Hirayasumi Vol.5 - Manga

Hirayasumi Vol.5 : Critiques

Hirayasumi

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 07 Juin 2024

Se donnant à fond dans son nouveau petit boulot aux bains afin d'avoir de quoi faire réparer le chauffe-eau, Hiroto semble actuellement avoir moins de temps pour lui, mais il lui en reste toutefois suffisamment pour penser à Hideki: voici quelque temps que son vieil ami n'a pas donné de nouvelles. Or, quand il lui envoie un sms, Hiroto a la surprise de se voir bloqué par Hideki ! Son indéfectible compère serait-il dans une mauvaise passe ?

"Alors que je travaille d'arrache-pied, pourquoi est-ce que toi qui n'en fous pas une, tu as l'air plus heureux que moi ?"

Comme le laisse deviner la jaquette où il apparaît au premier plan, Hideki est au coeur de toute une partie de ce tome, où il doit se confronter à un véritable coup de blues. A la maison, même s'il aime son épouse et trouve sa fille adorable, son nouveau statut de père implique forcément d'avoir de nouvelles responsabilités et d'avoir moins de temps pour lui, au point de lui faire provoquer des insomnies et de manquer de s'embrouiller avec sa femme. Au travail, notamment à cause de son épuisement, il doit subir les conséquences de certaines erreurs dans un métier peu épanouissant, et doit supporter dans la foulée les incessantes remarques de Kiryûin (typiquement le genre de gros c*n qu'on adore détester, car il est de ceux qui prennent les autres de haut, qui les jugent sur leur apparence, et qui jaugent leur propre bonheur en fonction de celui d'autrui). Alors le blues s'est installé, le jeune homme repense avec nostalgie à ses années d'insouciante jeunesse qui semblent désormais derrière lui... mais est-ce qu'être moins jeune et avoir des responsabilités implique forcément de ne plus pouvoir garder cette part d'insouciance ? Peut-être qu'il pourra comprendre certaines choses avec l'aide de Hiroto, bien décidé à être là pour lui, tout comme lui l'avait été pour Hiroto à l'époque où notre héros amis fin à sa carrière d'acteur qui lui pesait trop.

Parfaitement menée jusque dans la décision bénéfique que Hideki finit par prendre vers la fin du volume, toute cette partie est vraiment belle dans ce qu'elle véhicule, à la fois à travers le superbe portrait d'amitié très forte unissant Hiroto et Hideki depuis des années (et nous rappelant entre autres Summer of Lave, un autre bijou de Keigo Shinzo sortir aussi en France chez Le Lézard Noir), et à travers une idée-phare: l'importance de trouver la façon de vivre qui nous convient, qui est propre à chacun et qui fait notre propre bonheur. Cette idée, on la retrouvera ici dans le chapitre où Ishikawa le minimaliste et Tachibana la bordélique se retrouvent: alors que la jeune femme se met en tête de faire du tri dans ses très nombreuses affaires en vrac afin d'accueillir sa mère, serait-elle vraiment elle-même et donc heureuse sans tout ce fatras autour d'elle ?

Que dire d'autre sur ce volume ? Eh bien, pas mal de jolies petites choses, comme la façon amusante dont Hiroto et Tachibana ne cessent de se croiser en éveillant encore un peu plus certaines émotions chez notre héros,la manière dont ce dernière est toujours enclin à aider les autres (au risque de se surmener cette fois ? ), et surtout l'arrivée du printemps avec tout ce que cela peut impliquer: des sentiments réciproques qui éclosent en même temps que les fleurs de cerisier chez les uns, le simple plaisir de profiter tous ensemble d'un pique-nique chez les autres, la volonté revigorée de Natsumi pour se lancer professionnellement dans le manga, ce dernier point étant même l'occasion pour Keigo Shinzo d'apporter encore un peu de vécu personnel en évoquant l'autrice Fumiko Takano, que lui-même adore (et dont on peut lire, chez Le Lézard Noir depuis l'année dernière, le formidable "Miss Ruki", qui a sans aucun doute nourri Hirayasumi). Simplement, pas mal de petites choses évoluent joliment, à leur rythme, avec de beaux instants de joie et de sérénité, dans un travail graphique et narratif toujours millimétré... De quoi nous confirmer encore que Keigo Shinzo est en train de nous offrir la tranche de vie feel-good par excellence.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs