et de la bêtise humaine. Mais surtout, ce retour en arrière exploite très bien les différents indices distillés au fil des tomes par la mangaka afin d'expliquer comme il se doit tout ce qui doit l'être: les origines du dieu maléfique, l'identité de Noah et de son sosie, qui est la grande sorcière, les yeux argentés... ou même le rôle-clé, dans tout ceci, de la maison d'Astra elle-même !

Alors autant dire que, une fois de retour dans le présent du récit, c'est avec des attentes décuplées que l'on retrouve nos héros. D'un côté, Astra se retrouve dans une situation bien étrange et presque trop confortable, dans la mesure où il semble pouvoir profiter de sa maison idéale sans problème... mais n'y manque-t-il pas quelque chose d'essentiel, à savoir toutes les personnes animant désormais tant son quotidien ? Quant à ces fameuses personnes, si elles ne savent d'abord que faire face à la disparition soudaine de notre héros, elles tâchent d'en apprendre plus, ce qui donne encore lieu non seulement à quelques informations cohérentes (notamment sur ce qu'est le grimoire Pilgrim), mais aussi à de nouveaux moments mettant bien en évidence les relations entre eux, que ce soit vis-à-vis d'Astra, ou entre eux (notamment le lien sororal entre Elise et Noah, envers et contre tout). Qui plus est, Imomushi Narita trouve même le moyen d'y glisser encore, malgré tout, quelques petites notes d'humour bienvenues.

Bien qu'un brin rapide dans son flashback, ce tome 8 se pose donc comme une charnière de l'oeuvre. Le changement assez radical de ton ne plaira pas forcément à tout le monde, mais Narita nous avait prévenu depuis déjà plusieurs tomes, et c'est donc surtout avec hâte et curiosité que l'on suivra la dernière partie de la série, au fil de ses trois ultimes volumes.


Chronique 1 :

Lorsque la mystérieuse petite fille qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Noah fait irruption à la fête d'anniversaire d'Astra, l'événement tourne au désastre : Dans une véritable bourasque, l'ancien chevalier disparaît en même temps que sa maison. Il faut se replonger 500 ans en arrière pour comprendre les origines de ce drame, à l'époque où un savant fou œuvrait à partir de la météorite d'argent, pour nourrir ses noirs desseins...

Depuis le tout premier tome, Imomushi Narita distille des indices sur la trame plus sombre qui se cacher derrière sa tranche de vie dans un univers de fantasy. Aussi, après avoir tout bousculé dans le climax de l'opus précédent, l'histoire entre dans cette fameuse phase prévue largement en amont, et que la mangaka souhaitait raconter depuis le départ.

Le choc d'un tel retournement était grand, notamment parce qu'il touchait aux symboles de la série, mais l'amorce de ce huitième opus l'est encore plus. La mangaka nous dépayse totalement en ne reprenant par la suite directe du cliffhanger mais en remontant le temps de plusieurs centaines d'années pour expliquer et relier tous les indices distillés jusque-là. L'intrigue d'It's My Life prend une tournure totalement différente et, clairement, plus ambitieuse que ce qu'on pouvait imaginer. On est ainsi déboussolé sur les premières pages, mais aussi intrigué : Comment cette histoire de recherches scientifiques menées par un savant fou a-t-elle pu amener la situation que l'on connait ? La réponse est donnée dans cet unique tome, particulièrement riche dans sa narration, et qui nécessite une implication totale du lecteur pour suivre un tumulte qui grandit à chaque page.

On pourrait même reprocher à ce flashback d'être beaucoup trop rythmé, tant les événements s'enchainent et que le scénario se limite à ses principaux développements. Ce qu'on pouvait imaginer tenir dans deux tomes distincts semble condensé, de l'aveu même de l'autrice qui ne souhaitait pas s'éloigner de la bande principale trop longtemps. Une démarche volontaire donc, que l'on peut comprendre, mais qui amène un opus particulièrement hâtif. Certains retournements de situation semblent arriver un peu trop rapidement, ce qui freinera possiblement l'implication de certains lecteurs dans toutes cette drame démesurée. Néanmoins, les réponses que nous attendions depuis un moment sont données, et c'est un tout autre manga qui s'ouvre à nous.

Car lorsqu'on retrouve la fine équipe de la série, on comprend bien que plus rien ne sera comme avant. Le ton du récit est sombre, à tel point qu'imaginer une fin positive est actuellement de l'ordre de l'utopie. Néanmoins, parce qu'on a appris à apprécier tous ces personnages attachants, le scénario qui découle de ce renversement narratif fonctionne : Dès qu'on retrouve l'époque principale de l'histoire, la mélancolie nous heurte, et on croit dur comme fer à la motivation de Noah et de ses amis pour secourir un Astra loin d'être seul. Il reste alors trois volumes à la série pour proposer sa conclusion, ce qui promet une aventure intense qui, on n'en doute pas une seule secondes, proposera d'autres moments forts. It's My Life entre dans une partie bien différente, avec un volume qui divisera par sa forme, mais qui pique notre curiosité comme jamais.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

15.25 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15.5 20
Note de la rédaction