Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 15 Mai 2024
Le Seihakusai, principal festival de la région, est sur le point de débuter, et Ganta, Isaki ainsi que leurs amis sont bien décidés à en profiter à fond, d'autant plus que pour l'occasion les personnes mineures ont le droit de veiller tard dans les rues !
C'est ainsi que toute une grosse partie de ce douzième volume se consacre à ces festivités hors du commun: observation des parades, découverte des chars typiques, passage chez le professeur Kurashiki pour assister à tout ça, retrouvailles de nos héros pour déambuler joyeusement ensemble... L'atmosphère festive est très bien rendue par le travail visuel de Makoto Ojiro qui, comme souvent, s'applique à croquer, au plus près de ses personnages, des décors photoréalistes saisissants, assez riches et très immersifs, qui deviennent le cadre parfait pour qu'Isaki et consorts passent d'excellents et précieux moments ensemble. Et pour cristalliser de plus belle ces instants, en plus de certaines très chouettes doubles-pages qui disent tout, quoi de mieux que la photographie ? En effet, l'appareil-photo de nos deux héros n'est jamais bien loin pour immortaliser ces scènes de bonheur. Et quand bien même certaines photos se révéleraient médiocres voire floues, elles n'en resteraient pas moins les témoins de très précieux souvenirs.
En guise de point d'orgue à tout ceci, on trouve sans aucun doute le désir du petit groupe de tenter la célèbre "traversée des sept ponts" qui, selon la légende, porterait chance en amour si elle est accomplie silencieusement. L'occasion est idéale pour regrouper tout le charme de ce festival: des paysages soignés, une ambiance délicieusement joyeuse et insouciante au sein du petit groupe d'ami, une nouvelle mise en valeur subtile du lien fort unissant Ganta et Isaki... et c'est alors de manière aussi étonnante que naturelle, et donc très réussie, que Makoto Ojiro, à travers une succession de belles doubles-pages au rythme des saisons, en profite pour placer efficacement une ellipse de quelques mois sans que cela choque, afin de faire entrer l'oeuvre dans sa dernière ligne droite.
Nous éviterons alors volontairement d'en dire beaucoup plus sur la dernière partie du tome pour simplement souligner certaines jolies choses: des révisions qui ont encore un petit parfum d'insouciance, des choix d'avenir qui se précisent, le désir de Ganta de rester au plus près de sa bien-aimée, et surtout tout ce que nous montre l'attachante Isaki, entre sa volonté de découvrir d'autres horizons malgré sa santé, et ses explications très belles, bienveillantes et touchantes avec sa mère.
On ressort donc conquis par ce volume, qui brille à la fois pour sa première partie rayonnante et pour sa deuxième partie amorçant une étape importante pour l'avenir des personnages. On attendra la suite avec grand plaisir, mais aussi avec une pointe de tristesse quand on se dit qu'il ne reste désormais plus que deux tomes pour profiter de cette attachante tranche de vie.