Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 04 Avril 2014
Amateurs de netorare, réjouissez-vous ! Les éditions Taifu ont pensé à vous en sortant un hentai au nom sans équivoque d'Infidelity, un recueil d'histoires courtes de Ryôsuke Ookami principalement dominé par des histoires de femmes mariées ou de copines avérées ou potentielles qui ont tendance à aller voir ailleurs pour se faire plaisir.
Infidelity nous plonge donc dans des histoires courtes ayant un fort goût d'immoralité, du fait de leurs héroïnes pas très... fidèles. Qu'il s'agisse de cette épouse délaissée par son mari si bien qu'elle décide d'aller voir ailleurs, de cette dame qui s'amuse bien plus en étant prostituée par son amant qu'en copulant avec son mari, ou de cette épouse qui vend son corps pour venir en aide financièrement à son époux, l'ouvrage démarre sur des histoires mettant en scène des femmes mariées, avant de dériver ensuite vers d'autres types de filles : la belle étudiante qui se fait prendre en groupe devant son ami d'enfance en pensant lui faire plaisir, le mec qui préfère mater son meilleur ami plutôt que de passer à l'acte jusqu'au jour où son pote s'amène avec la fille qu'il aime... Ces récits vont loin et sont à réserver aux amateurs de choses très rentre-dedans, si tant est que ceux-ci parviennent eux-mêmes à tolérer la vision bas de plafond que le bouquin offre sur les femmes. Avec l'exemple de l'épouse qui adore qu'on la méprise ou celui de cette femme qui prend son pied en étant prostituée presque de force par son amant, on a déjà une vision assez dérangeante de la gente féminine en tant que simple machine à plaisir pour les mâles. La deuxième histoire porte d'ailleurs le nom charmant de "La femme jouet"... Les choses se corsent encore dans la plupart des récits suivants où, par exemple, une fille est "trompée sur la marchandise" quand, les yeux bandés et pensant faire tranquillement l'amour avec celui qu'elle aime, elle se retrouve sans le savoir avec un autre gars. Pire, les courts récits en couleur mettant simplement en scène des viols.
Vous voici donc prévenus : Infidelity est probablement à ce jour le recueil le plus immoral de la collection 100% hentai, et ses récits diviseront clairement les foules. Certains seront atterrés par le statut que la plupart des femmes y ont (ce qui dérange n'est pas forcément l'infidélité et le sexe très libre - cela dépendra de votre tolérance -, mais vraiment cette vision de femmes-jouets), tandis que les amateurs de choses plus trashouilles, primaires et régressives seront comblés.
Côté dessins, l'auteur offre un rendu collant bien aux histoires : c'est très rentre-dedans, ça dégouline pas mal, les bons gros plans à plusieurs pas fins ne sont pas occultés, les zooms sont assez présents... De ce côté-là, la couverture ne mentait pas. Ryôsuke Ookami a toutefois tendance à croquer des filles aux formes toutes identiques, celles-ci étant évidemment très exagérées, avec notamment beaucoup de surplus mammaire à tel point que ça en devient parfois assez laid. Le problème, c'est que l'auteur ne semble pas totalement maître de son trait, et que du coup les filles, en plus d'être régulièrement disproportionnées, ont parfois des physiques assez aléatoires. Un problème que n'aide pas une mise en scène un peu maladroite, qui ne choisit pas toujours les angles de vue les plus judicieux.
Infidelity est un hentai très primaire, régressif et pas finaud pour un sou, mais qui, malgré des maladresses visuelles, devrait plaire aux amateurs de gros machins qui tachent. Côté édition, saluons la conservation des 24 pages en couleur.