Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 28 Février 2025
Sa publication en France ne faisait pas trop de doutes puisqu'elle était teasée à la fin du dernier volume de Higurashi - Le Sanglot des Cigales : Gô: la série Higurashi - Le Sanglot des Cigales : Meguri a fait ses débuts, toujours aux éditions Meian, au début du mois de février. Ce nouveau manga n'est autre que la suite de Higurashi Gô, et est toujours dessiné par Tomato Akase d'après l'histoire imaginée par Ryukishi 07. Prépublié au Japon entre 2022 et 2024 lui aussi sur le site Young Ace Up de Kadokawa, il est achevé en 5 volumes.
A l'instar de l'anime Higurashi Sotsu par rapport à l'anime Higurashi Gô, le manga Higurashi Meguri est voué à apporter les réponses nécessaires aux mystères du manga Higurashi Gô. Cependant, l'auteur et l'éditeur nous promettent ici un manga qui, petit à petit, va s'éloigner des réponses qui étaient données dans l'anime Higurashi Sotsu, pour nous amener à un dénouement inédit.
En attendant de voir ce qu'il en sera, pour le moment Tomato Akase lance ici son adaptation manga de l'arc "Détruire le village", où l'on commence par retrouver notre chère Rika en été 1983, alors qu'elle est enfin parvenir à mettre fin à ses cent ans de malheurs, à briser la meurtrière boucle du destin. Après tout ce que la jeune fille a traversé, on ne peut qu'être heureux pour elle, et on est d'autant plus attendris que Hanyû Furude, qu'elle est la seule à voir encore tandis que tout le monde a oublié son existence, l'encourage à enfin vivre pour elle, librement, en suivant son rêve. Et le rêve qu'elle se trouve réside en la perspective d'intégrer, plus tard, la prestigieuse académie Sainte-Lucia, hors de Hinamizawa, en compagnie de sa plus chère amie: Satoko. Satoko a beau être moins bonne élève que Rika, elle donne son maximum pendant des années, avec tout le soutien de sa précieuse amie mais aussi de Keiichi et des autres. Si bien qu'à l'arrivée, une fois devenues en âge d'aller au lycée, toutes deux parviennent à être admises à la fameuse académie. Leur rêve commun est enfin atteint ! Et pourtant, il ne faudrait pas grand chose pour qu'il se transforme en cauchemar...
Tout en faisant en permanence ressortir l'amitié fusionnelle qui lie profondément Rika et Satoko, l'objectif dans ce volume est, précisément, de montrer comment cette relation va être peu à peu mise à mal, jusqu'à briser à petit feu Satoko et expliquer comment et pourquoi elle en est venue à commettre ce qu'elle a fait dans Higurashi Gô. Concrètement, les ficelles restent assez grosses en jouant essentiellement la carte de l'académie pourrie de l'intérieur, tant son corps enseignant est plus soucieux qu'autre chose de conserver et de soigner toujours plus sa réputation. Mais sous le dessin léché et la narration immersive passant beaucoup par les états d'esprit de la pauvre Satoko, on se laisse assez facilement toucher par ses déboires, y compris ceux concernant son cher grand frère Satoshi... tout comme on reste facilement intrigué par la nature de l'être qui manigance tout ça depuis très longtemps, et qui se joue de ces pauvres âmes humaines pour son simple et cruel divertissement.
Assez classique dans son déroulement mais rendu redoutablement efficace par toute l'application de Tomato Akase (que l'on sent toujours aussi passionné par la saga Higurashi), ce premier volume de Higurashi Meguri accomplit ainsi très correctement son rôle, d'autant que côté édition Meian a pris soin de reste dans la droite lignée de Higurashi Gô, avec notamment une excellente traduction de Mathilde Gaillard-Morisaka (dont on sent qu'elle connaît bien la saga), un lettrage propre de Maxime-Antoine Lefevre Osorio, un papier bien épais et assez opaque, une qualité d'impression très convaincante et quatre premières pages en couleur sur papier glacé.