Isabella Bird - Femme exploratrice Vol.6 - Actualité manga
Isabella Bird - Femme exploratrice Vol.6 - Manga

Isabella Bird - Femme exploratrice Vol.6 : Critiques

Fushigi no Kuni no Bird

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 23 Octobre 2020

Le voyage risque de s'arrêter au port d'Akita pour Ito: rattrapé par les exigences de son précédent contrat avec l'intransigeant Maries, le talentueux guide-interprète se retrouve dos au mur, tiraillé entre cette obligation et le plaisir qu'il semble prendre auprès de notre héroïne. Et à vrai dire, il se sent tellement coupable de la situation qu'il en dort mal la nuit... Alors, va-t-il devoir laisser Isabella en plan, seule, ce qui compromettrait forcément le voyage de la jeune femme ?

Doucement mais sûrement installée au fil des des volumes parus, cette question s'est bien accentuée dans le 5e opus de la série, pour mieux durer dans ce 6e tome: pour Isabella qui vient d'apprendre la vérité par la bouche même d'Ito, pas question de déprimer et d'envisager immédiatement de se séparer de son précieux guide: il sera toujours temps d'en reparler une fois arrivés à Akita ! Après tout, d'ici là, le voyage continue, avec des haltes qui sont autant d'occasions pour les deux personnages de faire de nouvelles rencontres fortes, comme le médecin Kobayashi, et de se confier. Il en résultera quelques belles mises en avant de la façon dont Isabella considère Ito, et de ce que le jeune guide peut bien ressentir au fond de lui dans cette situation.

Cela continue donc de constituer un petit fil rouge intéressant, mais le plus gros reste évidemment, une nouvelle fois, les différentes haltes faites par Isabella. Avant d'arriver à l'étape fatidique d'Akita, il lui reste encore quelques lieux à croiser, en tête desquels Innai, Yuzawa, le hameau de Jumonji... avec, à chaque fois de nouvelles choses à découvrir.

Ainsi, cette fois-ci, Taiga Sassa aborde le cas de la médecine orientale à cette époque et de la percée de la médecine occidentale, la manière traditionnelle dont les habitants peuvent faire face à un incendie, la fabrication du solide et traditionnel papier japonais, et les rites liés aux pratiques mortuaires et aux funérailles. Dans chaque cas, la mangaka ne lésine pas sur les détails (la place du béribéri, l'alimentation à base de mugimeshi, certains objets comme izariguruma et le matoi, ou encore certaines fonctions comme celle de futarizukai), nous plonge au plus près des choses (surtout concernant l'incendie, le papier et les funérailles) à travers des rencontres participant beaucoup à l'immersion par leur humanité... et dans tout ça, c'est toujours avec la même curiosité et dans une démarche quasiment anthropologique/ethnologique qu'Isabella découvre les pratiques de ces recoins du Japon, en s'y confrontant elle-même bien souvent, n'ayant par exemple pas peur de s'approcher de l'incendie pour observer, de donner de sa personne dans la fabrication du papier, ou de participer aux rites mortuaires, le tout en évitant bien souvent d'émettre le moindre jugement de valeur, quand bien même certaines choses la laissent perplexe.

La série revient donc, pour un temps, à ses habitudes, mais toujours avec les mêmes qualités, dans un esprit intact de découverte, d'aventure et de rencontre d'autres cultures, le résultat restant passionnant !
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction