Ile errante (l') Vol.2 - Actualité manga
Ile errante (l') Vol.2 - Manga

Ile errante (l') Vol.2 : Critiques

Bouken Erekitetou

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 26 Avril 2018

Reprenant les recherches de son défunt grand-père pour trouver Electriciteit et y livrer le colis pour "Mme Amelia", Mikura pensait avoir enfin découvert la fameuse île errante, mais a été accueillie par un boulet de canon, et s'est réveillée sur la terre ferme, avec son hydravion amoché. A-t-elle rêvé et simplement eu un accident ? Difficile à croire... En tout cas, elle ne perd pas espoir de retrouver un jour l'île mythique. Et trois ans plus tard, un nouvel indice lui permet de se relancer dans cette quête aventureuse ! Après avoir essayé de déterminer la trajectoire et la vitesse de l'île, la voici à nouveau en route à bord de son hydravion, accompagnée de son fidèle chat, dans un tout début de deuxième tome où Kenji Tsuruta régale encore dans ses vues. Que l'hydravion soit en train de voler, ou qu'il se laisser porter par les courants marins une fois amerri, le mangaka s'applique toujours à faire ressortir une atmosphère contemplative particulièrement réussie, où les vues de l'océan infini, de jour comme de nuit, captivent... Mais il ne s'agit là que d'une mise en bouge, et le dessinateur n'a pas fini d'épater avec ses décors, car très vite la mission que Mikura s'est fixée semble proche de son dénouement !... Ou pas ?

Quand, posée en mer, essayant de se repérer et de s'orienter, Mikura se retrouve à une position inconnue, elle s'interroge un peu, avant de voir surgir à ses côtés le petit morceau de terre tant convoité. Cette fois-ci, c'est décidé: même s'il doit encore y avoir des coups de canon envers son hydravion, elle accostera, coûte que coûte... et quasiment l'ensemble du volume va alors offrir une immersion au sein de l'île errante.

Bien sûr, la petite intrigue est toujours là autour de la livraison du colis à "Mme Amelia", mais elle n'a presque pas d'importance ici. De même, il y a forcément des interrogations qui se bousculent: qui sont les habitants de l'île ? Pourquoi la plupart d'entre eux sont-ils si hostiles au point de tirer des boulets de canon ou de faire tomber des pierres ? Comment se réapprovisionnent-ils ? Mais là aussi, ces questions restent au deuxième plan, tant l'histoire semble surtout être un prétexte pour que Tsuruta nous régale avec son héroïne fine et charmante et, surtout, avec ses décors de rêve. Et à nouveau, sur ce dernier point, la réussite est au rendez-vous. Après nous avoir fait essentiellement voguer entre les airs et la mer dans le tome 1, cette fois-ci Tsuruta nous invite à nous promener, en même temps que son héroïne, au coeur d'un petit coin de terre entouré par les eaux, coupé du reste du monde, et pour lequel il imagine toute une architecture aux allures plutôt occidentales (méditerranéennes ?). Escaliers étroits en pierres, ruelles pavées en pente, bâtisses détaillées, toits de tuile... Au gré des pas de Mikura qui vont des bords de merde jusqu'aux hauteur en passant par les ruelles, on a l'occasion de s'immerger en ces lieux à travers de nombreux points de vue, et c'est beau. Très beau. Forcément, il peut y avoir une petite frustration concernant l'extrême lenteur du petit scénario (au-delà du colis pour Amelia assez vite laissé en plan dans le tome, le cas de M. Ryugo n'est plus du tout évoqué), mais pour le reste, on se régale de chacune des planches contemplatives de Tsuruta, qui use toujours de très grandes cases, de pleines pages et de nombreuses doubles-pages pour nous en mettre plein les yeux et nous inviter dans son univers dépaysant. Et à ce titre, le grand format de la collection Latitudes des éditions Ki-oon reste toujours un délice.

La lecture étant très peu bavarde, elle peut sembler très rapide, mais il faut bien avoir en tête, en lisant L'île errante, que l'essentiel est de contempler comme il se doit chacune des pages. Et quand on voit que l'auteur n'a sorti au Japon que deux tomes de la série entre 2010 et 2017 (le tome 1 y est paru en octobre 2011, et le volume 2 en novembre 2017), il faut se préparer à une longue attente avant d'avoir la suite, mais quand on voit la qualité des planches de l'artiste on se dit que c'est justifié. Une chose est sûre: on se replongera avec plaisir dans l'aventure hors du temps et contemplative de la jolie Mikura dès qu'on en aura l'occasion...

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs