Ikumen After + a - Actualité manga
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Ikumen After + a : Critiques

Ikumen After + a

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 20 Mars 2020

Très grande dame du boy's love, Kazuma Kodaka nous charmait en 2016 aux éditions Taifu Comics avec Ikumen After, récit en deux volumes qu'elle dessina de fin 2010 à début 2014, et dans lequel elle abordait, avec tendresse, émotion et une pointe d'humour, l'histoire d'amour naissante de deux pères célibataires qui devaient se reconstruire ensemble après un passé pas toujours facile, avec en toile de fond des sujets très actuels comme l'homoparentalité et la condition de père célibataire. Un beau récit auquel l'autrice, en 2017-2018, décida d'offrir une suite en un volume sous le nom d'Ikumen After +a. C'est cette suite que les éditions Taifu Comics, fin février, ont eu la bonne idée de nous faire découvrir !

Dans ce one-shot d'environ 180 pages et ponctué de deux courts chapitres bonus à la fin, on retrouve donc Asakura et Kentarô alors qu'ils sont désormais tout à fait conscients de leurs sentiments mutuels, mais qu'ils ont encore du mal à franchir l'étape suivante, à savoir former un couple total et plus si affinités, alors même que Kentarô, suite à l'incendie de son appartement et à la perte de tout ce qu'il avait, habite actuellement chez Asakura. La situation est un bonheur pour leurs deux adorables et innocents petits garçons Hiromi et Motoki, et tout en veillant à bien s'occuper d'eux, les deux hommes s'interrogent sur ce qu'ils doivent faire...

Dans cette optique, Kodaka s'applique à aborder en parallèle les légers tourments de ses deux héros, qui s'aiment mais peinent à vraiment briser la glace. Jusque-là hétéro, Asakura ne sait pas trop comment agir, comment faire le premier pas, et pourra alors peut-être trouver quelques conseils auprès d'un nouveau collègue affirmant haut et fort son homosexualité. De son côté, Kentarô, tout en trouvant encore et toujours Asakura adorable et irrésistible, doit bientôt composer en plus avec la perspective de pouvoir enfin vivre son vieux rêve de devenir acteur... Mais quand un paparazzi menace de dévoiler toute la vérité sur son passé, cela ne risque-t-il pas de mettre encore plus à l'épreuve sa relation déjà maladroite avec Asakura ?

On pourra bien regretter certaines choses au fil de cette suite: le nouveau collègue d'Asakura qui est vraiment très vite traité, certains personnages secondaires ne faisant que de la figuration (comme Ryo), ou encore le manque de présence des deux bouts de chou Hiromi et Motoki pendant une bonne partie du tome, la mangaka s'intéressant moins à eux. Pour autant, Ikumen After +a et loin d'être décevant, surtout dans la mesure où Kodaka sait malgré tout exploiter ses événements pour apporter une réelle, espérée et attendue concrétisation dans l'amour de ses deux héros, et que dans la dernière ligne droite elle n'oublie pas les deux enfants, dont la relation avec leurs pères finit par ressortir assez joliment.

Pour le reste, Kodaka peut compter sur son efficace narration de mangaka expérimentée, et sur différents petits moments d'humour, de tendresse ou de bienveillance impliquant parfois fort bien les personnages secondaires (notamment les collègues d'Asakura). Sur le plan visuel, le style de la mangaka est bien là, toujours aussi réjouissant, quand bien même certaines planches souffrent clairement d'une petite chute en précision, chose que l'on peut sûrement expliquer par ce que l'autrice affirme dans sa postface, à cause de problèmes aux articulations de sa main droite, elle a parfois eu beaucoup de mal à dessiner pendant cette période. ne lui en tenons donc pas rigueur !

Sans être aussi fort que la série-mère en deux tomes, cette suite s'avère donc globalement très plaisante, essentiellement car elle amène une réelle évolution/concrétisation dans l'histoire amoureuse de ces deux pères célibataires et de leurs enfants. Côté édition, on retrouve avec plaisir à la traduction Nicolas Pujol, déjà traducteur d'Ikumen After, et qui offre ici un travail tout aussi propre. Le papier et l'impression ne montrent aucun souci.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.25 20
Note de la rédaction