Insomniaques Vol.6 : Critiques

Dans l'ambiance de leur voyage à deux pour le concours de photographies, une étape semble être passée entre Isaki et Ganta, dès lors que la jeune fille a donné un baiser à son compagnon d'insomnies. Leurs sentiments mutuels ne font plus aucun doute, chose que le lectorat a déjà eu le loisir d'observer avec bienveillance dans certains moments des tomes précédents. Toutefois, les deux adolescents sont du genre sérieux dans ce qu'ils ressentent ainsi que dans leur objectif: tant qu'ils n'auront pas atteint le but de leur voyage, à savoir aller photographier les ruines du site Makari, ils ne reparleront pas de ce qui s'est passé.

Ainsi ce sixième volume, après un tome 5 vraiment beau et fort en émotions, poursuit-il avant tout le voyage de nos deux personnages principaux pour prendre les meilleures photos possibles, voyage qui se voit toutefois quelque peu compliqué ici via le gros imprévu qu'est la météo, contre laquelle on ne peut rien faire. En attendant que la pluie cesse et que les nuages s'estompent, il faut donc passer le temps à travers différents petits moments: essayer d ebraver la pluie, penser à la nourriture et au ravitaillement, recevoir une brève visite d'Ukegawa et de leurs autres amis... sans oublier les petite conversations que le binôme peut avoir. Des discussions tantôt anodines tantôt plus graves, comme quand Isaki dit qu'elle n'envisage jamais l'avenir lointain, et pour cause...

Et à tout cela s'ajoute, bientôt, un autre problème: l'ordre des parents d'Isaki, qui veulent que leur fille rentre sur-le-champ, tout inquiets qu'ils sont face à la santé de notre héroïne et à l'idée qu'il pourrit se passer quelque chose entre elle et ce garçon avec qui elle est partie en voyage. Une petite épreuve qui sert surtout à cristalliser de plus belle le lien entre les deux adolescents, si désireux d'atteindre leur objectif quitte à braver les ordres parentaux. Et forcément, atteindre cet objectif signifierait également atteindre bel et bien une nouvelle étape de leur relation à tous les deux... alors y parviendront-ils ?

Le tome se lit assez vite si l'on ne profite pas comme il se doit du travail visuel de Makoto Ojiro, le mangaka soignant beaucoup ses décors photoréalistes portés notamment par la nature étoilée, par les moments où nos deux personnages principaux prennent des photos voire se prennent en photo pour immortaliser des moments forts entre eux, ou par les différentes expressions et comportement de ces deux-là (mention spéciale à certains poses joviales toujours aussi communicatives d'Isaki). De quoi confirmer sans cesse que ces deux adolescents s'apportent énormément l'un(e) à l'autre (ne serait-ce que Ganta qui a vraiment bien changé depuis le début de la série), tandis que leur voyage crée autour d'eux une sorte d'atmosphère poétique, contemplative, hors du temps, où ils ne sont que tous les deux.

"J'aimerais que tu immortalises le moment le plus heureux de toute ma vie..."

Le mangaka nous offre encore un bien joli volume, où il soigne beaucoup son atmosphère et sa peinture des deux personnages principaux, tandis que leur histoire commune avance doucement mais sûrement.