Interval - Actualité manga

Interval : Critiques

Interval

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 28 Octobre 2010

Au lycée, les sentiments vont et viennent facilement dans le cœur des adolescents. C’est ici ce que va nous montrer l’auteur d’Interval, en faisant d’Ayumu, son héros, un garçon qui se cherche encore et dont le cœur hésite entre la raison et la passion. Ce dernier est définitivement attiré par les garçons, ce qui nous évite le coup du lycéen qui ne sait pas et se découvre gay du jour au lendemain. Il le sait, puisque depuis longtemps Ayumu éprouve de bien tendres sentiments envers Taka, son meilleur ami. De peur de lui avouer ses sentiments et d’être rejeté, Ayumu en est réduit à voir Taka batifoler avec Izumi. Son cœur se serre lorsque les deux amis se retrouvent, son visage rougit lorsque Taka lui effleure la main, bref le comportement typique d’un jeune amoureux. Mais ce qu’il ne sait pas c’est que derrière son masque de glace que seule Shizuka, l’amie d’enfance de Taka aura percé, ses sentiments filtrent trop fort. Pour celui qui l’observe depuis longtemps, rien de plus facile que de tout deviner … C’est ainsi que Sawatari, le sempai d’Aymu au club d’athlétisme, garçon parfait sous toutes les coutures, va faire chanter le jeune homme. Lui garde son secret tandis que le petit blond devra suivre ses ordres et ses moindres désirs. Plutôt glauque, comme marché. Surtout quand les émotions s’en mêlent et que tout échappe au moindre contrôle de notre héros !

Le scénario en lui-même n’a rien de bien extraordinaire, loin de là. Des ados pratiquant un sport en club qui se rapprochent physiquement avant de découvrir leurs sentiments l’un pour l’autre, quoi de plus classique ? Ceci dit, les personnages ne sont pas aussi plats qu’on pourrait le penser et on ne les oublie pas à peine la dernière page tournée. Dommage que Taka et Izumi ne soient pas bien plus développés, et que Sawatari garde une âme de sadique et de dominateur tout le long, sans réellement être assez marqué ses faiblesses … Mais Ayumu est plutôt bon dans son rôle de personnage principal, et pas si détestable malgré son comportement stupide vis-à-vis d’un maître chanteur de bas étage. Les flash backs sont peut être amenés avec un peu trop de rudesse, ce qui nous empêche d’en comprendre réellement le sens dès le début. Les situer dans l’histoire sera difficile au vu du rythme très linéaire et presque monotone que le récit aborde. Enfin, les scènes plus sensuelles raviront les lecteurs qui seraient venus pour ça et remonte un peu le niveau de l’histoire, pas tant dans la qualité de la narration mais plutôt dans le déroulement et l’enchainement des points abordés. Un yaoi qui ne paye pas de mine et pourrait facilement passer inaperçu, alors qu’il est sympathique à lire sur le moment et reste un bon divertissement si l’on n’est pas trop regardant.

Les dessins sont une des qualités du manga : très pur, strict et presque rigide, aucune place n’est laissée à la fantaisie ou au brouillon, tout est minutieusement organisé et pensé dans le trait de Kaname Itsuki. On attendra avec plaisir d’autres de ses œuvres pour le simple plaisir des yeux. Cependant, si aucun écart n’est fait, le tout se présente alors un peu trop prévisible et limité dans la création, bien que techniquement les reproches soient moindres. Il y a un petit quelque chose dans les visages et les expressions qui différencient légèrement les personnages de la mangaka de ceux des autres yaois que l’on trouve par poignées. Le cadrage est dynamique et les arrières plans bien que faibles en qualité sont souvent représentés pour ne pas créer de vide. Taïfu a donc déniché un petit titre bien agréable, tout en gardant une adaptation des onomatopées quasi-nulle (ce qui est moins bien qu’avant, rappelons le on a été habitués à mieux), ce qui est vraiment dommage. Classique tout en ajoutant une touche d’originalité dans le respect pour le sport par exemple, Interval est effectivement une pause dans l’habituel, un petit oasis, un intervalle où il fera bon s’arrêter.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs