Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 14 Mars 2022
Iwao et Irène ont été rejetés de la demeure familiale du quarantenaire, car sa mère Tsuru ne tolère absolument pas que son fils ait épousé une jeune étrangère à la peau bronzée et sortie de nulle part. En effet, la vieille dame est convaincue qu'en tant que mère ayant toujours couvé son fils, elle sait mieux que quiconque ce qui est bon pour lui... et Irène n'en fait pas partie. C'est ainsi que, bien que son enfant soit désormais déjà marié, elle se met en tête de lui faire rencontrer Kotomi Mashima, jolie jeune femme de 27 ans, pensant au bien ses parents, et toujours vierge en plus de ça car elle a toujours voulu se préserver pour l'homme qui deviendra son mari. Une "vraie japonaise", dit haut et fort Tsuru ! L'ironie étant qu'Irène aussi correspond à ces quelques critères, à ceci près qu'elle est une "vulgaire" étrangère...
La menace Tsuru continue donc de se faire sentir surtout en début de tome, même si, en guise de menace, Hideki Arai continue aussi de nuancer suffisamment le personnage en l'humanisant de plus belle, car si Tsuru souffre de nombre de tares propres à une vieille dame ayant toujours vécu dans son coin, dans son village reculé de tout et finalement marginalisé (ce qui en fait une personne aigrie, rejetant les étrangers, persuadée qu'elle a raison au point de ne pas se gêner pour vouloir imposer sa loi quitte à brandir son fusil...), elle reste également une veuve éplorée venant de perdre son mari, et une maman sincèrement inquiète pour son enfant et pour ce qu'il deviendra quand elle ne sera plus là, au point d'en verser des larmes.
La majeure partie du volume s'éloigne toutefois de la mère d'Iwao, pour se concentrer sur la nouvelle vie compliquée qui s'ouvre pour lui et pour sa jeune épouse à peine débarquée des Philippines. Pour subsister, les voici contraints de loger à l'hôtel, qui plus est un hôtel de passe, tandis qu'Irène se met à travailler gratuitement au bar où se trouve sa compatriote Marine, en échange de cours de langue pour qu'elle maîtrise mieux le Japonais. On suit alors avec intérêt, après les moments difficiles des deux tomes précédents suite au craquage d'Iwao et à la fuite d'Irène, un quotidien où, cette fois-ci, le couple en devenir cherche à s'habituer l'un(e) à l'autre de façon plus raisonnée. Certes, il y a toujours des moments délicats, comme quand Iwao réfrène difficilement son désir envers la jeune fille, un désir difficile à contenir pour lui à force d'avoir été abreuvé de porno et d'histoires salaces de Saitô et d'être vierge depuis 42 ans. Mais on préfèrera retenir précisément, qu'il réfrène ses ardeurs, qu'il veut éviter la même erreur que précédemment, qu'il aimerait comprendre ce qu'est un couple, et qu'il voudrait faire son possible pour qu'Irène finisse par l'aimer. Quant à Irène, toujours aussi radieuse quand elle a l'occasion de sourire et d'être joyeuse, elle aussi fait nombre d'efforts, dans ce pays qu'elle ne connaît pas, en se mettant à travailler, en en apprenant autant que possible la langue avec application... mais tout cela suffira-t-il ?
En effet, tout en dépeignant deux personnages principaux qui essayent de mieux avancer pour peut-être atteindre un vrai statut de couple capable de s'aimer, Hideki Arai continuer de dresser face à eux nombre d'épreuves qui sont autant de critiques sociales acerbes. Et entre le fait qu'Iwao ait initialement acheté sa femme comme une marchandise, les tourments intérieurs que ça crée en Aïko qui se demande quelle serait sa valeurs, le rappel du passé difficile de cette dernière qui fut poignardée par son ex, les nouvelles réflexions sexistes à souhait d'un Saitô ne voyant les femmes que comme des bouts de viande à baiser, les clients du bar qui ne sont vraiment pas en reste, les employées philippines du bar vendant leur corps... Le mangaka brasse nombre de choses ne tournant clairement pas rond, en particulier autour de la condition de ces femmes et de la manière dont les hommes les considèrent (ou, justement, ne les considèrent pas). De quoi faire réfléchir de plus belle Iwao et Irène qui, plus d'une fois, se demande alors ce que signifie être un couple, quelle est la valeur du mariage, s'il y a de l'amour dans tout ça. Autant de problèmes souvent critiques voire violents sous le trait d'Arai, et qui nous amènent pourtant à des dernières pages salutaires, bien plus tendres, où les deux personnages principaux se mettent à nu (littéralement) avec le désir de tout reprendre sur de meilleurs rails... Cela sera-t-il concluant ?
