Imprimerie des sorcières (l') Vol.1 : Critiques

En ce mois de septembre, les éditions Soleil Manga lancent une nouvelle collection de fantasy avec deux séries en même temps, dans un registre plutôt léger et comique: Jeune dragon recherche appartement ou donjon, et pour celle qui nous intéresse aujourd'hui, L'imprimerie des sorcières, de son nom original Mahoutsukai no Insatsujo . En cours au Japon depuis 2017 dans le magazine Comic Walker de Kadokawa avec actuellement 3 tomes au compteur, cette série nous permet de découvrir le duo de mangakas Mochinchi (scénario) et Yasuhiro Miyama (dessin).

Tout commence dans un monde d'inspiration fantasy (forcément), où la magie est omniprésente, si bien que tous les habitants ont une technique, sont un peu magiciens à différents niveaux. C'est dans ce monde qu'un événement devant avoir lieu en Terre Sainte semble attirer tous les regards: la première édition du Magic Market, une convention rassemblant les sorciers pour qu'ils présentent les sorts qu'ils ont créés. Bulle de savon servant de transport aérien temporaire, nécromancie... Beaucoup de choses s'y déroulent dans une ambiance animée, et au bout du compte l'événement semble sur la voie du succès ! Mais savez-vous qui se cache derrière l'organisation de cet événement ? Hé bien, Mika Kamiya, une jeune humaine qui a pour particularité de... venir de notre monde. Alors qu'elle sortait du Comiket, cette tokyoïte s'est retrouvée soudainement propulsée dans cet autre monde, et voici six mois qu'elle cherche comment retourner chez elle, en essayant de trouver un sort qui pourrait l'y aider. En guise d'unique pouvoir magique, elle a acquis pouvoir de copie, qu'elle a décidé de mettre à profit en ouvrant une imprimerie pour sorciers, où ces derniers peuvent venir faire imprimer leurs sorts. Entre ce travail qui met à l'épreuve ses talents de gérante ainsi que son aspect pécuniaire, et l'organisation régulière de la convention tout aussi éreintante, elle met tout en œuvre pour trouver comment retourner dans son monde... Finira-t-elle par trouver un moyen ?

Jouant sur la veine surexploitée de l'isekai, la série trouve vite ses propres marques en développant un concept assez original et intrigant autour de l'imprimerie de Mika et de son organisation du Magic Market, essentiellement pour tenter de dénicher le sort qui pourrait la faire retourner dans son monde. A partir delà, les auteurs prendront une voie pour l'instant plutôt légère et humoristique, faite de petits clins d'oeil assez rigolos (comme à certains éditeurs de manga français page 57), de moments joyeux où ça part en vrille grâce à des visages assez hauts en couleurs, et à la manière dont Mika s'inspire des certaines choses de notre monde pour les détourner à sa sauce dans cet univers fantasy, comme le Magic Market inspiré du Comiket, ou l'arrivée d'une certaine forme de cosplay en fin de volume.

Le tout est proposé dans un rythme assez emballant, notamment parce que l'héroïne dégage beaucoup d'énergie, ce qui fait qu'on ne s'ennuie pas pour l'instant. Mais sur la longueur, il va falloir que les auteurs enrichissent à meilleur rythme les choses pour ne pas lasser. En effet, le premier volume offre déjà quelques instants un peu répétitifs, impression non aidée par le fait qu'il s'y déroule déjà deux éditions du Magic Market. Pendant ce temps, malgré l'animation apportée par les employés de Mika, l'axe imprimerie n'est pas encore assez exploité... et, surtout, l'univers global reste encore un peu trop pauvre. on a bien ici et là quelques détails de background sur le passé de la Terre Sainte, l'élite céleste des guildes, la chevalerie, la présence d'éventuels dangers, etc... mais tout ceci est peu prégnant, est juste survolé pour l'instant.

Côté dessins, c'est tout à fait agréable. Il y a quelques petites inégalité, et on n'échappe pas à 2-3 notes de fan-service un brin forcées, mais l'ensemble dégage pas mal d'énergie, d'expressivité et de clarté, et chaque personnage bénéficie d'un look (physique et vêtements) assez travaillé et agréable. Également, certains décors et designs de bestiaire possèdent une certaine richesse, et les éléments de magie restent aussi classiques qu'efficaces.

En somme, ce premier tome n'est pas déplaisant du tout et profite d'un concept assez sympathique avec quelques bonnes pointes d'inventivité, mais il va falloir attendre au moins le tome 2 pour voir si la série saura rebondir, car pour l'heure ça manque un peu de consistance, d'enjeux, et certains moments ont déjà un petit-goût de répétitivité.