Hotel Africa Vol.2 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 13 Novembre 2009

« C’est un monde qui ne se voit qu’avec les yeux du cœur »

Cinq longs mois après la sortie du premier tome, on retrouve avec plaisir le style de Park Hee Jung et son délicieux Hotel Africa. Comme toujours, l’histoire est simple : entre passé et présent, la manhwaga met en scènes de nombreux destins, tous différents et tous touchants. Que ce soit de la bouche d’Elvis ou directement dans son quotidien, tous les chapitres ont leur âme propre, et peuvent se lire indépendamment les uns des autres. Comparé au premier tome, on trouvera ici plus d’intensité mais aussi plus de mélancolie dans la narration. Les phases tristes de la vie sont évoquées au même titre que les anecdotes du type changer de coiffure, et c’est d’autant plus marquant, alors, de lire un chapitre qui parle de mort. L’histoire d’Ed arrive enfin, c’est exactement ce que l’on attendait de ce deuxième tome. L’auteur met donc en place les éléments de la vie de ce jeune homme blond si guilleret : son amour contrarié, sa souffrance, son désarroi et son impuissance face à la douleur de son ami. Certainement le meilleur chapitre avec, un peu plus loin dans le tome (histoire de digérer sans s’y attendre), celui intitulé « Ian story » : en quatre pages, la manhwaga ne nous livre quasiment aucun texte. Tout est visuel, artistique, et le rendu émotionnel est fantastique. Ed est un personnage qui prend alors beaucoup plus d’importance aux yeux du lecteur, tant son histoire est bluffante de sincérité.

Dans la même veine de douleur et de perte d’un être cher, on appréciera « Adieu Hilly », qui s’introduit comme étant léger et amusant, pour au final être aussi touchant qu’un autre. L’apprentissage de la vie par Elvis est un véritable spectacle, et les différents obstacles qui se dressent devant lui ont de quoi passionner le lecteur. En abordant l’amour et la fidélité portée envers un animal, Park Hee Jung sort de l’ordinaire, tout comme lorsqu’elle nous raconte le destin d’un adolescent aveugle effrayé par la barrière des races, ou même les sentiments de deux adultes qui se retrouvent après tant d’années de séparation. Si l’on regrette un peu July, le tome n’en reste pas moins excellent, encore plus prenant que le précédent, même une fois la découverte et le goût de la nouveauté passé. Hotel Africa fait partie de ces séries à savourer toujours un peu plus, lentement mais sûrement, afin d’ouvrir une fenêtre sur d’autres vies. Entre le rire et les larmes, on oscille et l’auteur peut nous faire passer de l’un à l’autre en quelques pages tant son habileté scénaristique est grande dans ce genre de récit. Le ton de la manhwaga sonne juste, touche son public et remplit complètement son rôle : surprendre, innover, séduire. Une lecture vraiment superbe qui vaut le coup d’être tentée : même les impatients et ceux qui n’iraient pas spontanément vers ce genre de lectures pourraient y trouver leur compte. Seul problème ? Le tome trois n’est toujours pas annoncé chez Paquet. Et ce depuis plus de trois ans, alors que le pays d’origine en est à cinq tomes parus. Quel dommage quand on voit le niveau de ce titre … Il n’y a plus qu’à aller voir du côté de Fever, qui a la chance d’être une série terminée en 4 volumes.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
18 20
Note de la rédaction