La menace Tsuru continue donc de se faire sentir surtout en début de tome, même si, en guise de menace, Hideki Arai continue aussi de nuancer suffisamment le personnage en l'humanisant de plus belle, car si Tsuru souffre de nombre de tares propres à une vieille dame ayant toujours vécu dans son coin, dans son village reculé de tout et finalement marginalisé (ce qui en fait une personne aigrie, rejetant les étrangers, persuadée qu'elle a raison au point de ne pas se gêner pour vouloir imposer sa loi quitte à brandir son fusil...), elle reste également une veuve éplorée venant de perdre son mari, et une maman sincèrement inquiète pour son enfant et pour ce qu'il deviendra quand elle ne sera plus là, au point d'en verser des larmes.
La majeure partie du volume s'éloigne toutefois de la mère d'Iwao, pour se concentrer sur la nouvelle vie compliquée qui s'ouvre pour lui et pour sa jeune épouse à peine débarquée des Philippines. Pour subsister, les voici contraints de loger à l'hôtel, qui plus est un hôtel de passe, tandis qu'Irène se met à travailler gratuitement au bar où se trouve sa compatriote Marine, en échange de cours de langue pour qu'elle maîtrise mieux le Japonais. On suit alors avec intérêt, après les moments difficiles des deux tomes précédents suite au craquage d'Iwao et à la fuite d'Irène, un quotidien où, cette fois-ci, le couple en devenir cherche à s'habituer l'un(e) à l'autre de façon plus raisonnée. Certes, il y a toujours des moments délicats, comme quand Iwao réfrène difficilement son désir envers la jeune fille, un désir difficile à contenir pour lui à force d'avoir été abreuvé de porno et d'histoires salaces de Saitô et d'être vierge depuis 42 ans. Mais on préfèrera retenir précisément, qu'il réfrène ses ardeurs, qu'il veut éviter la même erreur que précédemment, qu'il aimerait comprendre ce qu'est un couple, et qu'il voudrait faire son possible pour qu'Irène finisse par l'aimer. Quant à Irène, toujours aussi radieuse quand elle a l'occasion de sourire et d'être joyeuse, elle aussi fait nombre d'efforts, dans ce pays qu'elle ne connaît pas, en se mettant à travailler, en en apprenant autant que possible la langue avec application... mais tout cela suffira-t-il ?
En effet, tout en dépeignant deux personnages principaux qui essayent de mieux avancer pour peut-être atteindre un vrai statut de couple capable de s'aimer, Hideki Arai continuer de dresser face à eux nombre d'épreuves qui sont autant de critiques sociales acerbes. Et entre le fait qu'Iwao ait initialement acheté sa femme comme une marchandise, les tourments intérieurs que ça crée en Aïko qui se demande quelle serait sa valeurs, le rappel du passé difficile de cette dernière qui fut poignardée par son ex, les nouvelles réflexions sexistes à souhait d'un Saitô ne voyant les femmes que comme des bouts de viande à baiser, les clients du bar qui ne sont vraiment pas en reste, les employées philippines du bar vendant leur corps... Le mangaka brasse nombre de choses ne tournant clairement pas rond, en particulier autour de la condition de ces femmes et de la manière dont les hommes les considèrent (ou, justement, ne les considèrent pas). De quoi faire réfléchir de plus belle Iwao et Irène qui, plus d'une fois, se demande alors ce que signifie être un couple, quelle est la valeur du mariage, s'il y a de l'amour dans tout ça. Autant de problèmes souvent critiques voire violents sous le trait d'Arai, et qui nous amènent pourtant à des dernières pages salutaires, bien plus tendres, où les deux personnages principaux se mettent à nu (littéralement) avec le désir de tout reprendre sur de meilleurs rails... Cela sera-t-il concluant ?