Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 25 Mars 2025
Âgée de 14 ans, encore collégienne, Hikaru Ogino s’adonne au chant depuis ses jeunes années. Son petit plaisir ? Pousser la chansonnette dans les bains publics de sa famille, sans espérer percer dans le monde de la musique. À côté, Ran Nishikawa est l’amie d’enfance de Hikaru. De quelques années son aînée, elle a réussi à intégrer un girls band avant de poser sa démission. Pour cause, le talentueux producteur M. Hayama lance un ambitieux casting ayant pour but de former un groupe d’idoles féminines capable de briller dans le monde entier. Ran s’inscrit aux éditions, et emmène avec elle Hikaru dont l’originalité pourrait faire mouche auprès du jury…
Hikaru in the Light! est l’un des mangas de lancement de la collection Kotodama des éditions Petit à Petit. Maison indépendante éclectique, elle a intégré le très chargé monde du manga avec une approche un poil différente. Proposant des histoires aux approches culturelles distinctes, la maison inclut à chaque volume quelques pages documentaires vouées à creuser davantage la dimension didactique. Il ne s’agit donc pas de simplement proposer des histoires aux lecteurs, mais bien de présenter un vrai pan du patrimoine japonais. Une approche intéressante et audacieuse qui se traduit ici par un cahier de 13 pages additionnelles, intégralement en couleur. Entre quelques courts textes et pas mal de visuels, l’idée est de présenter le monde foisonnant des idoles japonaises en étant succinct, mais efficace. Un pari qui semble réussi dans l’idée de donner des notions à un lectorat jeune ou non érudit, ce qui semble être le cœur de cible de l’éditeur. Dans cet ordre d’idées, la proposition est des plus honnêtes !
La série fut publiée entre 2021 et 2022 dans le magazine Manga Action des éditions Futabasha. Longue de 4 tomes seulement, elle la deuxième œuvre de Mai Matsuda, une mangaka à la carrière assez jeune qui fut initiée en 2018 avec le court Kinshi-chô Night Survive, bouclé en 3 opus. Depuis 2023, elle signe la comédie romantique Hôkago Kotaku Biyori, toujours dans le manga Action.
Comédie adolescente, Hikaru in the Light! Semble avoir moins l’envie de décortiquer le monde des idoles féminines que de charmer son lectorat via une aventure initiatique dans ce milieu, aux côtés d’une héroïne pleine de vie. Car le charme de la jeune Hikaru ne met pas longtemps à opérer, aussi bien sur nous que sur les différents personnages du récit, ceci grâce à sa naïveté et sa sincérité, le tout couplé au trait rond et pur de Mai Matsuda. La patte de l’autrice est tout à fait calibrée pour ce type de récit, si bien que l’on comprend pourquoi elle s’est aussi orientée vers la tranche de vie et la romance.
Le choix d'une héroïne aussi attachante était important pour garnir le manga d’une ambiance chaleureuse et d’un ton humain. Car les premières pages, centrées sur l’annonce du fameux M. Hayama, pouvaient laisser croire à une sorte de Blue Lock dans l’univers des girls band, ce qui aurait généré un ton plus impitoyable digne d’Oshi no Ko. Il n’en est finalement rien, ce premier tome marquant le début d’un petit voyage initiatique en univers musical où se côtoient danse et chant dans un enrobage dynamique, sans pour autant nier le caractère concurrentiel du milieu qui incarne parfaitement l’adage « beaucoup d’appelés, peu d’élus ». C’est ce qui forme tout l’enjeu de ce début de titre et déroule un environnement dans lequel Hikaru doit se démarquer. Ses armes ? Sa belle voix, sa naïveté candide et… son expérience de chanteuse des bains publics !
Il n’en faut pas vraiment plus à ce premier volet (sur quatre, rappelons-le) pour nous procurer une lecture rafraîchissante et satisfaire de sa portée feel-good. La série propose un démarrage vraiment plaisant et dont la sincérité amène une humanité qui fait du bien dans un manga qui croque un milieu régulièrement dépeint pour ses facettes obscures. Davantage dans la lignée d’un Girls Crush que dans celle d’un Oshi no Ko, Hikaru in the Light! Propose donc une entière en matière fraîche et pleine d’énergie, jouant davantage sur l’épopée artistique de son attachante héroïne que dans une volonté de dépeindre les coulisses de son environnement musical. Un très joli début de série, en espérant que les trois tomes suivants parviendront à soutenir correctement l’intrigue !