Innermost Vol.1 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 04 Juin 2019

Redjet n'est pas un auteur inconnu des éditions H2T, loin de là même, puisqu'on lui doit le très sympathique Space Duck RG, comédie où un canard accomplit son rêve d'aller dans l'espace. Cette fois, le mangaka d'origine italienne revient avec un titre nettement différent, à savoir un manga d'action et de science-fiction. Avec Innermost, l'auteur s'attaque à un récit plus ambitieux et teinté de mystères, dans un monde post-apocalyptique où sévissent d'étranges créatures inhumaines...

Au XXe siècle, suite à la découverte de deux astronautes en pleine exploration spatiale, des envahisseurs extraterrestres nommés Galags ont attaqué la Terre, menant à une guerre qui fut synonyme d'anéantissement d'une partie de l'humanité. En 2075, le genre humain a triomphé, et s'est maintenant reclut dans une cité devenue le bastion contre la menace des Galags.
Ce rempart des Hommes est loin d'être parfait, celui-ci cloisonnant les riches des pauvres. Ce contexte, la jeune Eris aimerait l'abolir pour permettre l'égalité pour tous. C'est ainsi que la jeune femme se rend dans la Grey Zone pour y rencontrer ses habitants et échanger avec eux. Mais loin d'être accueillie chaleureusement, Eris est agressée et sauvée in extremis par... l'attaque d'un Galag. Pensant que sa dernière heure est arrivée, elle est sauvée par un étrange guerrier aux cheveux argentés et portant une lourde épée : Devil.

Avec cette amorce d'Innermost, difficile de ne pas voir un titre se situant dans la lignée de hits de ces dernières années, opposant régulièrement l'humanité à une menace aussi méconnue que dangereuse. La comparaison avec L'Attaque des Titans a vite lieu, ne serait-ce par ce contexte de cité circulaire canalisant les derniers humains, ces derniers étant opposés aux monstrueux Galags. Des mécaniques qui se comparent forcément, mais fort heureusement le parallèle avec le titre de Hajime Isayama s'arrête là. Car plutôt que de narrer l'histoire d'une vengeance, Innermost s'intéresse au destin de deux personnages totalement opposés, mais qui pourraient avoir un impact sur ce monde hostile.

Le récit est donc celui d'Eriset devil, une jeune femme rêvant d'égalité entre les humains et un guerrier solitaire vivant pour éliminer les Galags. Si le début du tome se sert surtout de la naïveté d'Eris et de sa méconnaissance de la société pour planter le décor, le lien entre les deux protagonistes permettra de planter de belles promesses dans la deuxième partie du tome. Tous deux se révèlent davantage sur les derniers chapitres, Redjet parvenant à éviter les clichés de personnages en abordant déjà une coopération entre les deux têtes d'affiche qui s'annonce efficace.

L'autre intérêt du titre, c'est sûrement la grande part de mystère qui entoure l'univers. L'auteur ne se contente pas de jouer sur le mysticisme autour des Galags mais implante tout un tas de petites pistes, notamment en ce qui concerne le passé des protagonistes, ainsi que le contexte du monde qui reste un peu flou. Tant d'éléments qui laissent croire qu'Innermost sera une série longue, si le succès lui permet, on ambition qu'on ne peut que saluer et qui donne envie de suivre le périple d'Eris et Devil, sur les prochains opus.

A noter, aussi, que ce premier tome semble placer la série à la croisée des genres. Si Devil a un air de Guts avec son air ténébreux, ses cheveux courts et sa grande épée, les Galags rappellent peut-être Parasite, le contexte de l'histoire L'Attaque des Titans, le tout appuyé par la présence de robots. On sent clairement que Redjet intègre à sa formule ce qui lui plait et ses influences, le plus grand parti d'Innermost étant alors d'entretenir une cohérence dans le tout. C'est pour le moment assez réussi, il faudra donc que la suite entretienne cette harmonie.

Côté édition, comme à son habitude, H2T livre une très bonne copie, ce grâce à un papier de facture correcte et une page couleur en guise d'ouverture du volume. Dommage que ce premier opus soit assez avare en suppléments : le fait de travailler directement avec un auteur permettrait des bonus passionnants sur la création de la série.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction