Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 02 Août 2023
Chronique 2 :
Miyamura sortant désormais avec Hori, il accorde beaucoup moins de temps à Tôru, son meilleur ami. Ça n'échappe pas à la timide Kôno qui tente de se rapprocher du garçon, au grand damne de Yoshikawa qui exprime rapidement sa jalousie.
Du côté des deux tourtereaux, le lien qui les unit se consolide au fil des jours, ce qui n'empêche pas quelques anodines querelles de couple par moment.
Après un cinquième tome particulièrement séduisant, on retrouve Hori et Miyamura dans leur routine de couple, à travers un volume encore plus ancré dans la tranche de vie, dans le sens où cette suite se découple en plusieurs épisodes qui s'intéressent à l'ensemble du casting principal, exception faite de Sawada qui n'apparaît tout simplement pas, malgré sa présence sur l'illustration de couverture.
L'équilibre de l'ouvrage vient ainsi constituer une force comme une faiblesse, selon ce qui séduit le lecteur dans l’œuvre de Hero et de Daisuke Hagiwara. Par sa manière de développer l'entourage des deux protagonistes, le récit se dote d'une vraie couleur, faisant progresser des éléments de figuration, et donnant davantage de vie à tout ce petit univers lycéen auquel on continue de s'attacher. A contrario, les profils conquis par la romance centrale regretteront que Hori et Miya ne soient pas systématiquement au premier plan.
Pourtant, le binôme est loin de faire du surplace. En s'intéressant à leur vie de tous les jours, sans hâter les choses, les autrices mettent en mouvement leur relation, en développant le lien de confiance et de complicité qui les unit, jusqu'à aborder subtilement des moments forts de la vie d'un couple d'adolescents. C'est un point particulièrement remarquable du volume : l'intimité des deux jeunes gens est croquée avec une belle pudeur, gardant ainsi cette sensibilité touchante quand il s'agit de dépeindre leurs émois.
Qu'importe donc la routine à laquelle nous ont habitués les mangaka, puisque Horimiya reste une série diablement efficace et enivrante, utilisant la tranche de vie pour développer l'un des plus jolis couples de la romcom shônen actuelle, tout en s'intéressant progressivement à d'autres personnages qui ne manquent pas de charme. L’œuvre s'apparente à une sucrerie douce dont on ne se lasse pas, bien au contraire !
Chronique 1 :
Contre tout attente, Miyamura s'est trouvé une sorte de rivale amoureuse en Honoka, une kohai qui en pince pour Hori ! Cependant, après avoir pas mal animé une partie du tome 5, cette jeune fille ne fera pas la moindre nouvelle apparition pendant ce 6e volume. Mais à défaut de revoir Honoka pour l'instant, les auteurs ont ici le mérite de s'intéresser à pas mal d'autres personnages "secondaires" de l'oeuvre, "secondaires" étant un mot exagéré tant ils viennent toujours animer considérablement les pages aux côtés de notre couple principal.
Ce tome réserve ainsi des moments assez comiques, à l'image des tentatives infructueuses de Yuki en cuisine, ou d'un chapitre complet où Miyamura et Sengoku font tout pour se faire dispenser des cours de natation, jusqu'à se retrouver à inventer des excuses toujours plus farfelues qui, dans la façon dont elles sont amenées, fonctionnent du tonnerre. Mais derrière l'humour et la légèreté, HERO et Daisuke Hagiwara savent surtout en profiter pour glisser, bien souvent, un travail plus profond et touchant sur cette galerie d'adolescent(e)s. Ainsi a-t-on l'occasion de voir Sakura essayer de faire un pas vers celui qu'elle aime, mais aussi d'assister aux conséquences sur une Yuki qui prend beaucoup sur elle, ou encore de mieux cerner les raisons faisant que Sengoku et Remi s'aiment tant. Et à chaque fois, les auteurs frappent très juste pour une raison précise: les personnages s'observent attentivement, ont beaucoup d'attentions les un(e)s envers les autres, que ce soit en amour et en amitié. Par exemple, il y a de quoi être touché par la façon qu'a Hori de voir Yuki, une amie qu'elle a appris à cerner à force de faire attention à elle, et dont elle sait bien que derrière ses sourires elle a tendance à beaucoup trop garder son ressenti pour elle. De même, on pourra ressortir assez ému par la nature du lien entre Remi et Sengoku, puisque l'on a l'occasion de mieux voir ce qu'ils pensent l'un(e) de l'autre et de cerner pourquoi ils s'apprécient autant. A l'arrivée, les deux mangakas parviennent toujours aussi bien à offrir des personnages crédibles puisque, peu à peu, les clichés autour d'eux volent en éclats pour dévoiler des personnalités plus complexes. Derrière ses côtés souvent enjoués, Yuki garde beaucoup de choses en elle. Il a beau être président du BDE et devoir se montrer intransigeant, Sengoku a ses complexes et ses moments de faiblesse, lui qui en réalité n'aime pas son physique et déteste devoir réprimander les autres. Et tout ça, les personnages les plus proches d'eux le comprennent bien, à force de les observer au-delà des apparences.
Mais bien sûr, le duo principal est loin d'être en reste dans ce tome. Au gré de premières petites disputes, de moments passés ensemble, et même de certains rapprochements cruciaux, ils continuent de tâtonner dans leur début de relation de couple, de se cerner, de se comprendre jusque dans leurs traits de caractère les plus négatifs, et s'acceptent surtout avec un naturel de chaque instant.
On reste alors sur une très jolie lecture, souvent intelligente derrière sa légèreté de ton, tant la galerie de personnages se veut toujours plus nuancée. inutile de préciser qu'on attendra la suite de Horimiya avec toujours autant de plaisir.